Brest-PSG: efforts, manque d'occasions, le retour de Cavani à la loupe

Vainqueur à Brest (2-1) dans la difficulté ce samedi pour la 13e journée de Ligue 1, le PSG n’est pas malheureux. Et peut même s'estimer heureux de compter dans ses rangs un buteur de classe mondiale. Edinson Cavani aurait aimé que ce soit lui pour pouvoir endosser le costume de sauveur et recevoir les félicitations de ses coéquipiers. Il a, au contraire, semblé drôlement esseulé sur la pelouse du stade Francis-Le Blé.
L'Uruguayen a en plus bu le calice jusqu’à la lie en fin de match lorsque Mauro Icardi a offert la victoire au PSG. Edinson Cavani était déjà venu se rasseoir sur le banc à cet instant du match. Touché à une hanche en début de saison et absent deux mois, l’Uruguayen n’avait plus été titulaire depuis le 25 août.
Sa très longue absence doit autant à ses soucis de santé qu’à la redoutable efficacité de Mauro Icardi (neuf buts en dix matchs désormais). Ce dernier étant légèrement blessé et Kylian Mbappé ménagé, Thomas Tuchel a pensé que l’heure était venue pour Cavani d’expulser toute cette frustration accumulée. Car la situation n’a pas été facile à vivre pour le meilleur buteur de l'histoire du PSG, habitué au onze de départ depuis qu’il est au club. Sa prestation a été scrutée de près. Et il est vite apparu que les choses ne seraient pas faciles pour son retour à la compétition dans la peau d’un titulaire.
Ses coéquipiers ne l'ont pas trouvé
Avec la présence dans le onze de départ des remplaçants habituels (Diallo, Sarabia, Draxler, Kurzawa), qu'Edinson Cavani n'a jamais oublié de sermonner, le PSG a manqué de cohésion et souffert dans son expression collective. La difficulté du PSG a logiquement rejailli sur la prestation du buteur, peu en vue offensivement. Dans son style habituel, la confiance en moins, jamais avare dans les efforts et le repli défensif - il a réalisé un sauvetage décisif en début de match pour soulager Rico dans sa surface -, Cavani s’est une nouvelle fois dépensé sans compter. En vain.
Pourtant disponible, il a rarement été servi dans de bonnes conditions et s’est probablement demandé s’il parlait le même langage que ses coéquipiers. L’Uruguayen a beaucoup bougé en première période, pour proposer des solutions de passe à ses partenaires et créer des décalages. Ceux-ci ne lui ont pas rendu la pareille, ni Sarabia (12e), ni Draxler (20e). Cavani n’avait touché que onze ballons, soit moins que Rico (16), le gardien parisien, et seulement deux dans la surface adverse à la pause. Un bilan famélique.
Icardi l'a "enterré"
Sa présence aux abords de la surface, la bonne, s’est fait plus pressante au retour des vestiaires. Le premier tir est même intervenu peu après l’heure de jeu (61e) avec une reprise acrobatique à bout portant sur laquelle le gardien breton s’est toutefois aisément saisi du ballon. L’Uruguayen faisait encore peser le danger (64e), de la tête cette fois-ci, sur corner, diffusant l’idée que la machine allait se remettre en route. C’était sans compter sur la fébrilité défensive alarmante du PSG, puni en fin de match (77e) après une longue ouverture de Charbonnier vers Carbona, qui profitait finalement à Grandsir, seul pour ajuster le pauvre Sergio Rico, irréprochable jusque là.
Ce but brestois, logique au regard de la physionomie, a provoqué une première réaction de la part de Thomas Tuchel sur le banc. Edinson Cavani était le premier à en subir les conséquences. Il a quitté le terrain sous les sifflets du stade, au profit de Mauro Icardi. Cinq minutes plus tard, l’Argentin offrait la victoire au PSG sur son deuxième ballon. Et Cavani de mesurer sur le banc, la gorge nouée, protégé par un sourire de façade, la distance qui le sépare à l’heure actuelle de son coéquipier, dans cette concurrence que l’un et l’autre estime "saine".
"Icardi? C'est bien, c'est ce qu'il doit faire. Cavani? C'est comme ça, pendant quelques phases, tu marques encore et encore. C'est une phase plus dure pour Edi, forte pour Mauro. Les deux ont la qualité mais Mauro a la chance en ce moment", constatait Thomas Tuchel sur Canal+ Sport après la rencontre. Cavani va devoir redoubler d’efforts et s’armer de courage cette saison s’il souhaite disputer les matchs qui comptent.