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Tour de France: depuis 1985, quels Français ont eu une telle possibilité de gagner?

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Depuis la dernière victoire française signée Bernard Hinault en 1985, rares sont les coureurs tricolores à avoir été aussi bien placés à ce stade du Tour de France que Julian Alaphilippe et Thibaut Pinot. A l'aube de la 17e étape entre le Pont du Gard et Gap ce mercredi, petit coup d'oeil dans le rétro.

Déjà 34 ans que la France attend un successeur à Bernard Hinault, dernier coureur tricolore à avoir triomphé sur le Tour de France. C'était en 1985. Depuis, rares sont les occasions qui ont permis d'y croire jusqu'au bout, comme c'est le cas dans cette édition avec le maillot jaune Julian Alaphilippe et un fringant Thibaut Pinot (4e à 1'50 de la place de leader). 

Les espoirs post-Hinault, les fameuses huit secondes de Fignon

Le plus proche, après la dernière victoire en date de Bernard Hinault, c'est évidemment Laurent Fignon. Double vainqueur en 1983 et 1984, "l'intello" a frôlé un troisième sacre en 1989. Il ne lui aura manqué... que huit secondes, grattées par Greg LeMond dans l'ultime étape entre Versailles et les Champs-Elysées. Le Français n'aura lâché son maillot jaune que le dernier jour, pour ce qui reste aujourd'hui le plus petit écart entre un premier et un deuxième au classement final du Tour de France.

Greg LeMond avait déjà fait des misères au clan tricolore en 1986. Bernard Hinault était encore en jaune à l'issue de la 16e étape - pile où en sont Julian Alaphilippe et consorts dans cette édition de la Grande Boucle - et avait cédé sa place de leader à Serre Chevalier. Le Blaireau avait terminé la course à la deuxième place, avec 3'10 de retard.

L'année suivante, Charly Mottet était encore leader du général après la 17e étape... laissant le maillot jaune à son compatriote Jean-François Bernard le lendemain, pour une petite journée. Ce dernier terminera finalement troisième, à 2'13 au général du vainqueur Stephen Roche. 

Les espoirs déçus de Virenque

Richard Virenque a commencé à pointer le bout de son nez dans le top 5 du Tour de France en 1994, derrière Luc Leblanc, lors du quatrième triomphe d'un Miguel Indurain intouchable ou presque durant son "quinquennat". Troisième en 1996 derrière Bjarne Riis et Jan Ullrich (tous deux convaincus de dopage dans les mois et/ou années qui suivront), le grimpeur français (exclu du Tour en 1998 avec Festina) avait raté le coche en 1997, incapable de profiter des défaillances de l'Allemand dans les Vosges pour finir à plus de neuf minutes au général.

Armstrong sans pitié

Difficile d'avoir un mince espoir durant le règne sans partage d'un Lance Armstrong pas encore convaincu de dopage. Malgré quelques jolis classements - comme la quatrième place de Christophe Moreau en 2000 - l'Américain a maîtrisé de bout en bout ou presque ses Tours, bien aidé par une armée de fidèles lieutenants. Aujourd'hui, son nom est effacé du palmarès du Tour de France, officiellement sans vainqueur entre 1999 et 2005.

Voeckler était si proche

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- © AFP

Pour trouver un coureur français aussi bien placé que Julian Alaphilippe à ce moment du Tour de France, il faut remonter à 2011. Thomas Voeckler, qui avait goûté au maillot jaune en 2004, était encore en jaune à l'issue de la 18e étape... Mais avait déjà lâché du temps à la concurrence, sur une énorme faute dans une descente de la 17e étape entre Gap et Pignerol (tiens, tiens, Gap, arrivée de la 17e étape de cette édition avec une arrivée en descente ce mercredi).

L'Alpe d'Huez lui aura été fatal. Les assauts d'Alberto Contador lui auront fait mal dès la première ascension du jour, la montée finale aura brisé son rêve. Andy Schleck se parait alors du maillot jaune... pour une journée. C'est Cadel Evans qui s'imposera devant les frères Schleck. Thomas Voeckler finit lui quatrième, à 3'20.

Des podiums mais sans grand espoir

Il est évident que des Français ont depuis brillé. Mais ont-ils été en mesure de remporter le Tour de France, ou du moins d'entretenir l'espoir autant que Julian Alaphilippe et Thibaut Pinot sur cette édition? Non. Aussi beaux soient-ils, les podiums de Jean-Christophe Péraud (deuxième en 2014), Thibaut Pinot (troisième en 2014) ou Romain Bardet (deuxième en 2016, troisième l'année suivante) ressemblaient davantage à de superbes lots de consolation. Vincenzo Nibali (2014) puis Chris Froome (2016 et 2017) étaient ces années-là intouchables.

A.Bo