Affaire Benzema : Le Graët a pris sa décision

La date butoir du 15 avril, fixée par Noël Le Graët concernant Karim Benzema, approche. Le président de la FFF devrait communiquer en début de semaine pour déterminer si l’attaquant du Real Madrid est de nouveau sélectionnable ou non en équipe de France. A deux mois de l’Euro, cette décision divise au sein du comité exécutif.

Privé d'équipe de France depuis le 10 décembre, Karim Benzema saura cette semaine s'il est de nouveau sélectionnable ou non. Noël Le Graët avait fixé le 15 avril comme date butoir. Le président de la Fédération française de football devrait se positionner lundi ou mercredi par le biais d'un laconique communiqué de presse, avant de s'accorder quelques jours en famille.

Une rencontre avec Deschamps jeudi dernier

Sa décision est prise depuis quelques jours. Jeudi dernier, Noël Le Graët a rencontré le sélectionneur Didier Deschamps puis le nouvel avocat de Benzema, Maître Eric Dupont-Moretti. Il a aussi pu consulter la synthèse (rédigée par le service juridique de la FFF) des 1800 pages du dossier d'instruction de l'affaire de la sextape, dans laquelle l'attaquant du Real Madrid est mis en examen pour complicité de tentative de chantage sur Mathieu Valbuena.

Difficile de connaître les intentions du patron du football français. Comme Deschamps, il a peu goûté d'avoir appris dans la presse l'audition comme témoin de Karim Benzema dans une autre affaire de blanchiment d'argent (sans qu’aucune charge ne soit retenue contre lui). Mais Noël Le Graët a toujours défendu un joueur qu'il tient en haute estime, qu'il juge « maltraité » et qu'il avait tenté de faire venir en prêt à Guingamp il y a une dizaine d'années.

Le comité exécutif divisé

Avant de rendre public son choix, le président de la FFF devrait consulter par téléphone les membres du comité exécutif. Des membres très partagés. D'un côté, les partisans du statu quo considèrent que Benzema a contrevenu aux règles de la charte éthique des Bleus, qui stipule que chaque joueur doit « être professionnel et exemplaire en toutes circonstances ». De l'autre, les défenseurs du droit, pour qui l'homme aux 27 buts en 81 sélections doit bénéficier de la présomption d'innocence et qui craignent même une demande de dommages et intérêts des avocats du joueur s'il est écarté de l’équipe de France.

Une vie sans Benzema

D'un point de vue juridique, l'affaire ne devrait pas évoluer avant le coup d'envoi de l'Euro, le 10 juin prochain. Au-delà de l'image des Bleus et du football français, c'est aussi une décision sportive que Noël Le Graët va devoir prendre, en accord avec Didier Deschamps. Sans se cacher des regards, tous deux ont longuement discuté vendredi lors de l'inauguration du nouveau Clairefontaine, le centre d'entraînement des Tricolores. Ont-ils parlé des deux victoires amicales aux Pays-Bas (3-2) et contre la Russie (4-2), qui ont enthousiasmé le public et montrer l'étendue du réservoir d'attaquants français ? En tout cas, ces deux succès ont prouvé qu'il peut y avoir une vie sans Karim Benzema.

J.Re et J.S