Equipe de France: l'épopée au Mondial 2022, encore un rendez-vous manqué pour Benzema avec les Bleus

Avec la Ligue des champions en poche et le Ballon d'or dans son armoire, Karim Benzema vivait une année extraordinaire. La Coupe du monde 2022 avec l'équipe de France devait être la cerise sur le gâteau, son association avec Kylian Mbappé promettait un calvaire pour les défenses adverses. Las. Non seulement son état physique l'a forcé à quitter le groupe potentiellement double champion du monde alors qu'il était déjà à Doha, mais il perdure un bruit médiatique étrange à propos de son départ.
Cette sensation bizarre, Didier Deschamps l'a alimentée au soir de France-Maroc. Lorsqu'un journaliste étranger lui a demandé en conférence de presse s'il était envisagé de rappeler Karim Benzema pour la finale contre l'Argentine, étant donné qu'il est officiellement encore inscrit dans l'effectif français et qu'il a déjà rejoué en match amical avec le Real Madrid, le sélectionneur a sèchement répondu: "Je préfère passer à la question suivante". Comme si l'attaquant français était redevenu tabou.
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Deschamps froissé à la cérémonie du Ballon d'or
Après tout, Didier Deschamps n'a jamais aimé parler des absents et il a déjà fait comprendre qu'il n'était pas question de s'embarrasser avec une hypothétique guérison en cours de tournoi d'un joueur blessé pour les premiers matchs. Il s'agissait de ne pas répéter l'erreur Zinédine Zidane de 2002. Mais l'agacement de "DD" traduit peut-être autre chose. Un petit malaise?
Au retour du "Nueve" après cinq ans d'absence à l'occasion de l'Euro 2021, la relation entre les deux hommes était bonne bien que "différente". Il semblerait que le ciel bleu se soit quelque peu couvert. En privé, Didier Deschamps n'a pas vraiment apprécié que le joueur l'oublie dans ses remerciements pour son sacre au Ballon d'or. D'autant que l'attaquant du Real Madrid s'est rappelé de quelques mauvais souvenirs dans son discours tenu au cours de cette cérémonie. "Il y a eu des moments où c'était beaucoup plus difficile pour moi. On ne regarde pas que le bon côté aujourd'hui, mais il y a eu ces périodes où, par exemple, je n'étais pas en sélection, où je n'ai rien lâché", avait-il déclaré face à une assistance dans laquelle se trouvait le coach des Bleus.
Sans Benzema, Deschamps fait 100% de finales
Beaucoup de spéculations sur les conséquences du forfait de Karim Benzema ont nourri les conversations. Mais sur ce point, les constatations sont plus évidentes: l'ambiance était bonne avec lui, elle est restée bonne après le départ. Les joueurs l'assurent et lui n'a pas manqué de poster des messages d'encouragement sur les réseaux sociaux à partir de la qualification pour les demi-finales.
Ce rendez-vous manqué à Doha rappelle que la carrière internationale de Karim Benzema (97 apparitions, 37 buts) n'est pas celle qu'il aurait pu ou dû avoir au regard de son talent et de ses performances en club. Au début, l'Euro 2008 et l'Euro 2012 sont des échecs collectifs et la Coupe du monde 2010 se passe (peut-être heureusement) à la maison pour lui.
Et sous la direction de Didier Deschamps, période qui s'est ouverte par une série de dix matchs sans marquer, les statistiques sont cruelles. Dans les trois tournois majeurs disputés sans lui, Didier Deschamps a fait finale à chaque fois (Euro 2016, Coupe du monde 2018, Coupe du monde 2022). Avec lui, le sélectionneur a connu une élimination encourageante au Mondial 2014, mais aussi le cuisant échec de l'Euro 2021. Certes, il y a eu la victoire en Ligue des nations à l'automne suivant. "KB9" a même marqué son 33e but international lors du dénouement renversant contre l'Espagne (2-1). Mais cette compétition fabriquée pour effacer les matchs amicaux et classer les chapeaux dans les tirages au sort présente une valeur anecdotique. Benzema doit s'en contenter.