RMC Sport
EXCLU RMC SPORT

Equipe de France: Benzema, Mbappé, son avenir... les vérités de Deschamps dans Rothen s'enflamme

placeholder video
Didier Deschamps était l’invité exceptionnel de l’émission Rothen s’enflamme ce vendredi sur RMC. Présent en studio à moins d’un an de la Coupe du monde au Qatar, le sélectionneur de l’équipe de France a répondu à toutes les questions de Jérôme Rothen et Jean-Louis Tourre. Du bilan des Bleus en 2021, au retour de Karim Benzema, en passant par son avenir à la tête de l’équipe tricolore ou encore le poste d’entraîneur du PSG, Olivier Giroud… le technicien n’a éludé aucun sujet pendant deux heures d’un entretien exclusif. Pour ceux qui l’ont raté, voici les meilleures déclarations de Didier Deschamps.

Le bilan de l’année 2021

"Non 2021, ce n'est pas raté. On n'a pas atteint un objectif important. On a été éliminés prématurément de cet Euro. Je reste factuel, même si on a eu du temps à digérer, on a eu dix minutes d'égarement. Le haut niveau ne pardonne pas. Même ce match-là, est considéré comme un nul. Pour moi il a plus le goût d'une défaite que d'un nul.

En 2021 sur 16 matchs, on a dix victoires et six nuls en comptant celui contre la Suisse. C'était un contexte particulier. On a tout fait pour être qualifié, on est à 3-1 à la 81e. Et puis après cela n'a pas tourné comme cela devait tourner."

Le bilan de l’Euro

"Je sais où vous voulez en venir en disant que j'ai pu être moins exigeant. Je garde la même exigence. C'est le résultat qui amène les choses. Après le Mondial 2018, le regard des autres a changé. Tout ce qu'ils font est regardé différemment. Avant l'Euro, il y avait la motivation et l'envie. Jusqu'à la 81e, on mène 3-1. Sans bonne préparation on aurait pas fait le match contre l'Allemagne.

On a été impacté par la chaleur, par la bulle sanitaire et des hôtels choisis par l'UEFA. […] Il n'y a pas eu de problème d'attitude, non. Prenez l'interprétation des discussions avec Coman et Pogba, cela devient négatif. Il y a eu pareil pendant la Ligue des nations mais le résultat a été différent. […] Il n'y a pas eu de clash entre Giroud et Mbappé. C'est une tension ordinaire. Cela s'est géré. Cela a duré 24 ou 48h. On gagne contre la Suisse et il n'y a plus de signes à analyser. Quand le résultat n'est pas là, des détails prennent de l'importance."

Dire stop après l’Euro

"Je n'ai jamais pensé à arrêter après l'Euro. Je l'ai dit aux joueurs. De moi-même j'aurais arrêté si j'avais eu moins d'envie. Je l'aurais dit à mon président mais pas là. J'ai coupé après l'Euro. Je l'ai dit aux joueurs, le seul responsable à l'Euro c'est moi et j'assume. On a été marqué mais il faut l'accepter car c'est le haut niveau. On fait tout pour gagner en sachant que l'on ne peut pas tout gagner. C'est plus difficile à digérer quand on ne gagne pas."

Le retour de Karim Benzema

"Vous estimez que Karim Benzema avec Griezmann et Mbappé ont été performants en octobre. Ils ont été performants. Entre la Suisse et octobre, ils n'ont pas joué ensemble. A l'Euro, on n'a pas marqué des buts? Il n'y a pas d'égo dans le groupe. Non. Je n'ai pas de regrets sur le retour de Benzema. Cela s'est fait là, je suis content et lui est content. Cela s'est passé comme ça. Il a été performant. Il a lui aussi été déçu que cela s'arrête tôt mais ne dîtes pas que la France n'a pas été performante. On a été éliminés prématurément. […] Le plus important c'est d'avoir l'envie et de le rencontrer pour discuter longuement. Notre rencontre a été la première étape. Peu importe qui en est à l'origine. Cela s'est très bien passé. Je ne peux pas revenir en arrière, cela s'est passé comme cela. On avait un besoin commun de se voir et discuter ensemble. On a discuté de tout, en faisant un retour sur tout. On a discuté, j'ai fait pas ma propre analyse. Je savais et lui savait que l'on devait se voir.

