Après une saison flamboyante, Pogacar peut-il faire mieux en 2025?

25 victoires en 58 jours de course, dont des succès sur le Giro et le Tour de France agrémentés pour chacun de 6 étapes, Liège-Bastogne-Liège, Tour de Lombardie, championnats du monde, etc. Ajoutez-y sept podiums supplémentaires et notamment une place de trois sur Milan San Remo, et vous obtiendrez ce qui s’est fait de mieux dans le cyclisme en un an depuis Eddy Merckx il y a un demi-siècle. "C’était la meilleure saison de ma carrière confirme Pogacar, peut-être même l’une des meilleures saisons de ces dernières décennies, mais ça n’est pas à moi dans juger. Ça a été une année exceptionnelle. Je n’en garde que de bons souvenirs."
Comment faire mieux? Déjà en agrémentant son calendrier de courses supplémentaires qu’il n’a pas courues en 2024. En amoureux des pavés, Pogacar reviendra ainsi se frotter aux classiques flandriennes au printemps comme Gand-Wevelgem et surtout le Tour des Flandres qu’il avait remporté en 2023. Peut être aussi en allant chercher un Tour d’Espagne qui reste le dernier Grand Tour encore à gagner pour le Slovène. Sa participation dépendra du parcours qui sera révélé dans huit jours. "On a vu Tadej faire chaque année un petit pas de plus en avant sourit son manager Mauro Gianetti. Moi je signerais s’il reste comme cette année, mais s’il peut avancer, tant mieux."
"Encore un jeune coureur"
Avancer, mais comment ? "Il peut encore progresser, estime son entraîneur Javier Sola. Mais dans quelle mesure ? C’est difficile à dire, je n’ai pas de boule de cristal pour voir l’avenir." Tadej Pogacar, du haut de ses 26 ans, donne déjà un angle d’attaque. "Je suis un coureur encore très jeune. Mon expérience s’améliore d’année en année donc de ce point de vue là je peux encore être meilleur. Pour l’aspect physique, on verra ce que je peux améliorer cet hiver pendant la préparation. On va voir sur les premières courses de la saison si je peux être encore meilleur."
Et pour un début de saison 2025 qui passera d’abord par le très relevé Tour d’UAE en février, mais surtout par une énorme campagne de classiques (il devrait en disputer 8 au total en mars et avril) son coach Javier Sola prévoit "de travailler encore un peu plus en intensité dans les semaines à venir" pour faire face à des formats de course très particuliers que sont notamment les Flandriennes. Des courses longues, usantes, rugueuses et souvent disputées dans des conditions météo dantesques. "Ensuite on se focalisera sur une course particulière comme l’est le Tour de France", continue Sola.
Insaisissable Milan San-Remo
Le champion du monde lui estime faire le maximum dans sa vie de sportif pour continuer à s’améliorer et aller chercher toujours plus haut. "Ce sont des détails comme pour beaucoup de choses dans la vie rappelle Pogacar. On essaye toujours de s’améliorer jusqu’au bout. Dans le sport, c'est pareil, on essaye de s’améliorer jusqu’à la fin de notre carrière. Si on y arrive plus ça veut dire que c’est la fin. Mais sur tous les détails, sur le vélo, en dehors du vélo, à propos du sommeil, de la nutrition, de l’entrainement, on peut toujours faire mieux et gagner pourcent après pourcent. Donc on essaye d’aller vers la perfection chaque année."
Dans cette quête de perfection, Tadej Pogacar qui visera prioritairement un quatrième Tour de France à accrocher à son palmarès, tentera aussi de remporter le premier monument de la saison, Milan-San Remo, la Primavera et ses 300 kilomètres qui se sont pour l’instant toujours refusés à ses bras, terminant cinquième, quatrième puis troisième ces trois dernières années. "C’est la course d’un jour la plus imprévisible du calendrier assure Pogacar, mais c’est l’une de celles que je veux vraiment gagner. Donc ça aussi, c'est un axe de progression. Je tourne autour, mais je n’arrive pas à la gagner pour l’instant. En 2025 ce sera l’un de mes grands objectifs. C’est la course la plus longue de la saison, c’est un monument, il faut rester concentré jusqu’au bout. Je veux là gagner." En mars, Pogacar n’était vraiment pas passé loin. Après une attaque dans le Poggio il avait éparpillé 99% de la concurrence... Sauf Mathieu Van Der Poel qui avait ensuite causé sa perte et permis à son coéquipier sprinteur Jasper Philipsen de l’emporter.