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France-Argentine: tactique, déclarations passées... pourquoi Mbappé risque d’être particulièrement ciblé

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A quelques heures de la finale entre la France et l'Argentine à la Coupe du monde 2022 (dimanche à 16h), tout indique que Kylian Mbappé devrait subir un traitement de faveur de la part de l'Albiceleste. Pour son talent, son rôle capitale... et ses déclarations passées aussi.

Kylian Mbappé n’a pas tout réussi dans cette Coupe du monde, ses performances sont à l’image de l'équipe de France: imparfaites. Ce qui ne l’empêche pas de marcher sur les traces de Pelé, puisque l’attaquant français deviendrait le premier joueur depuis le Roi à enchaîner deux sacres consécutifs si la France devait l’emporter en finale dimanche, contre l’Argentine. Après une entame de compétition stratosphérique, Kylian Mbappé n’a plus marqué depuis son doublé face à la Pologne (3-1), mais il est resté décisif, notamment contre le Maroc (2-0), en demi-finale, un match où il est impliqué sur les deux buts français.

Contre l’Angleterre, le plan de Gareth Southgate a quelque peu réduit son influence, avec une prise à deux sur lui, mais cela a aussi libéré des espaces pour ses partenaires. D’une façon ou d’une autre, l’attaquant du Paris Saint-Germain a pris l’habitude de peser sur le destin d’un match quand l’air devient irrespirable, que la pression est folle. Lionel Scaloni en sait quelque chose, le sélectionneur argentin était l’adjoint de Jorge Sampaoli en 2018, quand le prodige de Bondy l’avait terrassé. Comment l’arrêter cette fois-ci ? "Arrêter Mbappé est un travail d'équipe, pas seulement celui d'un seul joueur", a expliqué Scaloni samedi.

Le sélectionneur argentin entend réduire au maximum l’influence de Kylian Mbappé, identifié dans cette compétition comme l’arme offensive n°1 de l’équipe de France. Si Didier Deschamps va tenter d’inventer une tenaille pour limiter l’influence de Lionel Messi, nul doute que Scaloni en fera de même avec Mbappé, qui vise, comme son homologue argentin, le titre de meilleur buteur de la compétition. Scaloni a laissé planer le doute jusqu'au bout sur l’animation et le système qu’il compte utiliser pour contrecarrer les plans de Deschamps.

Le sélectionneur argentin a testé plusieurs organisations ces derniers jours, chacune pouvant être adoptée en cours de match en fonction des circonstances. La défense à cinq figure parmi les nombreuses options à la dispositions de Scaloni, elle permettrait de réduire les espaces entre les lignes et d’isoler Kylian Mbappé de ses relais privilégiés. "Il n'y a pas que Mbappé, la France a d'autres joueurs qui l'alimentent et lui permettent d'être meilleur", a constaté Scaloni.

Des mots qui résonnent comme un affront

Les Argentins n’ont pas oublié ce jour de juin 2018 où un gamin a marché sur leur équipe, claquant un doublé après avoir provoqu" un penalty sur un contre supersonique qui l’a vu passer toute l’équipe adverse en revue. Comme à chaque match depuis le début de cette Coupe du monde au Qatar, le cas Mbappé est l’objet d’une attention toute particulière de la presse internationale. Outre le traumatisme que les Argentins ne veulent pas voir se reproduire, la couverture éditoriale consacrée à la finale a aussi montré une chose: les compatriotes de Lionel Messi ont la rancune tenace. Ils n’ont pas oublié les propos de Kylian Mbappé.

"L'avantage qu’on a, les Européens, c’est qu’on joue toujours entre nous et on a des matches de haut niveau tout le temps, comme en Ligue des nations. Quand on arrive à la Coupe du monde, on est prêts, là où le Brésil et l’Argentine n’ont pas ce niveau-là. En Amérique du Sud, le football n’est pas aussi avancé qu’en Europe. C’est pour ça que les dernières Coupes du monde, si vous regardez, ce sont toujours les Européens qui gagnent", avait-il osé déclarer en mai dernier, sans réaliser à cet instant à quel point il avait touché la fierté d’une Argentine plus que jamais désireuse de laver l’affront.

La réflexion de Mbappé, extrêmement commentée à l’époque, a resurgi à 48h du choc en finale de la Coupe du monde. Emiliano Martinez a été invité à s’exprimer une fois de plus sur la petite phrase de l’attaquant français samedu. Les mois ont passé qui auraient pu apaiser le ressentiment, mais la réflexion est tombée, tranchant comme une lame: "Il ne connaît pas assez le football, il n'a jamais joué en Amérique du Sud", a répondu le dernier rempart argentin. Nul doute que ses coéquipiers voudront montrer à Kylian Mbappé de quoi ils sont capables.

Relation tendue avec Paredes

En voilà un qui n’a pas franchement besoin de motivation. Le cœur de l’Argentine bat avec celui de Leandro Paredes. Le milieu de terrain du Paris Saint-Germain, prêté à la Juventus Turin cette saison, peut sortir de ses gonds assez facilement, toujours prêt à se battre pour protéger un coéquipier, et électriser une rencontre.

Titulaire indiscutable de Scaloni avant d'être déclassé après le match contre l'Arabie Saoudite, Paredes a joué un rôle majeur dans les tensions qui ont éclaté face aux Pays-Bas de Louis Van Gaal. La rencontre s’était déroulée dans un contexte où le technicien néerlandais avait réduit la sélection argentine au seul talent de Lionel Messi. On peut supposer qu’un Kylian Mbappé qui range l’Argentine parmi les sélections de catégorie inférieure ne trouvera pas franchement grâce aux yeux de Paredes.

Il existe de toute façon une véritable inimitié entre les deux joueurs, qui ne s’appréciaient guère. Une situation qui date du temps où ils partageaient le même vestiaire, mais pas le même clan, au Paris Saint-Germain, ce qu’une récente déclaration de l’Argentin est venue confirmer cette année: "Ce n’est pas à moi de parler de lui. J’avais des échanges avec ceux avec qui j’avais une relation, mais ceux avec qui je n’avais pas de relation, je ne peux pas en parler", avait-il lâché dans une interview à ESPN. Les retrouvailles entre les deux hommes sur le terrain s’annoncent électriques.

QM