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Coupe du monde 2022: finale de légende, sortie ratée pour Ronaldo… les 10 grands moments du Mondial

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De nombreux temps forts ont ponctué la Coupe du monde 2022 avant un final en apothéose dimanche, avec le sacre de l’Argentine à l’issue d’une finale riche en rebondissements face à l'équipe de France.

Un but polémique pour le Japon ? Question de point de vue

Les Japonais, vainqueurs surprise de l’Allemagne en ouverture de tournoi, avaient besoin d’une nouvelle victoire éclatante face à la Roja pour arracher une qualification quasi inespérée en huitièmes de finale. Une semaine après avoir piégé la Mannschaft, la sélection nippone s’est offert un succès retentissant qui a eu le double effet de la qualifier en tant que première d’un groupe extrêmement relevé et d’en expulser l’Allemagne, sortie dès le premier tour.

L’un des plus beaux exploits du Japon a toutefois failli déboucher sur une polémique. Car l'Allemagne, victorieuse dans le même temps du Costa Rica (4-2) s’estimait flouée par le scénario qui a précipité sa chute. Le but japonais de la qualification paraissait entaché d’une erreur d’arbitrage sur le centre de Mitoma, qui s’était arraché pour éviter la sortie de but et donner le ballon de but à Tanaka. A première vue, le ballon semblait effectivement avoir franchi la ligne, mais d’autres images ont prouvé que non, le but était donc bien valable. Aidés par l'intelligence artificielle, les arbitres, eux, le savaient déjà.

Le revirement surprise de la Fifa sur l’alcool

Dans un pays où la consommation d’alcool est strictement encadrée, la décision n’aurait pas surpris grand-monde si les autorités du Qatar et de la Fifa n’étaient pas revenues sur leur promesse initiale d’en vendre autour des stades, avant et après les matches. Ce revirement a été perçu comme un mauvais signal et fait craindre d’autres renoncements alors que les autorités locales, régulièrement questionnées sur les droits humains au Qatar, avaient promis que "tout le monde serait le bienvenu sans discrimination". Le sujet, quelque peu sensible, le brasseur Budweiser étant sponsor de la compétition, a surtout fait réagir les associations de supporters. La FSA anglaise a par exemple dénoncé "l’absence totale de communication et de transparence du comité d’organisation".

Les Iraniens défient le régime des mollahs

Le sport est par essence politique, contrairement à ce que prétendait il y a peu le président de la République. Le stade est aussi un lieu de revendication et un vecteur d’émancipation, comme l’a rappelé à plusieurs reprises cette Coupe du monde. Certains combats ont encore trouvé un écho au Qatar, notamment celui des Iraniens et des Iraniennes qui manifestent dans leur pays depuis plusieurs mois et la mort de la jeune femme kurde Mahsa Amini. Enjoints à boycotter la Coupe du monde au Qatar, les joueurs iraniens ont bien foulé la pelouse contre l'Angleterre, et trouvé le moyen de se signaler en ne chantant pas leur hymne en signe de soutien aux victimes des manifestations durement réprimées par la République islamique.

La Croatie met fin à la Samba brésilienne

Victime d’une entorse de la cheville droite lors de l’entrée en lice de la Seleçao, Neymar était revenu à temps pour danser la samba contre la Corée du Sud. La démonstration de force de la sélection auriverde augurait d’une issue plus favorable, et Tite s’imaginait peut-être célébrer avec ses joueurs une qualification pour la finale sur la danse du pigeon de Richarlison. Encore raté. Pour la cinquième fois de rang, les joueurs brésiliens, éliminés par la Croatie en quarts de finale, ont regardé la finale à la télévision. Du jamais vu depuis l'absence du Brésil des finales disputées entre 1974 et 1990.

Une finale monumentale, deux joueurs au firmament

Pour beaucoup, des plus vieux aux plus jeunes, qui n’ont pas connu les années 70 et 80, la finale de la Coupe du monde 2022 est d’ores et déjà considérée comme la plus grande de l’histoire, autant pour sa dramaturgie que le duel que se sont livrés Mbappé et Messi. Pendant longtemps, il n’y a pas eu match entre les deux équipes. Les Français étaient encore menés 2-0 à la 80e et ne proposaient rien depuis le coup d’envoi. Le néant. Puis vint cette réduction du score sur penalty, obtenu par le novice Randal Kolo Muani. Mais le Mondial semblait encore promis à Lionel Messi à cet instant. C’était sans compter sur l’autre star de cette finale, Kylian Mbappé. Le Parisien a ramené son équipe à hauteur en quelques secondes, d’une volée splendide, puis une seconde fois, en réalisant le deuxième triplé de l’histoire dans une finale de Coupe du monde. Mais après quatre échecs depuis 2006, la couronne ne pouvait échapper à la Pulga cette fois. Le triomphe de l’Albiceleste le fait rejoindre Maradona dans la légende, mais Kylian Mbappé est lui aussi entré un peu plus encore dans l’histoire de la compétition, à seulement 23 ans.

