Tour de France, Monuments, et immenses ambitions: Pogacar présente son programme pour 2025 après une folle saison

Ça n’est pas l’Amérique mais ça y ressemble presque. Nichée entre mer et montagnes, Benidorm est une ville assez remarquable. Avec ses pustules de bétons de parfois près de 200 mètres de haut, elle est le fruit d’une politique d’urbanisation tout à fait discutable des littoraux de la Costa Blanca dans le sud est de l’Espagne. Passé ce tableau urbain peu enviable, Benidorm et ses voisines ont un avantage non négligeable, celui d’être idéalement placées au pied de la Sierra de la Serrella et de ses sommets à plus de 1000 mètres. Il y règne par ailleurs un climat très agréable en hiver, rendant la destination incontournable pour les cyclistes professionnels pour leur préparation d’avant saison. La quiétude des flots bleus de la Méditerranée y est aussi un atout supplémentaire appréciable.
"2024, la meilleure saison de ma carrière"
C’est ainsi qu’avec 14 degrés au thermomètre et sous un grand soleil, l’équipe UAE Team Emirates a fait sa rentrée aujourd’hui avec en figure de proue bien évidement, Tadej Pogacar, l’ogre slovène qui sort d’une année 2024 que les mots ne suffisent plus à qualifier. Doublé Giro-Tour, Liège-Bastogne-Liege, Tour de Lombardie, championnat du monde.
Jamais un palmarès n’avait été aussi enrichi en une saison depuis bien des années, comme le reconnaît lui-même le Slovène: "C’était la meilleure saison de ma carrière et sans doute l’une des meilleures tous coureurs confondus ces dernières décennies, même si ça, ça n’est pas à moi d’en juger."
Dans ce contexte comment faire mieux en 2025? "S’il fait déjà aussi bien ce sera très bien", sourit son manager Mauro Gianetti. L’an prochain, Tadej Pogacar aura un objectif principal, gagner un quatrième Tour de France et ainsi se rapprocher des quintuples vainqueurs, Anquetil, Merckx, Hinault et Indurain.
Toujours pas de Paris-Roubaix en 2025
Il s’agira aussi de tenter de faire fort sur les classiques, de gagner par exemple Milan-San Remo, l’une des courses les plus imprévisibles de la saison qui s’est jusqu’ici toujours refusée à lui. Les Monuments, des courses qu’adore Tadej Pogacar et auxquelles il retournera se frotter encore plus sérieusement en 2025, passant par les Ardennaises où il avait été impérial au printemps dernier et surtout par les Flandriennes (GP E3, Gand Wevelgem et Tour des Flandres) qu’il avait zappé en 2024 de peur de se blesser avant son objectif, accompli, de gagner le Giro puis le Tour.
Des Flandriennes mais toujours pas de Paris-Roubaix. "Cette course c’est encore quelque chose de différent", explique Mauro Gianetti. "On ne peut pas l’improviser, il faut se préparer pendant des mois mentalement et physiquement. C’est un investissement en termes de temps qui va changer le programme de toute une demi-saison". Confirmation du Slovène: "J’aurai le temps plus tard."
Les trois grands Tours? "J’aimerais essayer"
Reste à savoir désormais dans cette saison qui débutera en février par le Tour des Émirats, quel sera le deuxième grand Tour sur lequel il s’alignera en plus du Tour de France. Le Giro ou la Vuelta? Réponse le 19 décembre quand le parcours de cette dernière aura été révélé par les organisateurs.
Quoi qu’il arrive, Pogacar ne s’alignera pas sur l’ensemble des trois grands tours en 2025. "J’adorerais essayer", lance-t-il, "mais ça n’est pas une priorité pour l’instant. Et puis j’ai des coéquipiers qui ont, eux aussi, des objectifs."
"Trois grands tours c’est quelque chose d’énorme en termes de performance et de stress", confirme Mauro Gianetti. "Le stress des grands départs, les transferts, c’est quand même très, très difficile et ce n’est pas le moment d’y penser."