Equipe de France: "On avait pris les clés à 100%", Zidane tacle Domenech sur le Mondial 2006

L’équipe de France a une place à part dans la carrière et le cœur de Zinedine Zidane. Champion du monde 1998 et d’Europe 2000, l’ancien meneur des Bleus a vécu une sorte de deuxième vie en Bleus quand il a décidé de sortir de sa retraite internationale en 2005, un an après avoir décidé d'arrêter la sélection (à la suite de l’élimination de la France en quart de finale de l’Euro 2004). Dans une interview à L’Equipe ce jeudi, il confie avoir engagé sa réflexion d’un retour très rapidement en discutant avec Lilian Thuram et Claude Makelele. Il minimise la part de Raymond Domenech, alors sélectionneur, dans ce grand come-back.
"Il est venu me voir, reconnaît-il simplement. OK. Mais c’est mon envie de revenir qui m’a fait revenir ! Point." "Il y a eu d’autres éléments plus irrationnels, précise Zizou. Mais pour s’en tenir au rationnel, c’est moi. Nos discussions avec Lilian et Claude. Ce manque des Bleus. Je reviens, je remets le maillot et c’est reparti. C’est magnifique."
"Des histoires racontées sur mon retour qui n’étaient pas la réalité"
Un an après son retour, Zidane a participé à sa troisième Coupe du monde en 2006, achevée en finale après une phase de poule très laborieuse. Seize ans plus tard, l’ancienne star du Real se souvient ne pas avoir digéré d’être remplacé par David Trezeguet dans les arrêts de jeu du deuxième match face à ma Corée du Sud (1-1). "Il (Raymond Domenech) me sort pour faire entrer David Trezeguet, se souvient Zidane. Mais qui va le faire marquer, David ? Ce n’était pas clair. J’ai les glandes et je le lui fais savoir. Il y a plein de choses qui s’étaient aussi passées, avant. Des histoires racontées sur mon retour qui n’étaient pas la réalité. J’ai décidé de tracer mon truc à ce moment. On a même décidé de tracer notre truc ensemble. Et ça allait le faire. C’était lancé."
Une sorte d’autogestion qui a lancé les Bleus dans une épopée magnifique avec une victoire face à l’Espagne (3-1) en huitièmes de finale. "On avait pris les clés, lance Zidane. À 100 %. On était entre nous, chaque avant-veille de match. On avait trouvé un lieu pour nous. C’était exceptionnel. On faisait venir des merguez de Berlin parce qu’il paraît que c’étaient les meilleures! Des moments magnifiques, pendant quatre heures à table. Il y a eu une vraie cohésion. C’était dans une petite auberge perdue, à quelques kilomètres de notre hôtel. Une ambiance fabuleuse."
Il y eut aussi ce quart de finale magique face au Brésil (1-0) que Zidane décrit comme l’un de ses plus beaux matchs en sélection. Il avait même fêté la victoire en dansant sur une table. "Moi, monter sur une table et danser, il faut vraiment que ce soit exceptionnel, sourit Zizou. Dès qu’il y a deux personnes, je ne peux plus le faire… Alors devant quarante, il faut vraiment que ce soit l’euphorie. Quand on revoit les images qui sont sorties, on voit l’ambiance entre nous. C’est la magie. (Franck) Ribéry avec Jacques Chirac, c’est énorme! Franck apostrophait le président comme si c’était un copain du quartier. On a rigolé. Je n’y croyais pas à côté!" L’histoire s’était achevée douloureusement par une défaite en finale face à l’Italie et sur son expulsion après avoir asséné un coup de tête à Marco Materazzi.