Ballon d’Or : Euro, Ligue des champions... pourquoi la victoire de Cristiano Ronaldo est incontestable

Cristiano Ronaldo, vainqueur du Ballon d'Or 2016 - AFP PHOTO / ANGEL MARTINEZ / L’EQUIPE
Cette fois, son cri, s’il venait à le refaire à nouveau, serait on ne peut plus logique. Aussi inattendu que puissant, ce dernier avait surpris l’auditoire présent à la remise du Ballon d’Or 2014. Deux ans plus tard, il symboliserait à merveille le caractère incontestable du nouveau sacre de CR7. Car oui, si on peut discuter de la place de deuxième, on ne peut pas tergiverser sur la victoire, la quatrième de sa carrière, de Cristiano Ronaldo.
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Evidemment, il y a les chiffres. Et ils sont étourdissants. Non content d’avoir dépassé – le 26 novembre dernier après un doublé contre le Sporting Gijon – la barre des 50 buts sur une année civile pour la 6e année consécutive, le natif de Madère reste toujours, malgré la révolte de Lionel Messi en phase de poules (10 buts pour la Pulga contre 2 pour le Portugais), le meilleur marqueur de l’histoire de la Ligue des champions avec 96 buts, soit quatre de plus que son rival éternel (92).
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Le seul à avoir marqué lors de quatre Euro différents
On continue ? S’il n’a pas fini meilleur buteur de la compétition - Griezmann, avec six réalisations, lui a au moins chipé ça -, CR7 est le seul joueur de l’histoire à avoir inscrit au moins un but dans quatre championnats d’Europe consécutifs. Une présence qui lui permet également d’être, avec neuf buts aujourd’hui, le co-meilleur buteur de l’épreuve, avec le Français Michel Platini. Mais aussi de compiler le plus grand nombre de rencontres d’Euro : 21, loin devant Lilian Thuram ou son ancien coéquipier à Manchester United, Edwin van der Sar (16). Et pour recoller à son pain quotidien, la Liga, Ronaldo a mis tout le monde d’accord, selon Zinedine Zidane, en terrassant à lui tout seul l’Atlético fin novembre (3-0). Un triplé retentissant.
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Voilà pour les chiffres. Mais il y a aussi les trophées. Et là, aussi, la collecte parle d’elle-même. Sur la saison 2015-2016, Ronaldo a soulevé la Supercoupe d’Europe, aux dépens du FC Séville. Mais il a véritablement musclé ses avant-bras (si cela est vraiment encore possible) deux fois en l’espace de trois mois. D’abord en mai, en finale de la Ligue des champions, où il aura écoeuré une première fois Antoine Griezmann. Puis en juillet, où, malgré un genou défaillant, il a vu ses coéquipiers gagner l’Euro, frustrant une deuxième fois le buteur de l’Atlético Madrid. De quoi déclarer sans forfanterie au quotidien Marca courant octobre : « Cela a peut-être été ma meilleure saison au niveau individuel et collectif. » On aura du mal à lui donner tort.
Contrairement à Messi et Griezmann, il n’a pas tremblé en finale
Deux succès lors de deux finales majeures, c’est aussi et surtout ce que n’ont pas su faire ni Griezmann, battu à chaque fois par Ronaldo, donc mais aussi Messi, fébrile au moment de frapper son tir au but en finale de la Copa America. Mais au Ronaldo individualiste, tourné sur lui-même, animé par sa quête insatiable de records personnels et ultra-perfectionniste, a succédé cette année un autre Ronaldo, davantage leader, rassembleur et fédérateur. Ce n’est pas nous, ni même lui, qui le disons mais ses coéquipiers, notamment ses partenaires de sélection, qui ont bénéficié du Ronaldo aboyeur et… psychologue durant l’Euro.
Touché dès la 25e minute de jeu par Dimitri Payet et blessé au genou, CR7 avait su mettre sa déception de côté, pour se muer en partenaire idéal, en motivant ses troupes, en gesticulant sur la pelouse et en ayant un discours fort à la mi-temps du match. « Il a eu des mots géniaux, il nous a donné beaucoup de confiance et nous a dit : écoutez, je suis sûr qu’on va gagner, donc restons soudés et battons-nous pour ça, avait confié après le sacre portugais l’international Cedric Soares à la chaine ESPN. »
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Il a su motiver Eder
« Il a été génial. Son attitude a été incroyable, poursuit-il. Il a toujours aidé beaucoup de nos coéquipiers, il avait toujours un discours motivant et toute l’équipe a réagi à cela. Il a eu des mots fantastiques pour chaque joueur à chaque moment du match. » Notamment à l’oreille d’Eder, le mal-aimé du pays, devenu rock-star légendaire l’espace d’une soirée, auquel il a assuré qu’il allait marquer le but de la victoire. On connait la suite. Comme on connaissait déjà un peu la chanson ce lundi soir, au moment de l’annonce du lauréat.