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Karl-Heinz Rummenigge: "Lâcher Lionel Messi, c'est marquer un but contre son camp"

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Ancien président du directoire du Bayern Munich, Karl-Heinz Rummenigge a accordé une interview dans laquelle il se remémore quelques souvenirs de ses années passées dans le club bavarois et donne son avis sur le départ de Lionel Messi, le fair-play financier et les dépenses des clubs européens sur le marché des transferts.

Pour la première fois depuis 30 ans, Karl-Heinz Rummenigge a passé un été sans se soucier du marché des transferts. Ancien membre de la direction du Bayern Munich, l'ancien attaquant âgé désormais de 65 ans a quitté ses fonctions en juin dernier, laissant sa place à Oliver Kahn. Depuis, Rummenigge continue de suivre attentivement l'actualité du football européen.

L'Allemand, qui occupe toujours des fonctions au sein du Comité exécutif de l'UEFA, a ainsi accepté de se confier au quotidien espagnol AS pour évoquer cette actualité. Après trois décennies passées à jouer les premiers rôles sur le marché des transferts, Rummenigge a assisté cet été en tant que simple observateur à l'un des mercatos les plus fous de l'histoire.

"Le Barça traverse une période compliquée mais nécessaire"

Entre le départ de Cristiano Ronaldo à Manchester United, les assauts répétés du Real Madrid pour tenter de s'offrir les services de Kylian Mbappé et la signature de Lionel Messi au PSG, le dirigeant allemand a été servi. C'est d'ailleurs l'arrivée, ou plutôt le départ de Messi de Catalogne, qui a retenu l'attention de Rummenigge: "Chacun est libre d'en penser ce qu'il veut, mais je considère que c'est marquer un but contre son camp que d'avoir été obligé de laisser partir Messi en conséquence des règles du fair-play financier."

En trois ans, la Liga a perdu ses deux portes-étendards: CR7 en 2018 puis Messi cet été. De quoi faire perdre de la valeur au championnat espagnol. Mais selon Rummenigge, le départ de l'Argentin du Barça était prévisible: "On l'a vu venir. Quand tu accumules autant de dépenses, c'est normal que les comptes soient dans le rouge. (...) Le Barça traverse une période compliquée, mais nécessaire. Réduire les dépenses est indispensable quand il y a plus de 1 300 millions d'euros de dettes."

Revoir le fair-play financier

Le dirigeant allemand affirme d'ailleurs être "convaincu que Laporta sortira le Barça de la crise". Le fait est que l'exemple du club catalan rejoint la réflexion plus globale de Rummenigge sur le marché des transferts, "qui est toujours plus hors de contrôle." L'ancien du Bayern Munich attend davantage de régulation dans les années à venir de la part de l'UEFA et de la FIFA.

Et s'attend également à une refonte du fair-play financier: "Le fair-play financier doit s'adapter aux temps qui courent. Les manières de négocier et les finances ont drastiquement changé lors des dix dernières années." Un changement nécessaire selon Rummenigge, afin de "garantir des compétitions saines et avec une égalité de conditions" entre les différentes équipes.

DM