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"500 millions pour sauver le Barça", les confidences d’un dirigeant catalan sur la situation économique

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Vice-président économique du FC Barcelone, Eduard Romeu a précisé la situation financière du club blaugrana dans un entretien accordé ce jeudi à la presse locale. Le dirigeant est confiant pour l’avenir mais reconnait qu’il va falloir augmenter considérablement les revenus pour s’en sortir.

On attend avec impatience la réaction de Javier Tebas sur la situation financière. Très prolixe lorsqu’il s’agit de s’en prendre aux investissements du PSG ou de Manchester City, le patron de la Liga semble moins acerbe au sujet du Barça. Et pourtant, l’avenir économique du club catalan parait plus incertain que celui de Paris et de City. Interrogé par le quotidien Sport ce jeudi, Eduard Romeu a dressé un bilan inquiétant des finances du Barça. Malgré la reprise en main par le président Joan Laporta en 2021, le club n’est pas sorti de la crise.

"C'est toujours critique, mais l'avantage par rapport à il y a un an, c'est qu'on sait où on en est et qu'on a détecté le problème, a estimé le vice-président économique du club blaugrana. Nous savons quel est le drame."

Romeu: "Donnez-moi 500 millions"

Relancé sur les difficultés économiques du Barça, le dirigeant s’est montré plus clair sur les besoins de l’institution. Non sans rappeler que les problèmes actuels provenaient de l’héritage laissé par l’ancienne direction (celle de Josep Bartomeu). Une prise de position qui intervient à quelques jours d’une nouvelle assemblée au sein du club, le 16 juin prochain.

"Le chiffre qui fait le plus de dégâts c’est celui du patrimoine. Nous avons des fonds négatifs de 500 millions d'euros. Quelque 150 millions de pertes pourraient s'ajouter à ce cycle nous ne faisions rien, a enchaîné Eduard Romeu. Je l'ai déjà dit un jour, si quelqu'un veut faire quelque chose, donnez-moi 500 millions. C'est ce dont nous avons besoin pour sauver le Barça."

La proposition de CVC? "Une mauvaise opération"

Malgré l’urgence de faire rentrer des liquidités, le Barça a pourtant refusé de signer le contrat avec CVC autour des droits TV de la Liga. Poussé notamment par Javier Tebas, cet accord aurait permis au club catalan de respirer d’un point de vue financier. Au prix de trop grandes concessions si l’on se fie aux propos tenus par les dirigeants de l’entité blaugrana depuis plusieurs mois.

"C’était le plus simple (d’accepter l’accord) car les deux offres, celle de la Liga et celle que nous avions négocié séparément étaient de 540 millions d’euros, a expliqué le dirigeant. Mais c’était deux offres contraignantes."

Et de confirmer qu’il n’y aurait pas d’accord avec CVC: "Oui de notre côté (le non est définitif). Malgré toutes les pressions que nous avons reçues et la question du fair-play financier qui nous devons toujours garder à l’esprit, c’est une mauvaise opération. Du point de vue économique, c'est une question réglée et je pense que le président a été très clair."

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Le Barça pourrait vendre certaines activités du club

A défaut d’accepter l’offre de CVC, le Barça pourrait se délester de certaines activités selon Eduard Romeu. Notamment BLM (l’entité commerciale liée aux licences sur le merchandising) et Barça Studios, pour lesquels le club a reçu des offres. Mais là encore, la direction ne veut pas faire n’importe quoi et n’acceptera pas les propositions qu’elle juge pour le moment "insuffisantes".

"Pour BLM, nous avons une offre de 275 millions d'euros. C'est une bonne offre si l'on tient compte du fait que tout le Barça Corporate avait été valorisé à 200 millions d'euros, mais pour nous ce n'est pas suffisant, a poursuivi le vice-président économique du club. Pour obtenir plus d'argent, nous avons besoin de temps, et c’est la grande épée de Damoclès au-dessus de nous. Du temps et de la patience." Petit à petit le Barça redresse la pente sur le plan économique mais le chemin semble encore long pour la direction blaugrana et le président Laporta.

JGL