Les révélations d'Abidal sur les accusations de trafic d'organes après sa greffe de foie au Barça

Ancien joueur de l'OL, de Monaco ou encore de l'équipe de France, Eric Abidal a également fait les beaux jours du Barça pendant six saisons entre 2007 et 2013. Une période marquée par un cancer qui a nécessité une greffe de foie avant son retour à la compétition. Un moment, surtout, qui a refait surface en 2018 quand celui qui a été accusé de trafic d'organes occupait le rôle de directeur sportif en Catalogne. Un épisode sur lequel Eric Abdial est revenu lors d'un entretien diffusé ce dimanche sur la chaîne YouTube "Carré".
"Moi j’ai toujours été tranquille parce que la vérité, je la connaissais donc je n’ai pas de problème. Mis à part l’histoire du trafic d’organes, parce que ça c’est vraiment le proche du président (Sandro Rosell, alors en prison) qui buvait énormément d’alcool et qui dit ça sur une écoute", s'est remémoré l'ancien défenseur des Bleus près de sept ans après les accusations contre lui. "Je me rappelle ce jour-là comme si c’était hier. Ce mec-là, il a contacté le président alors que je l’avais reçu dans mon bureau à Barcelone et il me disait que j’étais complètement malade et que je ne savais pas ce que le président avait fait pour moi. Dans ma tête, je me suis dit: 'Mais qu’est-ce que tu me racontes en fait'. Parce que le président, je l’ai vu une fois sur je ne sais pas combien de jours d’hospitalisation. Il est venu me voir une fois et il a vu mon cousin. En fait le mec s’était fait une idée et c’était son histoire à lui parce que son idole, c'était le président."
Impensable que les chirurgiens fassent du trafic
Finalement bénéficiaire d'un non-lieu en 2023, Eric Abidal a tenu à rappeler qu'il a été opéré par de vrais chirurgiens. À ses yeux, les médecins n'auraient pas pris un tel risque pour lui.
"Cette histoire est sortie, avec un trafic d’organes ou je ne sais pas quoi. Ça met des doutes à tout le monde sauf à moi parce que les chirurgiens me disent: 'Abi soit tranquille'. Les mecs ce sont des professionnels", a enchaîné l'ex-central du Barça. "Tu penses qu’ils vont prendre des risques? Moi je me suis fait insulter, les réseaux sociaux… Bref de tous les mots, on me disait de faire la queue comme tout le monde. Faire la queue comme tout le monde, pourquoi me dire ça alors que ça vient d’un donneur vivant?"
Avant de poursuivre: "De qui, de quoi on me parlait? C’est pas comme si j’étais en liste d’attente et que j’attendais un organe de quelqu’un de décédé dans un accident de voiture. Non, là c’était un donneur vivant."
"Je sais ce que j’ai vécu, le président est parti voir mon cousin et l’a vu à l’hôpital dans sa chambre. On sait ce qu’on a vécu. Sinon, s’il n’y avait pas ça, tu penses qu’il va rester trois semaines à l’hôpital puis va faire trois mois de rééducation?"
La "blague" d'un proche de Rosell
Apprécié par les supporteurs lors de son passage au Barça, Eric Abidal a vu son image ternie par les accusations contre lui. Mais si la justice n'a rien trouvé d'incriminant contre le Français, il a surtout mal digéré la trahison du proche de Sandro Rosell qui a déclenché cette affaire.
"Ce mec-là état au club et travaillait au club en 2018. Ce mec-là je le connaissais très bien, aujourd’hui il est décédé, mais en 2018 il m’avait accueilli les bras grands ouverts en me disant: 'Abi, si tu as besoin de quoi que ce soit au club'. Et deux mois après, il me termine avec cette histoire", a encore pesté Eric Abidal pour "Carré". "Je me suis demandé dans quel monde on vivait."
Et de raconter un échange où Josep Bartomeu, successeur de Sandro Rosell à la tête du club blaugrana, lui a présenté cet individu comme un homme de confiance de la direction. Toujours frustré par cet incident passé, Eric Abidal n'a pas été tendre: "Ce mec a dit que ce qu’il avait dit au téléphone (à Rosell) c’était une blague."
"Professionnellement parlant qu’est-ce qu’il foutait là?"
Eric Abidal a ensuite détaillé le profil de l'homme par qui ce faux scandale a éclaté. Salarié du Barça, cet homme aurait été l'un des soutiens indéfectibles des dirigeants catalans selon l'ancien joueur de l'équipe de France.
"Ce mec-là, professionnellement parlant qu’est-ce qu’il foutait là? En sachant que ce mec-là, et ce sont des dires parce que je ne l’ai pas vu, tous les jours il était saoul. Donc lui il correspond aux valeurs du club", s'est encore interrogé l'ancien défenseur désormais âgé de 45 ans. "Mais on m’a appris avec le temps que ça correspond à des mochila, les sacs à dos du président. En gros il fallait le protéger (le président). Mais il faut d’abord protéger l’institution non? Il est parti déclarer après (devant la police) parce qu’on s’est fait convoquer. Et il a dit que c’était une blague, qu’il avait fait une blague. Regarde où elle est allée (cette blague) parce que ça s’est terminé l’année dernière cette histoire mais ça a commencé en 2018."
Abidal comprend les doutes de son cousin
Également concerné par les accusations dans cette triste affaire, le cousin d'Eric Abdial qui lui a donné son foie a même eu des doutes. Si les enquêteurs ont eu du mal à trouver trace de leur relation, malgré le livret de famille le confirmant, ce proche s'est, lui aussi, posé des questions à force de lire des nouvelles sur les réseaux sociaux ou dans les médias.
"Moi je n’ai pas douté mais lui n’a pas douté parce que c’est ce qu’il a vécu. Le seul truc qui te met en doute, c’est l’information. Donc arrête de regarder", a finalement lâché l'international tricolore aux 67 sélections. [...] Moi j’ai vu ça entre 2018 et 2023. Et lui (mon cousin) a pu avoir des doutes et se dire qu’il a été opéré, mais qu’on ne lui a rien pris. Alors que non, parce que tu vas faire des examens."
Et de conclure sur sa relation avec ce cousin: "On est normal, chacun sa vie. Parce que ça c’est la réalité. Après ça reste des faits de la vie privée et je n’ai pas à le partager. Mais moi je n’ai aucun problème avec lui, ni avec sa mère et ses frères."