PSG - Rami : "Si tu as le melon, Emery est là pour te remettre en place"

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Adil, comment ça va depuis votre retour de l’Euro ?
Ça va bien. J’ai une nouvelle petite famille, c’est que du positif. Je viens d’être papa de jumeaux. Les nuits ? Au début c’était difficile, mais on commence à être en place.
Malgré le départ d’Unai Emery, le FC Séville réalise un excellent début de saison (deuxième après neuf journées de championnat)…
On a perdu notre entraîneur qui était très bien en place ici. On a perdu aussi pas mal de joueurs cadres et titulaires. Mais vous connaissez le club, son fonctionnement. On a un directeur sportif (Monchi) qui est mondialement reconnu. On a confiance dans le club.
Justement, pouvez-vous nous parler un peu plus du travail de Monchi…
Tout le mérite est pour lui. Il arrive toujours à trouver des joueurs à un prix pas extraordinaire, à faire une équipe avec. Il trouve des entraîneurs avec une philosophie qui marche à Séville. C’est un ancien joueur du club. Il était gardien. Il aime son métier, son club. Il a un œil. C’est un perfectionniste. Chaque année, il réalise des sans-fautes. C’est lui qui a le pouvoir, qui parle avec les joueurs. Tout le monde l’aime ici. Quand j’ai signé, il y a eu beaucoup d’échanges avec lui. Il m’a mis en confiance. C’est un homme de parole. C’est pour ça que tout le monde l’aime. Il est très important. Il aime beaucoup les Français. Il croit aux Français. Il en relance certains. Ça marche.
L’imaginez-vous quitter le club un jour ? Notamment pour la France ?
Je ne sais pas. Il connaît le championnat espagnol. Il connaît chaque joueur, la tactique, la philosophie de jeu espagnole. En France, c’est différent. On peut le voir avec Emery. Pour moi, il lui faut encore du temps. Ça reste deux championnats très différents. Je ne sais pas si en quittant Séville, il pourrait marcher en France.
Que pensez-vous des débuts d’Unai Emery à Paris ?
Je suis Paris aujourd’hui. C’est vrai que c’est délicat et difficile. C’est l’adaptation, le championnat de France par rapport à l’Espagne, c’est totalement différent. Passer comme Jorge Sampaoli du Chili à Séville, ça reste similaire. C’est tout vers l’avant, pressing haut. En France, encore plus avec le PSG, ce sont des blocs bas, il faut trouver la faille, être patient. C’est plus compliqué pour le coach. Il faut du temps, connaître le championnat et les joueurs.
Etes-vous surpris par ses difficultés ?
Il a eu des grands joueurs à Valence, à Séville aussi. Paris, c’est encore un autre calibre. Il n’a pas de chouchou. Le plus important c’est de courir, de transpirer pour tes coéquipiers. Si tu baisses les bras, que tu as le melon à un moment donné, que tu te crois déjà arrivé, lui est là pour te remettre en place. La priorité pour lui, c’est l’équipe et le club. Parfois, ça peut choquer quelques-uns. Il n’a peur de personne. Tu mérites, tu joues.
A-t-il pensé à vous pour l’accompagner à Paris ?
Je suis un peu moins en contact maintenant parce qu’on est chacun dans notre travail. Mais oui, j’ai eu un contact lors du dernier mercato pour le PSG. Ce n’était pas sûr à 100% de mon côté comme du leur. On a discuté. Je suis vraiment bien à Séville. C’était après le départ de David Luiz. C’était très tard. J’ai les pieds sur terre. J’ai besoin de jouer. J’ai eu des péripéties à la fin de mon contrat avec Valence. Je suis titulaire dans un club qui est respecté au niveau européen. Je n’ai pas envie de prendre risques. Je connais les qualités de défenseurs centraux du PSG… Avez-vous beaucoup hésité ? Ça fait réfléchir. Le PSG est un grand club européen. C’est un club qui peut aller très loin en LDC. Bien sûr, ça fait réfléchir. Une carrière dure en dix et quinze ans. L’objectif c’est de jouer le maximum de matches.
Que pensez-vous du début de saison de Samir Nasri ?
Il est au top. Il m’impressionne. C’est l’un des joueurs les plus importants de l’équipe aujourd’hui. Il vient chercher les ballons, il fait le jeu. Tout le staff lui fait confiance. Il se sent important et en pleine confiance.
Comment avez-vous vécu l’Euro, et cette place de titulaire perdue avant la demi-finale…
Quand j’ai appris que je n’allais pas jouer la demi-finale face à l’Allemagne, ça a été très difficile. Et puis derrière la finale. J’ai vraiment été touché. J’ai pris un sacré coup. Je n’avais pas envie de montrer une faiblesse. Une sorte d’injustice personnelle. J’ai préféré montrer à tout le monde que ça ne me touchait pas. J’avais vraiment envie que l’on soit champions d’Europe.
Vous êtes passés par toutes les émotions…
Ça a été compliqué. J’avais la valise prête pour les vacances. Je me retrouve titulaire dans une équipe de France que je ne connaissais plus du tout. J’ai super mal débuté. On ne m’a pas fait de cadeau. On a quand même fait une finale. On a vécu un moment extraordinaire.
Avez-vous envie de continuer avec les Bleus ?
Bien sûr, je vais essayer de tenir jusqu’à la Russie. Je sais que ça ne va pas être facile. Je sais qu’il y a du monde. Des jeunes qui poussent. Je veux profiter un maximum de là où je suis. Je vais essayer de tout faire pour tenir encore deux, trois ans en équipe de France.
Avec l'arrivée de Rudi Garcia, le défi marseillais pourrait-il vous intéresser ?
Ce n'est pas le club qui me dérange mais le championnat. A l'étranger, il y a des grands stades, des ambiances magnifiques. Partout où on va avec Séville, on est respecté. En Ligue 1 sur la scène européenne, on se contente de peu. A l'époque à Lille on avait une équipe de feu avec Rudi Garcia mais on n'a jamais fait le poids dans les compétitions européennes. J'ai appris la culture de la gagne en Espagne.
Vous pensez que Rudi Garcia va réussir à Marseille ?
Je pense oui. C'est un grand entraîneur. Il cherche à jouer au ballon. Je trouve que c'est bien ce qu'il a fait contre Paris. Il a été très judicieux.
Les critiques vous ont-elles blessé ?
Oui un peu. Je suis humain. Parfois, c'est injuste. Parfois, c'est faux. Ça me fait de la peine pour les gens qui le lisent et le croient. Avec moi, la presse française a été plus dure que la presse italienne ou espagnole. Je ne sais pas si c'est parce que j'ai un peu coupé les liens avec la presse française, parce que j'ai dû m'éloigner, je ne pouvais plus répondre à tout le monde. En tout cas ici en Espagne, j'ai une très bonne presse.
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