Scène ubuesque au Costa Rica: la police débarque dans le vestiaire du Nicaragua juste avant un match de qualification pour la Coupe du monde

Sale soirée pour l'équipe du Nicaragua. Largement battus par le Costa Rica (4-1) dans la nuit de lundi à mardi, dans le cadre des éliminatoires de la Coupe du monde 2026, les Nicaraguayens ont par ailleurs vécu un moment étrange avant le match. Plusieurs officiers de la police nationale costaricienne ont débarqué dans leur vestiaire quelques minutes avant le coup d'envoi, à la recherche de l'un de leurs joueurs, Byron Bonilla. Ce dernier était accusé de ne pas avoir versé une pension alimentaire, comme le rapporte CR Hoy.
Le chef de la police Marlon Cubillo a indiqué que la "Fuerza Publica" avait été sollicitée pour procéder à l'arrestation du joueur, comme l'ordonnait une ordonnance du tribunal. Le montant réclamé a finalement été payé et le rapport correspondant a été transmis au juge des pensions alimentaires. Le match a ensuite eu lieu comme prévu et Byron Bonilla est même entré en jeu, disputant une bonne demi-heure.
La Fédération nicaraguayenne de football demande une enquête
Mais la Fédération nicaraguayenne de football (FENIFUT) ne souhaite pas en rester là. "Dans des circonstances absolument inappropriées, les autorités de la Fuerza Publica, accompagnées de représentants judiciaires, ont investi les installations sportives quelques moments avant le début de la rencontre pour informer un joueur de la sélection d’un processus légal lié à une supposée pension alimentaire", a-t-elle dénoncé dans un communiqué. "Cette intervention, qui impliquait la présence d'au moins neuf policiers déterminés à procéder à une arrestation, a généré un climat de tension, de confusion et d'instabilité tant pour le joueur que l'ensemble de l'équipe."
Et de souligner que les forces de l'ordre auraient pu intervenir à un autre moment: "L'équipe nationale est au Costa Rica depuis samedi soir dernier, les autorités compétentes savent où se trouvent tous les joueurs depuis trois jours. Il est donc inacceptable que cette opération policière et judiciaire ait été menée quelques minutes avant le début du match, affectant directement la concentration et la performance du représentant national."
Si elle "réaffirme son respect absolu de l'État de droit et des lois en vigueur dans tous les pays où elle participe", la Fédération nicaraguayenne de football "rejette catégoriquement la manière, le moment et le contexte dans lesquels cette action a été menée, compromettant l'intégrité émotionnelle du joueur, perturbant la préparation de l'équipe et violant l'esprit sportif qui doit prévaloir dans toutes les compétitions internationales." Elle a demandé à ce que cet incident fasse l'objet d'une enquête de la part des autorités sportives compétentes et de la Fifa, et "que les mesures nécessaires soient prises pour garantir que des situations comme celle-ci ne se reproduisent plus jamais dans une compétition officielle."