"J’ai beaucoup souffert", Danilo a consulté un psychologue lors de son passage Real Madrid

Son retour au pays est passé un peu plus inaperçu que celui de Neymar. Comme l’ancienne star du PSG, Danilo (33 ans) a retrouvé le Brésil en s’engageant avec Flamengo en janvier. Il l’avait quitté en janvier 2012 pour rejoindre le FC Porto où a débuté son riche parcours en Europe. Après le club portugais (2012-2015), l’international brésilien (65 sélections, un but) a porté les couleurs du Real Madrid (2015-2017), Manchester City (2017-2019) et la Juventus (2019-2025) pour 16 titres collectés tous clubs confondus.
"J'étais complètement otage des critiques"
Il compte notamment deux Ligues des champions avec le Real (2016, 2017) décrochées sous les ordres de Zinédine Zinédine. Son passage dans la capitale espagnole fut pourtant douloureux, comme il le confie dans une interview au Guardian. Le montant de son transfert (plus de 30 millions d’euros) et la sensation de ne pas être au niveau de cet investissement ont rongé sa santé mentale.
"Le Real Madrid était le point culminant de ce problème, car c'est le plus grand club du monde", déclare-t-il. "J'ai beaucoup souffert, au point de devoir consulter un psychologue. Il y a eu des moments où j'avais l'impression de ne plus savoir comment jouer au football. Les critiques me faisaient vraiment mal. J'étais complètement otage des critiques, des réseaux sociaux, de tout. C'est alors que j'ai commencé à consulter un psychologue du sport."
"Il faut humaniser davantage le football"
Son compatriote Lucas Silva, ancien joueur du Real Madrid passé par l’OM (2015-2016), lui a conseillé un professionnel. Après cette expérience, Danilo exhorte les clubs à se saisir plus sérieusement du sujet de la santé mentale. Il a lui-même créé, en 2020, le projet "Voz Futura" encourager davantage de personnes à parler de santé mentale et à mieux prendre soin d’elles.
"Je vais le dire très franchement: les clubs n’agiront que lorsqu’ils prendront conscience des dégâts financiers qu’ils subissent", explique-t-il. "Regardez combien de joueurs, stars chez les jeunes, n’ont pas réussi à accéder au football professionnel à cause de cette avalanche de critiques. Quand on monte en puissance, il y a beaucoup d’argent, de femmes et de célébrité. Mais comment gérer tout ça? On connaît tous quelqu’un qui a perdu sa voie dans le football. Quand les clubs se rendront compte du nombre de joueurs qu’ils perdent à cause de problèmes émotionnels et psychologiques, ils y réfléchiront à deux fois et commenceront à investir, car c’est une valeur technique et financière pour l’équipe. Et c’est déplorable, car ils ne se soucient pas de l’être humain. Il faut humaniser davantage le football. Les gens l’ignorent encore, ils n’aiment pas en parler. Mais quand il s’agit de l’aspect financier, ils s’en soucient."