Coupe du monde 2022: le Qatar dit non à la création d'un fonds d'indemnisation pour les travailleurs migrants

Le Qatar rejette les appels d'ONG à la création d'un fonds d'indemnisation pour les travailleurs migrants travaillant sur les chantiers de la Coupe du monde de football dans le riche Etat du Golfe, a déclaré son ministre du Travail à l'AFP dans un entretien exclusif diffusé ce mercredi. A quelques semaines du début la compétition disputée dans le Golfe du 20 novembre au 18 décembre, cette sortie du membre du gouvernement qatarien risque de faire réagir. Malgré les nombreuses polémiques au sujet des travailleurs en marge du Mondial, l’émirat se refuse donc à céder aux demandes des associations.
"Chaque mort est une tragédie (mais) il n'y a pas de critères pour établir ce fonds d'indemnisation, a avancé le ministre. Où sont les victimes? avez-vous les noms?"
Et Ali Ben Samikh Al-Marri de préciser: "Si une personne ayant droit à une indemnisation ne l'a pas reçue, qu'elle se manifeste et nous l'aiderons."
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Le Qatar dénonce des critiques "motivées par le racisme"
Interrogé par le medium français, Ali Ben Samikh Al-Marri qualifie ces appels d'ONG de "coup de communication", déplorant par ailleurs le fait que diverses organisations et certains pays tentent de discréditer le Qatar avec des affirmations délibérément trompeuses".
Selon lui, certains hommes politiques étrangers font du pays du Golfe "une arène pour résoudre leurs propres problèmes politiques". Ces critiques sont parfois "motivées par le racisme", a-t-il ajouté. Ils ne veulent pas permettre à un petit pays, un pays arabe, un pays musulman, d'organiser la Coupe du monde."
La FIFA était pourtant "ouverte" à un fonds pour les travailleurs
Malgré le soutien de la FIFA pour la création d’un fonds d'indemnisation pour les migrants, le Qatar ne semble donc pas vouloir en entendre parler. Si les organisateurs de la Coupe du monde 2022 et les autorités locales ont consenti à assouplir certaines règles afin de favoriser l’accueil des supporters sur le territoire national pendant l’événement, les travailleurs étrangers ne devraient donc pas obtenir gain de cause.
Une nouvelle décision forte du pouvoir qatarien alors que l’agence Reuters a dénoncé fin octobre l’expulsion de milliers de travailleurs étrangers de plus d'une douzaine d'immeubles à Doha, dans des zones censées accueillir des touristes.
Les expulsions auraient ciblé des hommes vivant seul, notamment des Africains et des Asiatiques. Les ouvriers avec des familles n’auraient ainsi pas été concernés.