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Equipe de France: blues post-Mondial, Qatar... Que devient Steven Nzonzi, champion du monde 2018 ?

Surprise de la liste de Didier Deschamps en 2018, Steven Nzonzi avait finalement eu un rôle à jouer dans le parcours des Bleus au Mondial russe. Plus de quatre ans après ce sacre, le milieu de terrain de 33 ans a disparu des radars de l’équipe de France. Même si sa carrière l’a mené au Qatar, où ses anciens coéquipiers tricolores tenteront de conserver leur titre.

Il fait partie des quelques champions du monde 2018 présents au Qatar. Mais pas pour défendre le maillot bleu. Alors que les vainqueurs du Mondial russe seront peu nombreux dans l'Émirat, notamment à cause de plusieures blessures (Pogba, Kanté, Kimpembe…), les dix rescapés du sacre d’il y a quatre ans ont eu le plaisir de croiser l’un de leurs anciens coéquipiers dans le petit pays du Golfe lors d'une séance d'entraînement.

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Disparu des radars de l’équipe de France depuis un petit moment, Steven Nzonzi (33 ans) a en effet décidé de poursuivre sa carrière à Al-Rayyan, au Qatar. Même si le championnat local s’est arrêté le 15 octobre dernier, préparatifs de la Coupe du monde obligent, le milieu de terrain pourrait avoir décidé de rester dans un pays qu’il connaît désormais bien pour suivre l'intégralité de ce Mondial 2022.

Le blues post-Mondial 2018

En 2018, celui qui est alors un joueur du FC Séville a été l’une des grandes surprises de Didier Deschamps, qui l’a notamment préféré à Adrien Rabiot dans la liste pour la Coupe du monde en Russie. À l’époque, la "Zonz" n’a que deux sélections au compteur, à l’automne 2017, mais son profil de tour de contrôle lui permet d’avoir les faveurs de Deschamps. Avec cinq apparitions au cours de la compétition, Nzonzi s’est rapidement forgé une spécialité: les entrées en jeu en seconde période pour verrouiller le secteur aérien des Bleus, comme en finale contre la Croatie..

De retour de Russie auréolé d’un titre de champion du monde, Nzonzi bénéficie d’un tout autre statut. Avec notamment une notoriété nouvelle qu’il a eu du mal à digérer. "Ce qui change, c’est surtout la reconnaissance des gens, confiait-il à Ouest-France en mars dernier au sujet de ce titre de champion du monde. Cela modifie le regard porté sur nous. Oui, j’ai quelque part fui la lumière. Je suis juste resté fidèle à moi-même. J’ai fait des choses sur Instagram et je ne me sentais pas vraiment bien, donc j’ai arrêté."

À l’heure actuelle, une page à son nom existe sur Instagram, mais cette dernière ne compte que 760 abonnés et sa biographie le présente encore comme un joueur du FC Séville. Pourtant, cela fait bien longtemps que ses grands compas ne sévissent plus en Andalousie. En août 2018, dans la foulée du titre mondial, il a quitté le club sévillan pour s’engager à l’AS Rome, où un nouveau défi l’attendait. À presque 30 ans, Nzonzi entendait bien passer un cap, mais il a peiné à s’imposer dans la Ville éternelle et a connu plusieurs mois de galère. Au bout d’une saison, il est envoyé à Galatasaray, où il va être écarté de l’équipe première au bout de quatre mois à cause de son comportement lors d’une séance d’entraînement, sans que le club ne donne plus d’explications.

De retour à l’AS Rome en janvier 2020 après sa mésaventure turque, il est immédiatement prêté pour six mois au Stade Rennais. En avril, la qualification des Bretons pour la Ligue des champions à la suite du gel du championnat à cause du Covid-19 a automatiquement prolongé son prêt chez les Rouge et Noir. Titulaire indiscutable et cadre du vestiaire rennais lors de la saison 2020-2021, celle de sa dernière sélection en Bleu (en novembre 2020 contre la Suède), il quitte le Roazhon Park après 18 mois en laissant un bon souvenir dans l’esprit des supporters bretons.

Recruté au Qatar par Laurent Blanc

En fin de contrat à la Roma, à qui il appartenait toujours, le natif de Colombes (Hauts-de-Seine) décide alors de s’exiler à Al-Rayyan, qui le fait venir gratuitement. Au Qatar, il retrouve Laurent Blanc, alors coach de la formation émiratie, et James Rodriguez, recruté en même tant que lui. "J’arrive à un moment de ma carrière où j’avais envie de découvrir une nouvelle expérience, indiquait-il à Ouest-France il y a quelques mois. Laurent Blanc a joué un rôle important dans ma venue. C’est lui qui me contacte au départ et me veut vraiment."

Depuis son arrivée à Al-Rayyan, il y a un peu plus d’un an, Nzonzi a disputé 35 matchs toutes compétitions confondues, dont 29 dans la peau d’un titulaire. "Je me donne toujours à fond et je suis d’ailleurs de plus en plus professionnel dans mon approche des choses. Je reste un compétiteur. Peu importe l’endroit, il n’y a jamais de championnat facile, clamait-il auprès de Ouest-France en mars. Je suis bien physiquement et je ne suis pas venu ici pour passer des vacances." Sauf depuis le 15 octobre dernier et l’arrêt forcé du championnat pour laisser place à une Coupe du monde qui risque de lui rappeler quelques bons souvenirs.

Felix Gabory Journaliste RMC Sport