Tour de France: "Il n’a pas du tout coopéré", Pinot blâmé par un compagnon d’échappée

Hormis Ion Izagirre, vainqueur solaire à Belleville-en-Beaujolais, et ses coéquipiers de la Cofidis, il n’y avait pas beaucoup de coureurs arborant un sourire à l’arrivée de la 12e étape, jeudi. Plus que les autres encore, les quatorze compagnons d’échappée du Basque semblaient particulièrement déconfits, sachant pertinemment qu’ils avaient manqué une occasion en or de lever les bras dans ce Tour de France particulièrement exigeant. À commencer par Matteo Jorgenson, qui reprochait à certains fuyards, dont Thibaut Pinot, leur manque de coopération.
"Chaque mouvement était annulé"
"Ce n’est pas vraiment satisfaisant. L'étape d'aujourd'hui était celle qui me convenait le mieux et les étapes suivantes sont terribles, a regretté l’Américain, d'après Cyclism'Actu. Je vais continuer à essayer, bien sûr." Sa frustration peut se comprendre: troisième à l'arrivée, le coureur de la Movistar n’a pas ménagé ses efforts, emmenant de longs relais en tête du groupe de chasse. Surtout, il a été le premier à sortir à la poursuite de Mathieu van der Poel, dans le col de la Croix Rosier, avec Thibaut Pinot.
Si le duo a fini par rattraper le Néerlandais, qui était alors seul en tête, cette escapade a visiblement demandé trop d’efforts à Jorgenson, qui n’a pas réussi à attaquer dans la foulée. "J'ai vraiment essayé, mais Pinot était tout le temps dans ma roue. Il n'a pas du tout coopéré. Chaque mouvement que je faisais était annulé par lui. Je ne sais pas pourquoi il a fait ça", a-t-il déploré.
"Deux coureurs sur le porte-bagages"
Le Français n’a pas été la seule cible de ses reproches, même si le jeune espoir n’a voulu "nommer personne". "Nous avons roulé avec deux coureurs sur le porte-bagages, qui sautaient continuellement sur les attaques en tête de course...", a-t-il simplement ajouté. De son côté, Pinot a expliqué ne pas avoir eu "vraiment de bonnes sensations" et avoir été "à fond" tout au long de la course, terminant "au courage" et sans regrets.
En grande forme depuis le début de saison, fort de sa victoire au général sur le Tour d’Oman et de sa deuxième place sur le Tour de Romandie, Jorgenson abordait avec ambition cette Grande Boucle 2023. Déjà dans le bon coup lors de la 9e étape menant au Puy de Dôme, mais quatrième à l’arrivée, il sait que les occasions vont se faire plus rare maintenant que la très haute montagne arrive. Ce vendredi déjà, l’arrivée au sommet du Grand Colombier semble promise aux meilleurs.