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Le Graët : "Je ne vois pas pourquoi je démissionnerais"

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Invité sur RMC-BFMTV, Noël Le Graët, président de la FFF, s’est expliqué sur son vote en faveur de Sepp Blatter le week-end dernier. Il assure qu’il ne savait pas que l’instance internationale était gangrénée à sa tête lors de sa décision.

Noël Le Graët, pourquoi avez-vous voté pour Sepp Blatter malgré le scandale de la corruption qui touchait la FIFA ?

Il y avait deux candidats : le Prince Ali et Sepp Blatter, j’ai préféré Blatter. Je pense que le Prince Ali n’avait pas l’expérience suffisante. Un certain nombre de pays, 133, ont voté pour Blatter. Au moment où j’ai voté, la FIFA n’était pas corrompue à sa tête. Qu’il y ait eu des négligences au niveau mondial, c’est sûr. Mais imaginer que la FIFA, de son siège, puisse organiser une triche, je n’y croyais pas la semaine dernière.

Pour vous, il y a de la corruption aujourd’hui ?

Blatter a démissionné quatre jours après. C’est un peu étonnant et une surprise générale. Je n’imaginais pas hier soir que Blatter puisse jeter l’éponge. Il s’est sûrement passé quelque chose d’important entre vendredi et mardi.

Aviez-vous des soupçons sur la FIFA ?

Je connais cette institution puisque la France a toujours eu des rapports constants et sains avec la FIFA. Les rumeurs existent depuis longtemps. Je ne participe pas à l’UEFA et la FIFA. J’avais plutôt confiance en l’institution qui est une maison plutôt difficile et qui soutient le football dans le monde entier.

Allez-vous démissionner ? 

Je ne vois vraiment pas pourquoi. On est élu par le football amateur et le football professionnel. C’est une assemblée qui élit le président. Je ne vois pas quelle est la faute. J’ai choisi un homme qui aujourd’hui s’en va. La Fédération française de football est parfaitement bien gérée et en progrès à tous les niveaux : au nombre de licenciés, du football féminin, des sélections nationales et de l’argent. On a des contrats importants. La Fédération est une très belle entreprise bien gérée. 

Est-il normal que pour l’attribution d’une Coupe du monde, la Nouvelle-Calédonie ou la Polynésie ait une voix ?

Tous les pays ont une voix, ce n’est pas la France qui a invité ce texte. A partir du moment où le pays est indépendant, il a une voix. Il peut avoir un autre système. Le statut de la Polynésie française lui permet d’être agréée FIFA. 

Michel Platini est-il aujourd’hui le meilleur candidat à la FIFA ?

C’était déjà le meilleur depuis longtemps. Je le déclare tous les jours depuis plusieurs mois. Même le matin de l’élection, je l’ai répété. L’UEFA a choisi de soutenir le prince Ali qui est, certes, un homme de grande qualité mais qui n’avait pas d’expérience. L’Europe doit avoir un candidat et celui qui dirige l’UEFA est la meilleure possibilité pour réformer cette FIFA.

Lui demandez-vous d’être candidat à la présidence de la FIFA ?

Je ne sais pas si vous connaissez Michel mais on n’a pas besoin de lui demander. Il est heureux à l’UEFA, il n’envisageait pas de la quitter ces dernières semaines. Mais les choses ont complètement changé. L’UEFA lui demandera et s’il décide d’y aller, il aura son soutien total. Il aura aussi besoin d’avoir le soutien de l’Afrique, il y a beaucoup de pays à travailler, à visiter, à rencontrer.Pour moi, c’est le meilleur mondial, il a une expérience inégalée.

Faudra-t-il un jour un nouveau vote pour l’attribution du Mondial 2022 au Qatar ?

Pour la Russie (en 2018), les travaux sont en cours. C’est un magnifique pays de football. Le Qatar a été désigné, les travaux sont aussi en cours, il faudrait d’autre affaires pour que cela change. Il n’y aura pas de changement pour 2018 et 2022.