"Corruption!", "championnat de merde": récit de la soirée dingue de Pablo Longoria, fou de colère sur l'arbitrage d'Auxerre-OM

Pablo Longoria a explosé de colère pendant et après la claque reçue par l'OM sur la pelouse d'Auxerre ce samedi 22 février, dans le cadre de la 23e journée de Ligue 1. Le président marseillais, qui dénonce depuis plusieurs semaines la façon d'arbitrer son équipe, a franchi un cap dans la rage et la dénonciation de ce qu'il nomme "corruption".

Il y avait des propos off, puis des "vous pouvez le dire ça" qui s'enchaînaient en zone mixte, comme pour témoigner d'une certaine confusion. Ce samedi 22 février, le vase était visiblement bien trop plein pour Pablo Longoria. Fou de rage, ivre de colère, le président de l'OM ne tenait plus et n'a cessé de dénoncer l'arbitrage du match lourdement perdu par son équipe à Auxerre (3-0). Une goutte d'eau sur une accumulation de frustration de plusieurs semaines.

Le carton rouge de Cornelius

Le contact de Cornelius sur Traoré qui provoque un deuxième jaune et donc un rouge, Auxerre-OM, 22 février 2025 © Capture écran DAZN

Un autre angle du contact de Cornelius sur Traoré qui provoque un deuxième jaune et donc un rouge, Auxerre-OM, 22 février 2025 © Capture écran DAZN

Tout a totalement basculé peu après l'heure de jeu. Au moment de ce deuxième carton jaune infligé à Derek Cornelius pour un violent contact avec Hamed Junior Traoré: le défenseur arrive pied haut, replie sa jambe et vient violemment cogner la hanche de l'Auxerrois. Un geste qui semble involontaire, d'autant que le contact a lieu après que Cornelius a tapé dans le ballon. Deuxième jaune et donc carton rouge: l'arbitre Jérémy Stinat n'a pas hésité.

La rage de Longoria en tribune

L'énorme colère de Pablo Longoria en tribune après le carton rouge de Cornelius à l'Abbé-Deschamps, 22 février 2025 © Capture écran X

Les joueurs protestent mais reprennent très vite le match. Pablo Longoria, lui, fulmine. Des vidéos du dirigeant phocéen émergent sur les réseaux sociaux: on le voit exploser de rage en tribune, avec de nombreux gestes de frustration. Le diffuseur DAZN précise qu'il descend rapidement. "C'est un scandale", répète-t-il au journaliste de bord terrain, avant de s'engouffrer dans le tunnel de l'Abbé-Deschamps.

A ce moment du match, Marseille est mené 1-0 et livre une de ses plus mauvaises prestations des dernières semaines. Derrière, ce sont deux autres buts qui viendront corser l'addition. 3-0 au coup de sifflet final, l'OM aura pris zéro point sur six face à l'AJA cette saison (3-1 à l'aller au Vélodrome).

Longoria lâche le mot "corruption" en zone mixte

La colère ne retombe pas. Pendant que Pierre-Emile Hojbjerg lâche une réaction courte et cinglante à DAZN sur la contre-performance de son équipe - "On n'était pas à notre niveau" - Pablo Longoria ne tient plus en zone mixte. En off (c'est à dire pas face caméra) mais de façon très sonore, il lâche des phrases extrêmement fortes.

Quand on est journaliste, il faut souvent jongler entre le off et le on. Dans cette situation, la tâche est ardue. "C'est de la corruption!", lance le président de l'OM. "Tout est orienté! Tout est orienté!" Déjà plus tôt dans la semaine, le club phocéen avait pesté contre la nomination de Jérémy Stinat pour arbitrer cette rencontre, lui reprochant d'être à l'origine de la sanction contre Medhi Benatia, ce que l'AJA n'avait pas apprécié.

Benatia n'est pas loin

Il réclamait un penalty sur Quentin Merlin juste avant la pause. Il y avait bien contact de Gabriel Osho sur la jambe du piston marseillais mais celui-ci semblait avoir déjà entamé sa chute avant d'être touché. Derrière, l'AJA croit marquer mais le but est refusé pour hors-jeu. "Il y a penalty sur Merlin. J'ai quatre arbitres européens qui m'ont envoyé un message en me disant 'c'est penalty'. Quatre arbitres européens me disent qu'il y a penalty!", insiste Pablo Longoria. Medhi Benatia, en charge de la direction sportive et suspendu trois mois après le match contre le Losc mi-janvier en Coupe de France, est lui aussi présent.

"S'ils organisent demain une Superleague, je pars en Superleague, pas dans ce championnat de merde"

Les journalistes présents sont totalement cloués sur place tandis que Pablo Longoria enchaîne les sorties dingues. Certains l'appellent même à la prudence, lui rappelant qu'il avait déjà été suspendu cette saison.

"Ici tu ne peux plus jouer! Qu'est-ce que tu veux faire?! S'ils organisent demain une Superleague, je pars en Superleague, pas dans ce championnat de merde! Qu'est-ce que vous voulez quand tout est déjà orienté. Si j'ai une proposition, je pars tout de suite! Au moins il y a des gens qui n'ont pas un a priori sur les choses", ajoute le dirigeant. Le service communication de l'OM tente de maîtriser Pablo Longoria.

Le président marseillais risque gros. Il le sais. "Ça vous pouvez le dire!", lance-t-il plusieurs fois aux journalistes, assurant qu'il compte "vider son sac". Le prochain match de l'OM, face à Nantes le week-end prochain au Vélodrome, s'annonce bouillant. Les jours qui précèdent aussi. L'OM est décidément un club à part.

Apolline Bouchery avec Valentin Jamin à Auxerre