Paris-Roubaix: Boonen, un dernier exploit pour le clap de fin ?

La der d’un géant. La lecture de son palmarès tient de celle du bottin, l’admiration en plus. Tom Boonen est l’homme des classiques du Nord (même s’il a remporté 6 étapes du Tour de France). Champion du monde en 2005, le Belge de 36 ans a tout collectionné sur ces terres des Flandres. Il est l’homme de Paris-Roubaix, dont il est le co-recordman du nombre de victoires (4). Choisir de prendre sa retraite à l’issue de 55 bornes d’enfer des pavés est évidemment un symbole fort. De Paris-Roubaix, Boonen dit : « C’est la plus belle course du monde ». Dimanche soir, le patron de la Quick-Step ne sera plus un coureur cycliste. Après un ultime exploit ?
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Son statut de favori pose question. « Il n’a rien démontré depuis le début de saison au niveau de son potentiel physique. Il y a une charge émotionnelle qui est peut-être beaucoup trop importante », estime ainsi Cyrille Guimard, membre de la Dream Team RMC Sport, qui l’imagine mal jouer un rôle dans le final. D’autres, comme Yvon Sanquer, manager général de l’équipe Cofidis, ne l’écartent pas : « Il n’a pas réussi à gagner une Classique depuis le début de saison. Il va être vraiment aussi hyper motivé, je pense qu’il va se battre fort. » Ses adversaires entendent bien s’expliquer à la pédale. « Il est le grand favori, estime ainsi Greg Van Avermaert, un autre des gros bras attendus sur les pavés. Pour moi aussi c’est quelque chose de spécial de faire ma dernière course avec Tom. C’est toujours un grand coureur pour moi, et peut-être que ça sera possible de faire un final avec lui. J’espère que pour sa dernière course, on pourra faire un final ensemble. »
« Une silhouette qu’on oublie pas »
La trace qu’il laissera ne dépendra évidemment pas de sa place à Roubaix dimanche. « C’est une silhouette qu’on oublie pas. C’est quelqu’un qui a beaucoup d’allure. J’allais dire qu’il a le physique d’un champion, décrit Christian Prudhomme, directeur de l’épreuve. Il a le sourire aussi, qu’il a rarement perdu en dépit d’une carrière qui a connu, comme souvent, des hauts et des bas dans tous les domaines. C’est un coureur qui a pris une vraie place dans le cyclisme. Voir partir Fabian Cancellara l’année dernière, Boonen aujourd’hui. Et puis en même temps, ce qu’il y a de formidable, c’est qu’avec Peter Sagan et Van Avermaet, on a déjà les remplaçants. »
Sa place dans l’histoire, Boonen se laisse le temps d’y penser. « J’ai toujours dit que je regarderais mon palmarès quand j’arrêterai le cyclisme. On va regarder dimanche soir », martelait ainsi le Belge il y a quelques jours. Il sera peut-être l’un des rares du peloton à espérer un rab de pavés. Pour que l’histoire s’étire un peu plus. Parce qu’après, il en est conscient, la descente promet d’être rude. Boonen l’annoncé : « Lundi, j'aurai la plus grande gueule de bois de ma carrière ». Même s’il gagne.
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