Equipe de France: des galères au doublé, comment Coman a réussi à tout surmonter

Kingsley Coman revient du tréfond des abysses. A seulement 23 ans, l’international français a tout vécu dans sa vie de footballeurs, surtout les malheurs. Kingsley Coman, c’est l’histoire de promesses immenses et de rendez-vous manqués. Plus jeune joueur à disputer une compétition internationale, l’ailier de percussion a connu sa première sélection avec les Bleus à seulement 19 ans, lors d’un France-Allemagne tristement célèbre, en novembre 2015.
Didier Deschamps est rapidement tombé sous le charme de ce gamin auquel le PSG n’aura pas donné sa chance, mais le sélectionneur n’a que trop rarement pu compter sur lui. La faute à des blessures qui lui ont sacrément pourri l’existence, l'obligeant notamment à renoncer au Mondial en Russie au terme duquel les Français deviendront champions du monde.
21 blessures en trois ans
"Ça a été compliqué pour Kingsley, a commenté Corentin Tolisso, son partenaire au Bayern Munich et coéquipier en sélection, après le doublé de Coman contre l’Albanie (4-1). Je ne vais pas lui parler de son absence à la Coupe du monde parce que c'est dur. Ce qu'il fait est exceptionnel. Les blessures renforcent mentalement. Je pense qu'il est ressorti plus fort mentalement de ses blessures."
21 blessures en trois ans, c’est beaucoup. Cela forge aussi un destin. Coman est victime d’une déchirure des ligaments du genou en novembre 2016 après être passé au travers de l’Euro à domicile. Cette compétition aurait pu le faire entrer dans une autre dimension, mais son itinéraire à lui est torturé. Coman revient en août 2017 malgré une saison quasiment blanche avec son club. Didier Deschamps ne peut s’en priver.
Deschamps ne l'a jamais lâché
Le Français est titulaire contre les Pays-Bas (4-0), mais il ne marque pas. Kylian Mbappé inscrit lui, à cette occasion, le premier but de sa carrière avec les Bleus. Qu’importe pour Coman en réalité, l’essentiel est ailleurs. Il parvient enfin à enchaîner et prend part à trois autres rencontres jusqu’à la fin de l’année. La providence n’est pas de son côté. L’international aux 17 sélections est encore stoppé dans son élan.
Une nouvelle déchirure des ligaments, de la cheville cette fois-ci, l’empêche de réaliser son rêve. Et s’il a joué cette année contre la Bolivie puis en Turquie, c’est encore son corps qui l’abandonne en Andorre à l'échauffement, alors qu’il devait être titulaire. Le joueur avait évoqué un possible arrêt précoce de sa carrière si les blessures graves venaient à persister. Mais Didier Deschamps lui, ne l’a jamais lâché. Il a au contraire insisté, constatant qu’il avait en plus ajouté de l’efficacité a une palette technique déjà étoffée.
"Il est rayonnant"
Depuis le début de la saison, Kingsley Coman a inscrit deux buts et délivré trois passes décisives toutes compétitions confondues. "Avec son club du Bayern, depuis un an, il a ajouté beaucoup d’efficacité dans son jeu, a remarqué le sélectionneur dans l’émission Téléfoot. Et son match d’hier confirme cette progression. C’est un élément très important et évidemment, quand il est épargné par les blessures, il a des qualités de percussion, de vitesse, de dribble pour éliminer l’adversaire. Il est rayonnant. C’est quelqu’un sur qui j’ai envie de compter même si je n’ai pas toujours pu."
Digne "du top 15 européen" pour Sagnol
"Quand on regarde son évolution entre le PSG, la Juve et le Bayern... à chaque fois qu'il y a eu un peu de concurrence, j'ai l'impression que ça lui a un peu bloqué les jambes, estime Willy Sagnol, membre de la Dream team RMC Sport. Didier Deschamps parle de son évolution au Bayern. Comme par hasard, c'est quand Ribéry n'est plus là. J'ai l'impression que c'est un joueur qui a besoin d'avoir la confiance de son entraîneur à 100%. Pas sur un match mais sur la durée. Ses qualités de vitesse, de pouvoir éliminer, son explosivité, c'est fantastique! C'est un garçon qui doutait beaucoup, notamment sur l'efficacité. J'espère que ça va lui donner confiance parce que pour moi, il doit faire partie du top 15 européen sans problème."
En pleine possession de ses moyens désormais, Coman est "sur la bonne voie" pour son coéquipier Raphaël Varane. "Quand mon corps est bien, je peux faire de bonnes performances, a souri le principal intéressé samedi soir. Mais ce n’est que le début de la saison, il ne faut pas s’arrêter, il faut continuer. J’ai été très heureux d’entendre les supporters chanter mon nom." Le Stade de France l'a ovationné à sa sortie du terrain samedi. Après toutes les épreuves qu'il a vécues, la récompense est belle, au bout du chemin. Elle ne sera que plus grande en cas de participation à l'Euro.