Euro Espoirs: l'élimination en quarts, le nouvel échec du capitaine Ripoll à la barre des Bleuets

Sélectionneur depuis 2017, Sylvain Ripoll enchaîne les déconvenues à la tête des Bleuets. La dernière en date, dimanche soir contre l'Ukraine (1-3), a privé la jeune équipe de France du dernier carré d'une compétition, l'Euro espoirs 2023, qu'elle était programmée pour remporter.
S'il était normalement convenu que l'ancien coach de Lorient soit le patron des Espoirs lors des prochains Jeux olympiques de Paris, ses échecs répétés inquiètent à moins d'un an de l'événement. Forte d'une génération pourtant terriblement prometteuse - que sur le papier? -, la France sera pourtant là aussi paramétrée pour briller. Mais c'est une réalité: les Bleuets n'ont plus connu de victoire finale en grande compétition depuis 35 ans, et jamais dépassé les demies dans l'ère Ripoll.
Euro 2019: les Bleuets ne tiennent pas la comparaison espagnole
Absente de l'Euro 2017, l'équipe de France Espoirs tente de relancer la machine en plaçant à sa tête Sylvain Ripoll, qui succède en mai de cette année-là à Pierre Mankowski. Les débuts du sélectionneur breton sont convaincants, avec 8 victoires d'affilée et une qualification aux Championnat d'Europe suivant acquise haut la main (9 succès, 1 nul).
Souvent placés jamais sacrés dans l'histoire récente, les Bleuets, déjà avec un effectif de qualité (Ibrahima Konaté, Dayot Upamecano, Houssem Aouar, Mattéo Guendouzi, Jonathan Ikoné, Marcus Thuram...), s'effondrent face à beaucoup plus fort contre la jeune Espagne (4-1). Qualifié en tant que meilleur second de la phase de groupes, le groupe de Ripoll s'incline en demie lors de son premier match à élimination directe du tournoi. Il décroche toutefois sa participation aux Jeux olympiques de 2020, finalement reportés à 2021. Un bilan jugé satisfaisant, car il arrive après treize années d'absence à l'Euro de la catégorie.

Euro 2021: les jeunes Tricolores face à leur plafond de verre
Placée deux mois seulement avant le début des JO de Tokyo - Covid oblige -, la phase finale de l'Euro 2021 doit servir de grande répétition au tournoi olympique pour les Bleuets. Incarnée comme toujours par une génération alléchante (Moussa Diaby, Aurélien Tchouaméni, Eduardo Camavinga ou encore Illan Meslier ont rejoint Ibrahima Konaté, Dayot Upamecano et Houssem Aouar), l'équipe de France connaît pourtant la même mésaventure que deux ans plus tôt.
Elle est encore éliminée dès son premier match couperet contre les Pays-Bas de Myron Boadu et Sven Botman (2-1), en quarts - le tournoi étant passé de 12 à 16 équipes en phase finale. Deuxièmes de leurs groupes derrière le Danemark, les Français ont montré leurs limites. Ripoll avec, tandis qu'une absence de fond de jeu et d'identité lui est reprochée par les observateurs.
Malgré tout, Sylvain Ripoll conserve la confiance de Noël Le Graët (et de Didier Deschamps), qui mise sur la continuité plutôt que la disruptivité pour tenter de faire briller sa jeune garde bleue sur la scène olympique. A Tokyo, les Français ne débarquent pas dans les meilleures conditions: les clubs français et européens empêchent Ripoll de sélectionner ses meilleurs joueurs. Et l'équipe de France - composée de joueurs de moins de 23 ans + trois éléments hors classe d’âge - se retrouvent avec en têtes d'affiches un duo Gignac-Thauvin plutôt qu'avec Kylian Mbappé, Amine Gouiri, Odsonne Édouard ou Moussa Diaby, tous retenus par leur employeur.

Attendu, le fiasco prendra vite forme, et sera même un peu plus retentissant que prévu: séchés par le Mexique en ouverture (4-1), les Français se rattraperont un peu contre l'Afrique du sud (4-3) avant de s'effondrer une deuxième fois contre l'hôte japonais (4-0). Bilan des courses, des Bleuets dépassés et friables sont éliminés dès la phase de groupes, et le sélectionneur connaîtra un nouvel accroc sportif majeur. Si la responsabilité ne peut lui être totalement imputée ici, cette contre-performance n'aura, encore une fois, pas raison de lui.
Euro 2023: le plus gros échec de Ripoll?
Les Bleuets repartent donc pour un tour avec "Cap'Ripoll", pleins d'espoirs malgré cette incapacité flagrante à ne pas traduire tout leur potentiel sur le terrain. Le sélectionneur débarque en Roumanie avec dans sa valise les plus prometteurs joueurs européens à chaque poste: Khéphren Thuram, Pierre Kalulu, Michael Olise, Mohamed Simakan, Castelleto Lukeba, Manu Koné, Arnaud Kalimuendo ou encore Ryan Cherki, pour ne citer qu'eux, composent l'armada bleue.
Et pourtant. En mode diesel contre l'Italie (2-1), laborieuse face à la Norvège (1-0) et brillante par moments contre la Suisse (4-1), l'équipe de France se saborde en quarts face à l'Ukraine (1-3), dotée d'un effectif présupposé moins talentueux. Ce fichu plafond de verre ne saute toujours pas, et les jeunes Tricolores n'ont plus remporté un match de phase à élimination directe d'un Euro Espoirs depuis 2002.
"Mon avenir? Ce n'est pas le sujet du soir. Je sais qu'il va arriver suffisamment vite. Après, on m'avait fixé comme objectif minimal d'aller au moins en demi-finale de cet Euro. Factuellement ce n'est pas le cas, posera le sélectionneur après la rencontre. On va prendre un peu de recul et discuter de tout ça." A peine le temps de digérer que les Jeux olympiques de Paris se profilent déjà à l'horizon (24 juillet au 10 août 2024 pour le foot). Avec un Ripoll toujours insubmersible à la barre?