Les adieux aux larmes de Cristiano Ronaldo

Cristiano Ronaldo rêvait d’un destin comparable à celui de Lionel Messi, son éternel rival, avec lequel il a écrit quelques-unes des plus belles pages de l’histoire du football. Arrivé dans l’espoir de faire oublier ses déboires avec Manchester United, Cristiano Ronaldo a vu sa présence dans le onze questionnée par ses propres compatriotes. Peu décisif en phases de poules, relégué sur le banc des remplaçants pour la phase finale, CR7 a quitté la scène internationale en larmes en quart de finale. La séquence télévisée d’un Cristiano Ronaldo rejoignant seul les vestiaires avant d’éclater en sanglots dans le couloir restera comme l’une des images les plus touchantes si ce n’est la plus émouvantes de ce Mondial.

Le parcours historique du Maroc qui unit le monde arabe

Porté par une ferveur sans précédent, qui a dépassé de loin les frontières du pays, allant même jusqu’à unifier l’ensemble d’un monde arabe réuni le temps de la compétition derrière les hommes de Walid Regragui, le Maroc a brisé un plafond de verre en atteignant le dernier de la Coupe du monde, une première pour une équipe africaine. Impressionnants tout au long de la compétition, les Lions de l’Atlas ont fait montre d’une solidarité extraordinaire et d’un talent certain pour dominer tour à tour la Belgique, l’Espagne et le Portugal, avant d’échouer sur la dernière marche qui aurait pu les conduire à la finale, contre la France. "On a eu cette énergie des Africains, du monde arabe, qui nous font passer ces ondes positives qui font qu'à un moment, tout le monde a envie que cette équipe gagne", a savouré Regragui.

La chevauchée fantastique de Son

Largement dominée (4-1) par le Brésil dans un huitième de finale à sens unique, la Corée du Sud a connu son heure de gloire lors du match précédent contre le Portugal, une rencontre qui lui a permis d’arracher sa qualification pour la phase finale sur le gong. Un authentique rendu possible grâce à la chevauchée fantastique de Son, habile passeur pour Hwang, qui a porté l’estocade dans les arrêts de jeu. Dominés pendant la majeure partie de la rencontre, les Guerriers Taeguk ont poussé fort pour réaliser l’impensable et passer devant l‘Uruguay sur la fil à la meilleure différence de buts. Ce genre de dénouement observé en phase de poules a poussé la Fifa à réexaminer le format de 16 groupes de trois équipes évoqué pour le Mondial 2026. "Ici (au Qatar), les groupes de quatre ont été absolument incroyables jusqu'à la dernière minute de chaque matchs, s’est réjoui Gianni Infantino en marge du Mondial. Nous devons reconsidérer cela, au moins rediscuter le format, si c'est 16 groupes de trois, ou 12 groupes de quatre... Ce sera sur l'agenda des prochaines semaines."

La gueulante mémorable d'Hervé Renard

Assisté d’un interprète, obligé de hausser le ton pour paraître aussi habité que lui, et transmettre toute l’énergie et la passion du technicien français, Hervé Renard nous a offert l’une des séquences les plus mémorables et les plus virales de ce Mondial. Un énorme coup de gueule adressé à ses joueurs à la pause du match entre l’Argentine et l’Arabie Saoudite. "Les gars, qu’est-ce qu’on fait ici ? C’est ça, le pressing ? Le pressing, ça ne veut pas dire qu’il faut monter haut", a tonné le technicien en anglais.

"Malki, il y a Messi au milieu du terrain avec la balle et tu ne bouges pas, tu restes devant la défense. Tu dois aller le marquer", l’a-t-on entendu vitupérer. "Ou prends ton téléphone et fais un selfie avec lui si tu préfères", s’est-il encore emporté.La séquence très largement relayée n’auraient pas eu cet écho si les joueurs de l’ancien sélectionneur de la Zambie et de la Côte d’Ivoire n’étaient pas revenus sur le terrain le couteau entre les dents et n’avaient pas battu l’Albiceleste, réalisant l’un des plus gros exploits de ce Mondial.

Quand l’Allemagne refuse le rôle de bad boy et joue le jeu face au Costa Rica

La troisième et dernière journée du groupe E a également été l’un des moments les plus marquants de ce Mondial. Alors que l’Allemagne et l’Espagne semblaient les favoris de cette poule, l’enchaînement de surprises avait conduit ces deux mastodontes du football mondial à se retrouver virtuellement éliminés lors de ces deux derniers matchs. Très frileuse face au Japon, la Roja semblait se contenter de la défaite qui se dessinait (2-1)… et qui éliminait l’Allemagne. L’équipe d’Hansi Flick était alors accrochée par le Costa Rica (2-2). Une victoire des coéquipiers de Keylor Navas aurait éliminé… l’Espagne. La tentation était alors grande pour les Allemands de répliquer au peu de sportivité de la Roja en laissant filer le match. Mais l’Allemagne jouera finalement sa maigre chance jusqu’au bout pour s’imposer (4-2)… en assurant du même coup la qualification espagnole.

QM