"Mbappé fait ce qu’il a envie de faire", estime Daniel Riolo sur l'absence du capitaine des Bleus

Le défilé de mode à l’arrivée des joueurs de l’équipe de France à Clairefontaine n’a pas relégué le sujet Mbappé au second plan. Le capitaine des Bleus brille par son absence pour ce rassemblement avant les matchs de Ligue des Nations contre Israël, jeudi, puis en Belgique, lundi. Il n’a pas été retenu par Didier Deschamps afin de lui permettre de rester aux soins avec son club. Problème, l’attaquant était bien apte puisqu’il a joué avec le Real dès samedi en Liga. Pour Daniel Riolo, cet imbroglio résume une chose: Kylian Mbappé est seulement animé par la gestion de sa carrière personnelle, malgré les tentatives brouillonnes de déminage de Philippe Diallo, président de la Fédération française de football (FFF) et Didier Deschamps.
"Il n’en a rien à faire de ce que tout le monde peut dire"
"Il (Diallo) dit tout et son contraire et contredit Deschamps qui est son sélectionneur, un employé de la FFF", a confié Riolo dans l’After, lundi. "Deschamps dit: ‘les clubs sont les patrons’. Une fois qu’on évacue les paroles des uns et des autres, ce qui est plus intéressant est de se demander quel chemin est en train de prendre notre football et de mettre de côté toutes les hypocrisies. Une fois que tu as tapé sur Mbappé: ‘je joue un bout de match contre Lille, l’équipe de France, je n’y vais pas, puis je suis titulaire contre Villarreal’, tu nous a pris pour des cons Kylian, tu n’avais qu’à la dire clairement. Mais est-ce que lui a parlé? C’est Deschamps qui a parlé."
"On acte une chose qui était claire dans la tête de Mbappé depuis un moment: c’est qu’il fait bien ce qu’il a envie de faire, qu’il n’en a rien à faire de ce que tout le monde peut dire, il fait ce qui est important pour lui à ses yeux et il gère sa carrière comme bon lui semble. C’est quelque chose qu’on savait et il l’acte à chaque sortie."
Daniel Riolo – pour qui Mbappé "a pris le brassard comme un trophée personnel" - met en perspective ce délaissement de la sélection avec le cas d’autres équipes nationales. "Je n’approuve pas la séquence entre Mbappé, Deschamps et Diallo qui ont tous été grotesques mais il faut juste arrêter d’être hypocrite: ces matchs de l’équipe de France font ch… tout le monde, à part TF1. On va vers un modèle NBA, les joueurs vont gérer leur carrière. Mbappé n’est pas le seul. Vlahovic avec la Serbie n’y va pas, De Bruyne traine les pieds avec la Belgique. On peut le déplorer et dire ça, ne veut pas dire que je le défends."
Le journaliste de l’After Foot rappelle aussi l’importance de la sélection dans l’optique de décrocher le Ballon d’or, l’une des ambitions de Mbappé. "Les joueurs se servent aussi de leur sélection pour leur carrière, leur contrat, leurs contrats pub, leur communication", énumère-t-il. "Les clubs se servent de la valeur que prennent les joueurs dans leur sélection. Le Ballon d’or, tu ne l’obtiens pas uniquement pars les performances accomplies en club, tu l’obtiens aussi une année d’Euro ou en Coupe du monde par ce que tu as fait dans la compétition. Et c’est le club qui donne les primes si tu es Ballon d’or ou dans le dix premiers. Dans le cas de Mbappé, c’est vraiment: ‘je fais ce que je veux au moment où je le décide’. Ce n’est même pas une lutte économique."