Vuelta: Pogacar vainqueur d'une étape dantesque (et un temps sans images), Quintana nouveau leader

Avec cinq cols au programme et seulement 94,4 kilomètres de course, une explication entre favoris étaient attendue ce dimanche lors de la neuvième étape de la Vuelta entre Andorre-la-Vieille et Cortals d’Encamp. Elles ont bien eu lieu. Et sur un tracé aussi explosif que périlleux, c’est le jeune Tadej Pogacar qui s’en est le mieux sorti. Du haut de ses 20 ans, le Slovène de la formation UAE-Emirates s’est détaché de ses rivaux à trois kilomètres du but, laissant notamment derrière lui Nairo Quintana (Movistar) et Marc Soler (Movistar), pour aller décrocher la plus belle victoire de sa carrière. Un succès qui confirme l’immense talent de ce grimpeur qui s’est également adjugé cette saison le Tour de l'Algarve et le Tour de Californie.
Un succès qui confirme aussi la prise de pouvoir de la jeunesse sur le cyclisme mondial, déjà illustrée ces derniers mois par la razzia de Mathieu Van der Poel (24 ans) sur les classiques d’avril (la Flèche brabançonne, A travers les Flandres et l'Amstel Gold Race), le triomphe d’Egan Bernal (22 ans) sur le Tour de France ou encore le numéro victorieux de Remco Evenepoel (19 ans) sur la Clasica San Sebastian.
Pour sa première saison chez les professionnels, Pogacar occupe désormais la cinquième place du général de la Vuelta, à 1'42" du nouveau leader Nairo Quintana. Deuxième de l’étape, le Colombien en a profité pour s’emparer du maillot rouge, qui semblait pourtant promis à son compatriote Miguel Angel Lopez. Revanchard après avoir dû se contenter d’une septième place sur le dernier Giro, ce dernier a longtemps fait travailler ses équipiers avant de porter une attaque tranchante à 19 kilomètres de l’arrivée.
Le numéro de Lopez n'a pas fonctionné
Il a aussitôt creusé un écart important et s’est peu à peu rapproché de la quinzaine de coureurs présents à l’avant dans l’échappée. Le Français Geoffrey Bouchard (AG2R La Mondiale) était alors en tête dans l’ascension inédite de l'Alto de Engolasters, avant de se faire rejoindre par le Britannique Tao Geoghegan Hart (Ineos) et l’Australien Ben O'Connor (Dimension Data). A dix kilomètres de l’arrivée, l’étape a basculé dans une autre dimension avec l’apparition de la grêle et de trombes d’eau, privant d’images les chaînes de télévision, qui ont dû patienter de longues minutes pour pouvoir récupérer une retransmission.
Les téléspectateurs ont alors compris que Lopez, visiblement victime d'une chute, avait finalement été repris par le duo de la Movistar Quintana-Valverde à sept kilomètres de l’arrivée. Un temps distancé, Primoz Roglic (Jumbo-Visma) est luyi parvenu à revenir sur la tête de course, pendant que Movistar demandait à Marc Soler d’attendre Quintana pour l’épauler dans le final. Une stratégie qui a eu le don de passablement énerver l’ancien vainqueur de Paris-Nice (2018) mais qui a permis à Quintana de finir à 23 secondes de Pogacar et de reprendre du temps à ses rivaux.
Il possède maintenant six secondes d’avance sur Roglic, 17 sur Lopez, 20 sur Valverde et donc 1'42" sur Pogacar. Le top 10 est complété par le Norvégien Carl Fredrik Hagen (Lotto-Soudal), le Français Nicolas Edet (Cofidis), le Polonais Rafal Majka (Bora), le Néerlandais Wilco Kelderman (Sunweb) et le Belge Dylan Teuns (Bahrain Merida). La mauvaise opération du jour est pour Lopez, qui a eu le mérite de se montrer très offensif, mais qui a laissé passer sa chance de retrouver le maillot rouge. Après du repos lundi, la Vuelta reprendra mardi avec un contre-la-montre individuel de 36,2 kilomètres qui pourrait bien une nouvelle fois rebattre les cartes.