Espagne: Luis Enrique sur la sellette après l’élimination

L’avenir de Luis Enrique (52 ans) sur le banc de l’Espagne s’écrit en pointillés au lendemain de l’élimination en huitièmes de finale de la Coupe du monde contre le Maroc (0-0, 3 tab 0). Mais il n'est pas scellé. Quelques instants après le coup de sifflet final, le principal intéressé a laissé planer le doute alors que son contrat s’achève à la fin du mois. "Mon contrat va expirer, mais je me sens bien dans l'équipe nationale, avec la Fédération (RFEF, ndlr) et le président (Luis Rubiales), a-t-il souligné. Si cela ne tenait qu'à eux, je resterais ici toute ma vie. Mais ce n'est pas le cas. Je dois réfléchir calmement à ce qui est le mieux non seulement pour moi mais aussi pour l'équipe nationale."
En interne, le cas de l’ancien attaquant du Real Madrid et du Barça interroge. Selon la Cadena SER, les dirigeants n’ont pas trouvé de consensus sur l’identité de son potentiel remplaçant. Ils cherchent un technicien capable de s’inscrire dans sa continuité, sans avoir encore trouvé le profil idoine. Ils s’interrogent dans le même temps sur le style de jeu mis en place par leur sélectionneur, basé sur une très forte possession de balle, mais peu de prise d’initiative offensive. Le ratio entre les 1.019 passes pour un seul tir cadré face au Maroc donne une certaine idée de ce grand écart fatal.
Selon As, Enrique a quelques atouts pour lui. Paradoxalement, le style en est un à condition qu’il résolve le problème du réalisme dans les matchs couperets. Il surfe aussi sur le bon Euro de la Roja, éliminée en demi-finale face à l’Italie (1-1, 4 tab 2), futur vainqueur. Mais il crispe aussi en haut-lieu. Ne pas faire mieux que Fernando Hierro en 2018 (élimination en huitième face à la Russie) alors que ce dernier avait été nommé en urgence à la veille du début de la Coupe du monde, après l’éviction tonitruante de Julen Lopetegui, ne plaide pas pour lui.
Son refus de prolonger, son salaire et ses relations avec la presse pèsent contre lui
Son récent refus de prolonger son contrat avec la Fédération n’a pas été bien vécu, Enrique se laissant le temps de la réflexion jusqu’à la fin de la compétition (pour mieux négocier en cas de bons résultats?). Cela a mis dans une situation inconfortable José Francisco Molina, directeur sportif de la Fédération qui n'avait jamais abordé un Mondial avec un sélectionneur en fin de contrat à l'issue de celui-ça.
L’argument financier entre également en compte puisque Luis Enrique bénéficie d’un imposant salaire (trois millions d’euros annuels). Une somme qui contenterait Marcelino, cité parmi les potentiels candidats à sa succession. Une prolongation de n'est pas encore totalement écartée mais elle se fera à la baisse si le cas se produit. Ce qui n'est pas sûr puisque le nom du technicien est souvent cité du côté de l'Atlético de Madrid.
Un dernier point chafouine la RFEF: la fraîcheur de ses relations avec la presse, devant laquelle il compte ses mots, préférant se livrer plus abondamment dans ses lives sur Twitch tenus régulièrement pendant le Mondial