Scandale à la FFF: le communiqué incendiaire de l’UNFP contre Le Graët et la fédération

L’UNFP a choisi de ne pas prendre de gants à l’heure de réagir au scandale qui ébranle la Fédération française de football. Le syndicat des joueurs a publié ce mardi un communiqué incendiaire après les révélations du magazine So Foot sur les dysfonctionnements au sein de la FFF. Avec des cas de harcèlement sexuel, des problèmes liés à l’alcool, des guerres de clans et des tensions récurrentes lors des comités de direction.
Face à l’ampleur du malaise, Amélie Oudéa-Castera a déjà échangé au téléphone avec Noël Le Graët, lui-même accusé d’avoir envoyé des messages sexistes à certaines employées, afin d’avoir sa version des faits. Mais la ministre des Sports (qui n’a pas encore commenté publiquement l’affaire) a souhaité aller plus loin en convoquant ce vendredi le président de la fédération et sa directrice générale Florence Hardouin. Un rendez-vous que l’UNFP va scruter de très près. En réclamant une fermeté maximale.
"La Fédération manque à ses obligations"
"L’UNFP se prend à espérer que madame la ministre "profitera" de l’occasion pour rappeler à Noël Le Graët, qu’un club et son directeur général ont vu leur responsabilité engagée ces deux dernières années pour des faits constitutifs de harcèlement moral à l’encontre d’un footballeur professionnel, sans pour autant avoir été sanctionnés par les instances sportives, malgré la demande formelle adressée par l’ancienne ministre des Sports, Roxana Maracineanu…", peut-on lire dans le communiqué du syndicat.
"Cela s’inscrit pourtant dans la mission de service public qui incombe à la FFF, cela est écrit dans ses statuts (article 1er), rappelée dans la Charte éthique du football (article 5), mais la Fédération manque en la matière à ses obligations, à son devoir d’exemplarité, qui est de protéger ses salariés et, plus largement, l’ensemble de ses licenciés, dont les joueurs évidemment, poursuit le texte. Et lorsque des faits de harcèlement sont avérés, d’autant plus s’ils sont jugés et condamnés, il lui appartient alors de prononcer des sanctions suffisamment exemplaires pour décourager tous ceux qui, dans le football français, voudraient se moquer des valeurs de notre sport et n’auraient aucun respect pour la personne humaine. Pour sa dignité."
Inaction, mépris et complaisance
L’UNFP condamne également "le silence de la FFF", "son mépris" pour les victimes et "l’impunité assumée" dont bénéficient certains coupables. Plus globalement, le syndicat s’emporte contre "l’inaction" de la fédération face à de "pratiques indignes d’un football français qu’elles mettent de surcroît en danger".
Son communiqué conclut: "Aucune enquête interne, aucune tentative de médiation et - depuis le courrier de Roxana Maracineanu, au printemps dernier, demandant à la LFP et donc à la FFF de se saisir des cas de harcèlement, de protéger les personnes persécutées et de sanctionner les fautifs -, aucune remarque, aucun rappel à l’ordre du ministère des Sports, pourtant organe de contrôle de la gestion d’une fédération. Jusqu’à ce vendredi?"
L'avenir de Le Graët en pointillés
En attendant l'issue de cette réunion, lors de laquelle d'autres thèmes doivent aussi être abordés, Noël Le Graët se retrouve dans une situation délicate. Comme révélé par RMC Sport, le président de la FFF, en poste depuis 2011, pourrait ne pas aller au bout de son mandat actuel. Âgé de 80 ans, il montre des signes de fatigue physique depuis quelques mois. Un départ en janvier prochain, après la Coupe du monde 2022, n'est pas à exclure. Le parcours des Bleus au Qatar influera peut-être sur son futur proche. A moins que les révélations de So Foot ne précipitent sa décision...