"Je n'ai jamais connu un entraîneur comme lui", l'hommage de Mandanda à Deschamps après l'annonce de sa fin de carrière

Vingt et un an après ses débuts professionnels, Steve Mandanda (40 ans) a décidé de tourner la page. Le gardien a annoncé sa retraite sportive, mercredi quelques mois après avoir été laissé libre par Rennes. Dans une interview à L'Equipe, l'international français (35 sélections) fait le bilan de sa brillante carrière et adresse les louanges les plus poussées à un homme: Didier Deschamps.
"Si je ne devais citer qu'un seul coach, ce serait lui"
C'est avec lui qu'il a remporté tous ses titres en club (champion de France, trois Coupes de la Ligue, deux trophées des champions), comme en sélection avec le sacre mondial en 2018. "Je n'ai jamais connu un entraîneur comme lui", confie-t-il. "Si je ne devais citer qu'un seul coach, ce serait lui. Il sait comment gagner. Je me rappelle de son débriefing après le match contre l'Australie au Mondial 2018 (2-1), qu'on gagne pourtant. Chirurgical. Il a pointé du doigt tout ce qui n'allait pas, et tous les joueurs qui n'avaient pas fait les efforts, devant tout le monde. C'était la première fois que je le voyais procéder comme cela. Ç'a été le tournant de la compétition."
Le gardien revient aussi sur son histoire en équipe de France, débutée en 2008 comme numéro 1 et achevée après le Mondial 2022, dans la peau de l'éternelle doublure de Hugo Lloris. "En équipe de France, ça a été très vite, peut-être un peu trop: première saison à l'OM puis l'Euro 2008 avec les Bleus, où je me retrouve avec Thierry Henry, "Pat" Vieira, Lilian Thuram. Je suis avec des champions du monde, dix mois avant j'étais en Ligue 2! Puis, "Greg" Coupet arrête après la compétition et je passe numéro 1." Il explique alors avoir eu du mal à gérer cet emballement, perdant son statut de titulaire avec l'avènement de Hugo Lloris, qui l'a doublé. Mais avec lequel il assure n'avoir jamais eu de friction.
"Je n'ai pas eu les épaules à ce moment-là pour assumer ce statut"
"Entre nous, il n'y a jamais eu le moindre problème", assure-t-il. "Je pense qu'on a tous les deux un profond respect l'un envers l'autre. On était deux garçons assez réservés, Hugo peut-être un peu plus que moi. Et puis, notre admiration mutuelle a grandi au fil de notre parcours en bleu. Ce qui m'a aidé, avec le temps, c'est que je n'ai jamais été considéré vraiment comme numéro 2. J'avais encore un rôle à jouer dans le groupe, j'étais de toutes les réunions de cadres, je discutais des primes avec les tauliers, etc. Même si j'ai mal vécu de perdre cette place de numéro 1, je m'en suis plus voulu à moi-même. La facilité, ça aurait été d'accuser les médias, le coach. Non, non, le coach (Raymond) Domenech m'a mis numéro 1. Je n'ai pas eu les épaules à ce moment-là pour assumer ce statut."