"Il n’y a aucun problème", Daniel Riolo comprend le choix de Luca Zidane de jouer pour l’Algérie

C’est un choix qui ne gêne "absolument pas" Daniel Riolo. Sur le plateau d’Estelle Midi sur RMC ce lundi, l’éditorialiste de RMC Sport a dit parfaitement comprendre la décision de Luca Zidane (27 ans) d’opter pour la nationalité sportive algérienne. Le deuxième fils de Zinedine Zidane, légende du football français après avoir notamment remporté la Coupe du monde 1998, a opté pour le pays de ses grands-parents mais aussi de son père qui possède la double nationalité.
"Parce que son père a été une légende française, il n’a pas le droit de jouer pour un autre pays?"
"C’est une opportunité qui s’offre à lui, ça se fait de plus en plus", explique Daniel Riolo. "Dans le foot aujourd’hui, c’est une sorte de marché d’opportunité. Les joueurs se disent: ‘J’ai l’occasion de disputer peut-être une Coupe du monde, ce que je ne pourrai pas faire en temps normal, je vais dans le pays qui m’offre cette possibilité’. Si ça doit gêner des gens, ce sont plus les Algériens. Eux doivent se demander: ‘Quel lien a-t-il avec notre pays? Est-ce qu’il parle la langue? Est-ce qu’il connaît l’hymne? Est-il attaché à notre pays’."
Né à Marseille en 1998, l’actuel de gardien de Grenade (D2 espagnole) a passé la majeure partie de sa vie Espagne où s’est installée la famille après le transfert de Zizou au Real Madrid en 2001. "Luca Zidane est international", souligne Daniel Riolo. "Il a une culture espagnole, il a fait ses classes footballistiques en Espagne et aurait pu jouer pour la sélection espagnole. On lui a proposé la France, il est venu avec les jeunes mais il aurait pu faire les trois (France, Espagne, Algérie). Mais comme il était barré et qu’il n’aurait jamais pu intégrer les A… "
"S’il y va à 100% pour défendre les valeurs de son pays, il n’y a aucun problème"
Le membre de l’After Foot explique avoir revu son jugement sur le changement des joueurs binationaux. "Il y a quelques années, j’étais plutôt contre ces marchés d’opportunité et il y avait eu une interview assez touchante d’Abdou Diallo, ancien défenseur du PSG d’origine sénégalaise", reprend-il. "Il avait fait les sélections de jeunes avec la France et tout s’était arrêté d’un coup, on ne l’appelait plus parce qu’il n’était pas assez bon. Un jour, la sélection sénégalaise l’avait appelée et il avait dit: ‘J’ai pensé à mes grands-parents, mes parents, c’était également ma culture à la maison, et j’étais binational'. Et il avait dit: ‘Je peux jouer une Coupe du monde. Pourquoi j’aurais dit non à une participation à cette fête? J’y suis allé’. J’aurais trouvé dommage, pour un règlement trop strict, de le priver de ça."
Selon le journaliste, le procédé est gagnant-gagnant. "Comme les Algériens n’ont pas de gardien, ils vont en profiter", a-t-il estimé. Il ne comprend pas en revanche que ce choix puisse froisser certains observateurs de voir le fils d’un des plus grands symboles du sport français porter les couleurs d’une autre nation. "Parce que son père a été une légende française, il n’a pas le droit de jouer pour un autre pays? Tu es privé de Coupe du monde à vie? On ne va pas s’offusquer par rapport à son père. L’identité, c’est important mais il ne faut pas en faire n'importe quoi."
"Luca, il va y aller en pensant à ses grands-parents, il les a vus, il a grandi avec, il a des racines, il envie d’y aller parce qu’il y a une opportunité et il va y aller en respectant le pays de ses ancêtres. La France, c’est aussi son pays. La binationalité, il faut la comprendre il faut la vivre. S’il vient, qu’il respecte la sélection, qu’il y va à 100% pour défendre les valeurs de son pays, il n’y a aucun problème."