Pas de Final Four, des matchs brouillons... le bilan mitigé des Bleus après le Mondial

Un succès en guise d’au revoir. L’équipe de France a donc bouclé sa magnifique année par une dernière victoire contre l’Uruguay (1-0) mardi, en amical, devant son public au Stade de France. Une belle manière de conclure 2018 et de se tourner d’ores et déjà vers le prochain rassemblement programmé en mars 2019. A l’heure de dresser le bilan de ces Bleus, la campagne russe victorieuse et cette deuxième étoile mondiale décrochée restent évidemment dans tous les esprits. Mais si l’on décide de s’attarder sur leurs prestations post-Mondial, le constat est un brin moins flatteur.
Sur le plan comptable, d’abord, les résultats sont loin d’être catastrophiques. Les ouailles de Didier Deschamps auront disputé six rencontres après leur finale remportée face à la Croatie (4-2) le 15 juillet dernier. Pour un bilan de trois victoires (2-1 contre les Pays-Bas et 2-1 contre l’Allemagne en Ligue des nations, 1-0 contre l’Uruguay en amical), deux nuls (0-0 face à l’Allemagne en Ligue des nations et 2-2 face à l’Islande en amical) et une défaite (2-0 aux Pays-Bas en Ligue des nations). Mais les Bleus n’ont pas atteint leur objectif, à savoir atteindre le Final Four de la Ligue des nations.
Des copies trop brouillonnes
En chutant en terres néerlandaises, ils ont manqué l’occasion de maintenir leur exigence et de remporter une compétition finalement bien plus intéressante qu’elle ne semblait l’être au départ. Certes, Didier Deschamps peut avancer des circonstances atténuantes. Il a déjà dû composer avec une foule d’absences ces dernières semaines. Lors du dernier rassemblement, près de six champions du monde (Raphaël Varane, Samuel Umtiti, Lucas Hernandez, Paul Pogba, Corentin Tolisso et Thomas Lemar) manquaient ainsi à l’appel.
Ses troupes peuvent également avancer une certaine fatigue, surtout au cours de ce mois de novembre particulièrement copieux pour certains. La copie globale rendue par les Bleus depuis leur sacre mondial n’en reste pas moins brouillonne. Trop brouillonne. Leur projet de jeu a parfois semblé illisible, leur animation offensive a montré un visage quelque peu inquiétant et leur défense n’a pas franchement présenté les mêmes garanties qu’en Russie. Mention spéciale pour le côté droit, où Benjamin Pavard est l’un des symboles des fragilités actuelles de l’équipe de France.
Les satisfactions Ndombélé et Mendy
A gauche, Lucas Digne n’a pas non plus marqué beaucoup de points lorsqu’il a été utilisé. Même certains cadres ont déçu lors de leurs dernières sorties, à l’image d’un N’Golo Kanté, qui a pris l’eau aux Pays-Bas, ou d’un Olivier Giroud toujours sur courant-alternatif. "Peut-être qu'il y a une part de décompression. C'est une période difficile, il y a des blessés, mais avec les joueurs qui sont là, on doit être capables de faire mieux. Nos insuffisances ont été criantes. Tout ce qui a fait notre force, il n'y en avait pas assez", avait déploré Deschamps après la défaite à Rotterdam.
Le faible niveau général récemment affiché le poussera peut-être à opérer des changements dans les prochains mois. Et de renforcer sa confiance envers ceux qui ont profité de leurs premières convocations pour briller. Les Lyonnais Tanguy Ndombélé et Ferland Mendy appartiennent à cette catégorie. Le premier a séduit dès sa première apparition contre l’Islande et il est apparu très à l’aise face à l’Uruguay en combinant impact à la récupération, prises de risque et verticalité. Lancé face à la Celeste, Mendy a lui aussi convaincu, en étant à la fois sérieux défensivement et très volontaire offensivement.
Il faut aussi saluer la constance d’Hugo Lloris et Antoine Griezmann, deux patrons des Bleus qui n’ont rien à se reprocher en sélection depuis leur titre en Russie. Et la capacité de réaction de cette équipe de France, qui sans réaliser une énorme prestation mardi contre l’Uruguay, a au moins eu le mérite de se réveiller quatre jours après avoir sombré aux Pays-Bas. "Bien sûr, tout n’a pas été parfait. C’était important de terminer sur une note positive", a salué Deschamps après ce succès. Place maintenant pour le sélectionneur à la préparation des éliminatoires de l’Euro 2020.