Pays-Bas - France: quels défis pour le trio Giroud-Griezmann-Martial ?

Antoine Griezmann (à gauche) et Anthony Martial - AFP
Olivier Giroud va-t-il s’affirmer en possible numéro 1 ?
Le débat dure depuis des mois, des années même. Karim Benzema ou Olivier Giroud ? Et quid de l’option Benzema avec Giroud ? Entre les deux avants-centres des Bleus, la cohabitation n’a pas été un long fleuve tranquille. Quand il est aligné, le duo ne brille pas toujours. Et quand il faut en choisir un, c’est souvent l’attaquant du Real Madrid qui est privilégié. Puisque Benzema est encore non-sélectionnable en raison de sa mise en examen, le joueur d’Arsenal a une grosse carte à jouer. Des interrogations à balayer, aussi.
En délicatesse ces dernières semaines avec les Gunners, où Danny Welbeck a pris sa place à la pointe de l’attaque et où son dernier but en Premier League remonte au 13 janvier (un doublé à Liverpool), le champion de France 2012 avec Montpellier doit se réveiller à Amsterdam pour prouver à Didier Deschamps qu’il a bien l’étoffe de l’avant-centre numéro 1 des Bleus à l’Euro si Benzema ne peut pas disputer la compétition. S’il ne brille pas dans les deux matches amicaux à venir et que sa fin de saison continue de virer au calvaire du côté de Londres, difficile de dire si le sélectionneur gardera assez foi en lui pour lui accorder sa confiance comme titulaire. S’il crève l’écran, le choix sera plus facile. A Giroud (45 sélections et 13 buts pour l’instant) de jouer.
Anthony Martial peut-il s’imposer à gauche ?
Son ascension fulgurante, de Monaco à l’équipe de France en passant par Manchester United, l’a déjà installé dans les esprits. Mais elle ne fait pas oublier la réalité. Avec seulement six sélections (pas encore de but) au compteur, Anthony Martial reste un jeune Bleu. Un joueur d’avenir (20 ans) qui va peut-être devenir un homme du présent à la faveur des différentes absences de la ligne offensive tricolore. Plutôt à l’aise lors de ses premières apparitions avec l’équipe nationale, Martial peut-il devenir un cadre titulaire dès l’Euro ? Tout dépendra certainement de son utilisation sur le terrain.
Dans l’axe, où il a été formé et où il dit se sentir plus à l’aise, l’horizon paraît bouché entre le possible retour de Karim Benzema et la présence d’Olivier Giroud, André-Pierre Gignac voire Antoine Griezmann ou Alexandre Lacazette. Reste ce côté gauche, où Louis van Gaal aime le faire évoluer à Manchester (7 buts en championnat, 3 dans les Coupes d’Europe). Une solution qui plaît également beaucoup à Didier Deschamps.
« Il est capable de jouer dans l’axe, explique le sélectionneur. Mais van Gaal l’utilise à gauche et je l’aime bien aussi sur ce côté. Il amène de la vitesse et de la percussion. Van Gaal lui demande certaines choses que je ne lui demande pas par rapport à leur animation offensive. Quand il rentre sur son bon pied, il crée du danger. Il est également capable de centrer pied gauche même si ce n’est pas un ailier de débordement. Il a aussi le volume de jeu pour faire les efforts. Un attaquant plus ou moins axial qu’on décale, ce n’est jamais évident. Mais il a le volume pour évoluer sur le côté, surtout le côté gauche. » A lui de le prouver encore à Amsterdam.
Antoine Griezmann va-t-il enfin revêtir son costume de l’Atlético ?
Sous les ordres de Diego Simeone, il est devenu l’artificier en chef de l’Atlético. A Madrid, Antoine Griezmann s’épanouit dans un rôle de buteur. Un statut dans lequel l’ancien de la Real Sociedad donne la pleine mesure de son talent avec un total de 39 buts sur les deux dernières saisons de Liga (22 en 2014-15, déjà 17 cette saison). Mais quid de l’équipe de France ?
Barré par Benzema et Giroud, Griezmann n’a jamais pu exprimer ses qualités axiales sous le maillot tricolore. Ce ne sera toujours pas le cas à Amsterdam, où le garçon évoluera une nouvelle fois côté droit. On sait ce qu’il peut y apporter. Mais même excentré, Antoine va devoir gagner en efficacité. Avec les Bleus, son bilan ne monte qu’à 6 buts en 24 sélections. Il y a pire. Mais cela reste insuffisant pour un attaquant de son calibre. Si l’équipe de France veut aller loin dans son Euro, elle aura besoin d’un Griezmann au top. Cela commence face aux Pays-Bas.