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FFF: Hardouin "n’est plus en capacité d’assurer les missions qui sont les siennes", tranche l'audit

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Les conclusions du rapport d'audit mené au sein de la FFF sont accablantes pour Noël Le Graët mais aussi pour Florence Hardouin, la directrice générale de la Fédération. Il est écrit qu’elle "n’est plus en capacité d’assurer les missions qui sont les siennes".

C’est ce mercredi que les auditeurs mandatés par le ministère des Sports et chargés d'enquêter sur les dysfonctionnements à la FFF ont rendu leur rapport définitif aux principaux intéressés, à commencer par Noël Le Graët, patron du football français sur un siège éjectable, et Florence Hardouin, directrice générale de la Fédération déjà mise à pied à titre conservatoire. Cette dernière est directement ciblée dans la synthèse du rapport définitif de la mission de l’inspection générale de l’éducation, du sport et de la recherche (IGÉSR). Il est écrit noir sur blanc qu’elle "n’est plus en capacité d’assurer les missions qui sont les siennes" au sein de la FFF.

>> EN DIRECT - Scandale à la FFF: les conclusions accablantes de l'audit

"Méthodes brutales", "comportement erratique"

Florence Hardouin est d’abord décrite comme une "directrice générale engagée mais dont les méthodes brutales et le comportement jugé erratique ne lui permettent plus d’exercer une autorité reconnue". "Le rapport fait état d’une succession de crises dont la plus importante s’est cristallisée au moment de la Coupe du monde 2018 et dans la période qui a suivi, avec une multiplication de dysfonctionnements internes, des circuits de décision contournés, des échanges violents entre les membres du comité de direction (CODIR), une montée de la contestation par certains de l’autorité de la directrice générale qui réagit par un management très autoritaire et un président qui laisse la situation se dégrader", peut-on lire dans le rapport, qui déroule tous les manquements reprochés à Florence Hardouin.

La conclusion du passage la concernant est très claire : "La mission a pris note de la décision de mise à pied de la directrice générale de la FFF, prise le 12 janvier 2023. Si le management brutal de la directrice générale ne peut être qualifié de harcelant, la mission considère qu’elle n’est plus en capacité d’assurer les missions qui sont les siennes au sein de la fédération en raison notamment de sa difficulté à installer un management « à bonne distance » des élus d’une part et de ses collaborateurs d’autre part." Il est aussi noté que la mise en œuvre du plan de sauvegarde de l’emploi (PSE) lancé en 2021 par la FFF, "qui conduit à 24 licenciements pour motif économique, 22 suppressions de poste et 4 modifications de contrat de travail, a été avant tout l’affaire de la directrice générale puisque les négociations ont été conduites avant l’information du COMEX. La mission considère que cette absence d’information, conjuguée au peu d’implication du président, montre une autonomie décisionnelle de la directrice générale qui a dérivé vers un isolement inquiétant pour l’institution."

"Une certaine passivité face à l'ambiance sexiste et violente"

Le rapport relève par ailleurs les "compétences affirmées de la directrice générale dans le domaine du marketing et de son engagement professionnel important", tout en ajoutant : "Mais elle se montre réservée sur sa compétence transversale nécessaire à un exercice équilibré d’une fonction de direction générale." Le management et les méthodes de Florence Hardouin sont clairement pointées du doigt. Le rapport "fait ainsi état d’un autoritarisme « de défense » lié à la crainte de ses plus proches collaborateurs ainsi que d’une certaine passivité face à l'ambiance sexiste et violente qui a régné au sein du CODIR jusqu’en 2020, par des manifestations de mépris entre directeurs, par l’usage d’un vocabulaire grossier ou l’échange d’injures ou d’invectives. Plusieurs auditions font en outre état de certains entretiens menés avec brutalité et d’un comportement humiliant".

La relation entre Florence Hardouin et Noël Le Graët est aussi décrite comme "toxique". "La mission note cependant que la directrice générale estime avoir souffert du comportement inapproprié de M. Le Graët, dont elle dit avoir craint les représailles en cas d’opposition directe", est-il ainsi expliqué.

RR