"Ça ne sent pas bon", comment la crise LFP-DAZN inquiète les acteurs de la Ligue 1

Une saison et puis s'en va? Quelques mois après son arrivée comme principal diffuseur de la Ligue 1, DAZN se trouve désormais en conflit ouvert avec la LFP. La plateforme britannique et l'instance présidée par Vincent Labrune sont entrées dans une bataille juridique autour du paiement des droits TV du championnat. Et sans surprise, joueurs et entraîneurs sont touchés par cette nouvelle crise au sommet du football français.
"J’ai entendu ça, j’ai vu ça ce jeudi. De l’inquiétude? Oui je pense que c’est un peu le cas de tous les clubs en France à part peut-être le PSG ou des clubs suivis par de grands fonds d’investissement. Aujourd’hui, et c’est le cas à Nantes, on a une personne physique qui est présidente et qui injecte de l’argent tous les ans. Donc oui, moi honnêtement ça me fait mal au cœur", a confirmé le Nantais Nicolas Cozza en conférence de presse avant un déplacement à Monaco samedi lors de la 22e journée de L1. "Et je pense que vous aussi (les journalistes) parce que nous travaillons tous autour du football. Chez les supporteurs aussi, je pense que ça fait mal à tout le monde d’entendre que le football français va mal financièrement."
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La Ligue 1 "dans le Top 5 mais en bas du Top 5"
Formé à Montpellier puis revenu en France durant l'été 2024 après une expérience à Wolfsburg en Bundesliga, Nicolas Cozza a pu découvrir la vision allemande de la Ligue 1. Spoiler, elle n'est pas très bonne.
"Je ne sais pas pourquoi mais en Allemagne, on décrit souvent la France comme un championnat dans le Top 5 mais en bas du Top 5", a encore expliqué le latéral gauche des Canaris. "Des gens disent ça mais ils n’ont jamais joué en Ligue 1 et je trouve qu’ils ne peuvent pas trop comparer. Quand je suis arrivé en Allemagne, c’est une des premières choses qu’on m’a dit, que le championnat de France était dans le Top 5 mais cinquième. Je n’étais pas du tout du même avis parce que je pense que c’est un championnat relevé."
"Je suis inquiet parce qu’on ne sait pas où on va"
Souvent très cash sur les questions de gouvernance ou sur la problématique des droits TV, Antoine Kombouaré a lui aussi livré son ressenti sur le nouvel épisode du feuilleton des droits TV. Le technicien a confessé une certaine inquiétude.
"Vous connaissez ma position donc forcément je n’en pense pas que du bien. Et puis surtout je suis…oui le mot c’est inquiet. Je suis inquiet parce qu’on ne sait pas où on va. Quand vous ne voyez pas ce qu’il va se passer, quand vous ne savez pas ce qu’il va se passer, il y a beaucoup d’inquiétude", a concédé l'entraîneur nantais lors de son passage face à la presse. "Nous, forcément, on se concentre sur notre travail aujourd’hui et mon souci c’est de savoir comment aller gagner à Monaco. Mais dans un petit coin de la tête, forcément on est concernés."
Avant de préciser: "Concernés parce qu’il se passe des choses qu’on n’aime pas. Se dire qu’aujourd’hui, tu peux te retrouver avec un diffuseur qui ne veut pas payer ou qui ne veut pas payer la totalité de ce qu’il doit, c’est embêtant parce que ça touche directement les finances des clubs. Et les clubs sont déjà en grande difficulté. Je ne sais pas où on va. En tout cas, c’est de l’inquiétude."
Kombouaré reconnait que "ce n'est pas bon signe"
Concerné et inquiet, Antoine Kombouaré ne veut pourtant pas sombrer dans un fatalisme. Surtout que sa priorité du moment reste le duel contre Monaco et la lutte pour le maintien en Ligue 1. Le coach kanak laisse à sa direction le soin de gérer le dossier des droits TV et la crise LFP-DAZN.
"Les présidents des clubs sont concernés, la Ligue est concernée, les diffuseurs sont concernés. Il y a plein de décisions à prendre mais chacun son travail", a ainsi affirmé l'ancien défenseur de l'équipe de France. "Moi je suis entraîneur et mon travail c’est de savoir comment le FC Nantes peut se sortir de sa position pour être dans la première partie de tableau. Mais il est clair qu’aujourd’hui ça ne sent pas bon ce qu’on entend, ce qu’on voit, ce qui est écrit et ce qui se dit. Ce n’est pas bon signe, on est inquiets."