Deschamps et Benzema
Deschamps et Benzema © AFP

Le footballeur a progressé pour arriver à être très très efficace. Il prend soin de lui et au niveau athlétique c'est du haut niveau. Je n'avais pas de problème avec lui mais humaniement il a gagné en maturité. Il a une joie de vivre, il dége le sourire et est plus épanoui. Lui comme moi on avait besoin de se voir avant de se retrouver en équipe de France. Au-delà de la qualité, ce groupe a un bon état d'esprit. Il n'y a pas d'égo."

Son avenir à la tête des Bleus

"Je ne sais pas. En toute honnêteté, je ne sais. Je ne m'en préoccupe pas. C'est mon président qui décide. Le seul et le dernier à décider c'est le président. Il décidera. Je n'ai pas encore prolongé, c'est comme ça. Le contrat le plus important, c'est le contrat de confiance.

La situation est comme ça et cela ne me pose pas de problème. Cela va être mon cinquième tournoi. Hormis le Brésil, tous les autres champions du monde ont été éliminés dès la phase de poule. J'aurais pu avoir de la lassitude mais ce n'était pas le cas après l'Euro. Ce n'est que du bonheur. Tant que j'ai l'envie et l'énergie. […] C'est une possibilité de continuer.

Le travail d'entraîneur c'est un autre métier. Je ne vais pas m'interdire quelque chose. Je suis épanoui en tant que sélectionneur. Etre dans un club c'est H24. Là ce sont des périodes plus courtes et plus intenses. Je suis au top niveau avec les meilleurs joueurs et les meilleures compétitions. Cela a toujours été une possibilité de continuer. Mon contrat, cela ne me pose pas de problème. Je ne me soucie pas du lendemain, même différent cela sera bien aussi. Je ne ferme aucune porte.

On a gagné des titres. On est champions du monde et on a gagné la Ligue des nations. C'était pareil quand on était joueur et que l'on portait ce maillot, on n'a jamais envie que cela s'arrête. […] Je ne suis pas dans le flou. Je suis en contrat jusqu'en décembre 2022. Cela aurait pu s'arrêter avant l'Euro aussi. Je ne suis pas à mon premier tournoi. Je ferai tout avec mon staff avec la même exigence pour que l'on fasse du mieux possible."

Zidane comme potentiel successeur

"J'ai pris la place de Laurent Blanc, quelqu'un prendra ma place. Cela sera Zizou ou un autre. Ce n'est pas le fait que j'aime ou pas, il faut que les conditions soient réunies. Zizou a un lien avec l'équipe de France. Avec lui on a dit qu'il serait sélectionneur quand il a lancé sa carrière. S'il le veut et si les conditions sont réunies, tant mieux. […] Zinedine Zidane on en parle depuis 2016 et 2018.

Ce n'est pas le président qui en a parlé. Il a le droit de répondre. Il peut dire ce qu'il veut, cela ne pose pas de problème. Que cela soit Zizou ou un autre. Je ne vais pas commenter les mots de mon président mais il a aussi dit que c'était déplacé de se poser la question de mon avenir. Cela ne me pose pas de problème que Zidane soit cité, cela ne m'enlève pas de sérénité."

Le poste d’entraîneur au PSG

"Aujourd'hui je ne suis pas disponible, je ne suis pas sur le marché. Vous me poserez la question dans un an si l'émission est encore là. Je ne parle pas pour moi, des joueurs ont joué dans les deux clubs, pourquoi un entraîneur ne le pourrait pas. Ce n'est pas que cela ne me poserait pas de problème mais c'est une réflexion. Antonio Conte a été champion avec la Juventus et l'a été avec l'Inter. Tu vas avoir des ennemis et des amis."

