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La polémique enfle après la blessure de Dembélé: Deschamps était-il dans son droit face au PSG?

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Entré à la mi-temps contre l’Ukraine (2-0), Ousmane Dembélé a dû sortir une demi-heure plus tard, blessé à la cuisse droite à peine une semaine après avoir été touché à la cuisse gauche avec le PSG. De quoi provoquer la colère de son club et relancer le débat concernant la règlementation sur la mise à disposition des joueurs pour les sélections.

Une polémique? Quelle polémique? Questionné dès la fin d’Ukraine-France (0-2) sur sa gestion d’Ousmane Dembélé, sorti sur blessure une demi-heure après son entrée en jeu vendredi, Didier Deschamps s’est montré ferme devant les journalistes. "D’un point de vue médical, il n’y avait pas de problème", a aussitôt évacué le sélectionneur, convaincu de n’avoir pris aucun risque avec son attaquant, qui avait rejoint les Bleus en étant diminué après avoir été touché à la cuisse gauche en Ligue 1 le week-end dernier. Cette fois, c’est la cuisse droite qui a grincé chez le favori du prochain Ballon d’or. "Est-ce qu’il était apte? Oui, sinon je ne le fais pas entrer. Il était dans de bonnes dispositions", a appuyé Deschamps. Sans vraiment convaincre le PSG.

Comme expliqué par RMC Sport, le club de la capitale en veut au staff médical tricolore, à qui il avait demandé de ne pas faire jouer Dembélé au regard de son état de fatigue. Dans les rangs parisiens, on estime que l’équipe de France a ignoré ces recommandations en sollicitant l’ancien Barcelonais dès ce premier match contre l’Ukraine, sans même attendre le rendez-vous de mardi face à l’Islande (20h45), au Parc des Princes. La question peut alors se poser: Dembélé était-il en mesure de jouer à peine une semaine après sa gêne aux ischios ressentie à Toulouse? Et puis pourquoi l'avoir choisi lui pour remplacer Désiré Doué, sorti à la pause en raison d'une gêne à un mollet, et pas Hugo Ekitike, Marcus Thuram, Maghnes Akliouche ou Adrien Rabiot? Pour prolonger le débat, n’aurait-il pas été plus prudent de ne pas le convoquer sur ce rassemblement en sachant en plus qu’il sort d’une saison à 53 matchs toutes compétitions confondues en club?

Si l’on s’en tient strictement aux textes internationaux, et à la théorie plutôt qu'aux ressentis, Deschamps était dans son droit d’appeler Dembélé. "Un club ayant enregistré un joueur doit mettre ce joueur à la disposition de l’association du pays pour lequel le joueur est qualifié, sur la base de sa nationalité, s’il est convoqué par l’association en question. Tout accord contraire entre un joueur et un club est interdit", stipule ainsi la Fifa dans son règlement. "La mise à disposition du joueur (…) est obligatoire pour toutes les périodes de matchs internationaux figurant dans le calendrier international des matchs", est-il indiqué. Un point est par ailleurs précisé aux sujets des joueurs blessés : "Un joueur ne pouvant satisfaire à une convocation de l’association, en raison d’une blessure ou d’une maladie doit, à la demande de cette association, se soumettre à un examen médical auprès d’un médecin que celle-ci aura choisi."

Des précédents pour le PSG et Deschamps

Depuis une dizaine d’années, la fédération internationale a aussi mis en place un programme visant à indemniser les clubs de joueurs gravement blessés en sélection. Il faut pour cela que le joueur se retrouve à l’infirmerie pour une durée d’au moins 28 jours. Dembélé n’en est pas encore là et l’aspect financier n’est évidemment pas ce qui préoccupe le plus le PSG, qui espère surtout que les examens médicaux ne révèleront rien de trop grave. Au cœur d’un calendrier toujours plus chargé, les hommes de Luis Enrique doivent notamment recevoir l’Atalanta Bergame le 17 septembre pour le début de leur campagne de Ligue des champions, puis se rendre à Marseille quatre jours plus tard en championnat. Un choc face au Barça de Lamine Yamal, au Camp Nou, est aussi prévu début octobre.

Plus globalement, le cas Dembélé fait aussi écho aux guéguerres mettant parfois aux prises les clubs et les sélections sur le sujet des joueurs blessés. En 2021, déjà, le PSG avait dû pousser un coup de gueule contre l'Argentine, qui avait convoqué Lionel Messi et Leandro Paredes... pourtant blessés. "Nous ne sommes pas d’accord pour laisser partir en sélection un joueur qui, pour nous, n’est pas en condition physique ou qui se trouve en phase de réhabilitation", avait pesté à l'époque Leonardo, directeur sportif du club parisien. "Ce n’est pas logique et ce type de situations mérite qu’on définisse un véritable règlement avec la Fifa."

En 2019, Deschamps s'était lui attiré les foudres du Bayern Munich et de ses dirigeants pour avoir appelé Lucas Hernandez, touché à un genou. "Je les comprends, ils sont dans leur droit. Ils disent ce qu'ils veulent", avait-il répliqué. "L'intérêt du Bayern, c'était de le faire travailler pendant la trêve internationale pour pouvoir le faire jouer derrière. De notre côté, on ne remet pas en cause leur diagnostic. On est là pour étudier la situation actuelle et se projeter."

RR