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Blanquer prend position contre la Coupe du monde tous les deux ans

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Jean-Michel Blanquer, ministre de l'Éducation nationale, de la Jeunesse et des Sports, redoute "des dérives" dans le monde du football en cas d'aboutissement des projets de Super Ligue européenne et d'une Coupe du monde disputée tous les deux ans.

"A force de vouloir tirer un maximum d'argent de chaque chose, on finit par tuer la poule aux œufs d’or." Interrogé ce vendredi sur le projet de la Fifa d’organiser la Coupe du monde et les compétitions continentales tous les deux ans, Jean-Michel Blanquer s’est montré clair. Le ministre de l'Éducation nationale, de la Jeunesse et des Sports n’est pas du tout emballé par cette idée.

"Il faut faire attention"

"Le sport doit rester le sport avant d'être un business. Il y a une dimension économique du sport très importante qu'on doit encourager. Le sport est évidemment un enjeu économique décisif pour la société. Mais il y a des règles du jeu. Il faut faire attention à la poule aux œufs d'or. La fable de La Fontaine est la plus adaptée à ce problème. A force de vouloir tirer un maximum d'argent de chaque chose, on finit par tuer la poule aux œufs d’or. Si on aime le foot, comme moi, l'intérêt baisse s'il n'y a plus de suspense ou si trop de choses viennent perturber la logique du sport", a-t-il déclaré à l’occasion de la conférence de rentrée du ministère des Sports.

La Fifa, par la voix d'Arsène Wenger, son directeur du développement du football, a présenté concrètement jeudi son programme pour réformer le calendrier international. Avec trois objectifs majeurs: supprimer des trêves internationales, alléger le programme des joueurs, et donc organiser la Coupe du monde et les compétitions continentales tous les deux ans. Un projet qui a d’ores et déjà déclenché la colère des Ligues européennes et de l’UEFA.

Maracineanu veut préserver "la rareté"

Jean-Michel Blanquer a aussi rappelé son opposition aux ligues fermées. "Les projets des ligues fermées, qu'on peut regarder, mènent à des dérives qu’on ne souhaite pas. Il est important qu'un petit club puisse gagner la Coupe de France, ou arriver très loin. Il est important que les clubs moyens réussissent à avancer dans des compétitions et pourquoi pas accéder un jour à la Ligue 1. Cette équité est essentielle. On ne doit pas être fermés aux innovations, mais il y a le risque de multiplier les compétitions pour multiplier les droits TV et tout ce qui va avec. On peut penser que ça peut être mauvais pour la santé des athlètes et que ça peut dévaloriser les choses. Un Mondial tous les quatre ans, il y a quelque chose de magique qu'on peut peut-être perdre en cas de Mondial tous les deux. Ça doit être étudié et regardé. La boussole des décisions ne peut pas être l’argent en premier", a-t-il appuyé.

Un avis partagé par la ministre déléguée chargée des Sports, Roxana Maracineanu. "J’insiste sur la rareté qu’on doit préserver du spectacle sportif. (…) Je crois à la santé des sportifs. La cadence des matchs démultipliés peut avoir des effets négatifs sur l’intégrité sportive et morale des sportifs", a-t-elle commenté.

RR avec JR