Giroud absent de l’équipe de France

"Ce que je peux dire c’est qu’Olivier Giroud a été dans les très bons résultats de l'équipe. Il a une situation aujourd’hui qui est meilleure qu'avant l'Euro où son temps de jeu était réduit. Il est toujours sélectionnable, il n’y a pas de souci. Après, reviendra-t-il ? Je lui ai dit. J'ai longuement discuté avec lui et il sait. L’important c’est qu’il sait. Je l'ai eu. Je n'aime pas rentrer dans les détails. Je l'ai eu, il sait. Je ne sais pas ce qu'il a dit ou pas. Peut-être que je l'ai eu après sa déclaration. Il y a un côté affectif, ok, mais je ne donne pas une wild card à vie.

Il y a de choix affectifs, des choix humains et des choix sportifs. Quand je n'ai pas pris certains joueurs malgré un statut ou un vécu. Mais je ne vais pas appeler tous ceux que je ne prends pas. […] A un moment, cela s'arrête pour tout le monde. Je ne suis pas là pour donner des garanties. Vous avez l'impression qu'il ne peut pas revenir mais Olivier peut s'intégrer à plusieurs systèmes. C'est très difficile, quand un joueur a eu un statut pendant plusieurs années, c'est trop dur ou frustrant d'avoir 10%, 20% ou 30% pour ce joueur. Ce n'est pas possible pour n'importe qui même s'il dira que c'est bon et qu'on peut le prendre quand même. Ce n’est pas possible."

L’avenir de Mbappé

"C'est des conneries de dire que j'ai dit qu'il fallait quitter la France. Je n’ai jamais dit cela, ni pour lui ni pour un autre. Ce n’est pas dénigrer la Ligue 1. Par rapport aux exigences de l'équipe de France, qui est le top niveau international, plus ils seront habitués à des matchs de top niveau dans leur quotidien en championnat ou en Coupe d’Europe ils se rapprochent du niveau d’exigence.

Ce n'est pas le cas au Real quand ils jouent d'autres équipes en Liga. Ce n’est pas le cas pour le Bayern dans leur championnat. Kylian choisira, c’est son choix. Qu’il reste à Paris, ce n’est pas un problème. Il avait de bonnes intentions pour l'Euro. A vouloir trop bien faire, il n'a pas eu de réussite. Il a placé la barre tellement haute que s’il met trois buts dans un match il doit encore en mettre au moins trois au match d’après. Il a le droit d’être moins bien et d’avoir une période moins efficace. Il a peut-être digéré certaines choses. Il a pris conscience de certaines choses et humainement aussi."

Clauss, Nkunku, Savanier… un avenir chez les Bleus?

Jonathan Clauss, je le connais. Les supporters de Lens regardent Lens et ont chacun une vision. Jonathan Clauss, je le regarde. Il est capable de faire de très très bonnes choses. Qu'il continue. Son âge (29 ans) n'est pas un problème, j'ai appelé Jordan Veretout. Qu'il soit très bon avec Lens, tant mieux pour lui et qu'il continue.

Léo Dubois a été appelé sur les derniers rassemblements. Jonathan c'est très bien ce qu'il fait avec son club de Lens cette saison. Pourquoi ne pas avoir de chance. Je ne suis pas là pour faire un cadeau à qui que ce soit. Vous regardez le championnat de France, il y a des Français à l'étranger. Cela a été le cas avec Théo Hernandez, il est venu. On parle de Clauss parce qu'il tire les coups de pied arrêtés mais c'est comme Hernandez on parle plus de ses passes. Il fait partie des postulants par rapport à la concurrence.

Christopher Nkunku C'est un candidat crédible par rapport à la concurrence. Ce qu'il fait depuis la saison dernière, en termes d'efficacité, c'est très bien. Je ne peux que l'inciter à continuer. Il viendra tôt ou tard.

Enfin Téji Savanier, il fait de très bonnes choses avec Montpellier. Il a fait partie de l'équipe qui était aux JO. Sylvain Ripoll n'est pas magicien et ne pouvait pas faire faire plus aux JO. Téji Savanier, c'est par raport à qui et à la concurrence. Il y a du monde et je n'ai que 23 cases. Quand j'en prends un c'est aussi par continuité."

Jean-Guy Lebreton avec Rothen s'enflamme