Tour de France: Guillaume Martin évoque les émeutes après la mort de Nahel, "un problème de confiance avec les autorités"

Depuis trois jours et le drame survenu à Nanterre avec la mort de Nahel lors d'un contrôle routier, les violences urbaines se multiplient en Île-de-France et dans l'Hexagone. À des centaines de kilomètres au sud, les coureurs du Tour de France se préparent pour le départ de la Grande Boucle à Bilbao. Mais ils ne sont pas pour autant dans leur bulle.
"Je me réveille en écoutant la radio. Heureusement qu'on est pas déconnecté, a déclaré Guillaume Martin depuis le pays basque. J'ai besoin de ça pour ne pas concentré sur mon nombril. Il y a un prisme, on est à Bilbao et il y a ce côté sportif qui nous obnubile donc on est sans doute en décalage. Moi je viens d'un petit village en campagne, je n'ai pas la même perception que quand on habite en ville. Quand on est cycliste, ça ne veut pas dire qu'on n'est pas citoyen."
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"On est dans une situation problématique"
À l'instar de Christian Prudhomme, qui suit "la situation avec attention", le coureur de la Cofidis rappelle que "les forces de l'ordre ne devraient pas être dans cette situation" de "violence non fondée et mortelle". "La violence, ce n'est jamais bien. Ce qui est très choquant, c'est que ça vient d'une violence policière. C'est un drame tragique. Ce qui se passe en conséquence de ça est le témoignage d'un vrai clivage dans la société. On devrait être soudés aux forces de l'ordre et là on voit qu'il y a des affrontements. C'est le témoignage d'une situation qui couve depuis longtemps. On a vu ce qu'il s'est passé à Sainte Soline. Les sujets sur la dissolution des soulèvements de la terre... Il y a un problème de confiance envers l'autorité, il y a un gros travail à faire pour rétablir cette confiance. On est dans une situation problématique."
À l'approche des premiers coups de pédales, Guillaume Martin assure faire "la part des choses" pendant et en dehors du travail. "J'ai cette capacité à switcher assez vite. Quand je suis sur le vélo, je suis focalisé à 100% sur mon métier. Je suis capable d'adopter cette posture de citoyen et de regarder ce qui se passe avec du recul et de la hauteur sans être complètement déconcentré de mes émotions. Je suis conscient qu'il y a des choses plus graves qu'une course de vélo."