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Coupe du monde FIFA 17: "Gorilla", cette fois, le monde lui appartient

Pressenti comme le potentiel vainqueur après les éliminations des Français Corentin « Rocky » Chevrey et Johann « Maniika » Simon notamment, Spencer « Gorilla » Ealing a saisi son destin ce vendredi à Londres : celui qui court après son premier titre mondial l’a enfin obtenu, en remportant l’édition 2017 de la FIFA Interactive World Cup. La plus prestigieuse de tous les temps sur ce jeu, compte-tenu du cashprize record à gagner.

Au début de la saison, personne n’aurait parié une pièce sur lui. Pas même lorsqu’à Madrid, il finissait deuxième des qualifications européennes pour la FIWC, battu en finale par l’Italien Daniele "IcePrinsipe" Paolucci. Pourtant, c’est bien son nom que le commentateur de l’eLigue 1, Mahmoud "Brak" Gassama avait couché pour RMC Sport sur sa liste de favoris. Son nom, qui est sorti du chapeau et de la bouche de toute l’assistance après les quarts de finale, meurtriers pour le joueur Millenium Johann "Maniika" Simon et tout aussi cruel pour LE favori de la compétition, le champion du monde en titre… des FUT Championship Series – le circuit organisé par EA Sports – Corentin "Rocky" Chevrey (Vitality).

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Spencer Ealing, 20 ans, n'a pas pu retenir ses larmes au moment de soulever le trophée, tout comme son coach, Sean "Dragon" Allen, finaliste malheureux de l’édition précédente. Une vive émotion, provoquée par l’impact d’un succès à domicile pour le natif de Birmingham mais, surtout, par la consécration d’un joueur longtemps considéré comme le meilleur au monde sur la simulation de football d’EA Sports, très dominant sur FIFA 15 et 16, vainqueur de plusieurs tournois d’envergure (6 victoires en Gfinity, une victoire en 2016 à l’ESWC)... mais sans avoir jamais accroché ce fameux titre mondial qui allait le faire basculer dans la légende.

Ruud Gullit présent dans la salle et… décisif à l’écran !

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Alors pour que l’histoire soit belle, c’est lors d’une FIWC où on ne l’attendait pas (ou plus) finalement, que le joueur de la structure Unilad a pris son destin en main. En tombant, dans le dernier carré du tableau Xbox One, non sans difficulté, avec un peu de réussite mais aussi beaucoup de réalisme, l’homme qui a brisé net les ambitions de "Rocky" en quarts de finale, le Colombien Javier "Janoz" Munoz (3-1, 3-0). Puis en écoeurant dès la première manche l'Allemand Florian "CodyDerFinisher" Muller, totalement étrillé (6-0), avant de gérer la finale retour (défaite 2-1).

Dominer sa console était une chose, un pas important vers le titre. Encore fallait-il le valider par un autre succès, cette fois face à l’Allemand Kai "Deto" Wollin, solide ténor du tableau PS4. Tellement solide que l’histoire a bien failli mal tourner pour "Gorilla" mené 3-1 dans le premier round (disputé sur la console de Sony) de la Grande Finale… avant de réussir à accrocher un score de parité (3-3). Porté par un public acquis à sa cause, Spencer n’a alors pas laissé sa chance sur sa console, infligeant un 4-0 sec et sans appel à son adversaire au retour. Pour entrer, sitôt le coup de sifflet final donné, une bonne fois pour toutes dans la légende, en offrant une médaille d’or et un trophée à l’Angleterre, pour la première fois depuis 2005. Le tout grâce à un but important… de Ruud Gullit. De quoi provoquer une énorme réaction dans la salle du Central Hall de Westminster de la part du champion d’Europe 1988. Le vrai cette fois.

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"Quelque chose qui changera ma vie pour toujours"

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"Pour un ancien joueur comme moi, il est très intéressant de se voir dans ce jeu et de voir comment les joueurs essaient d'exploiter ma façon de jouer. En tant que footballeur, dont le travail aujourd'hui consiste à analyser les matches, j'ai vu comment les joueurs apprennent les stratégies et les tactiques, et vice versa, à travers la série des FIFA." Vendredi, comme une partie du monde, Ruud Gullit a surtout vu un jeune passionné de foot s’ériger au sommet, au terme d’une saison qui aura vu près de 7 millions d’âmes puis 32 joueurs donc qualifiés à travers le globe, tenter leur chance.

"C’est absolument incroyable d'avoir remporté ce tournoi. Je pense que gagner cette compétition est quelque chose qui changera ma vie pour toujours. De toute évidence, la récompense est énorme, mais pour moi, ce n'est pas ça le plus incroyable, mais c'est d'être le champion de la FIWC et de représenter toutes les personnes qui m'ont soutenu pour atteindre cet objectif" a confié "Gorilla", trophée à la main. Nul doute que ce chèque de 200 000 dollars – le plus gros de l’histoire de la compétition, considérée cette saison et à juste titre, comme la plus grande de tous les temps -, ainsi que sa présence à la prochaine cérémonie des The Best FIFA Football Awards, le 23 octobre prochain… à Londres, bousculeront son quotidien, c’est certain.

Un seul circuit l’an prochain ?

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"La FIWC est une compétition phénoménale pour la FIFA, car nous pouvons vraiment nous engager avec un public jeune, passionné et dynamique. Il est intéressant pour nous de jouer un rôle de premier plan dans le développement du monde de l’eSport. Nous sommes impatients de travailler avec notre partenaire, EA Sports et la communauté FIFA, pour rendre encore plus grande cette compétition". En ne proposant cette fois qu’un seul et même circuit international ? Probablement la condition sine qua none pour permettre à la FIWC 2018 de supplanter cette édition 2017. Le tout, forcément avec le regard plein d’étoiles d’un certain Spencer "Gorilla" Ealing. Car dorénavant et jusqu'à nouvel ordre, le monde lui appartient.

Alix Dulac, à Londres