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Daniel Riolo : "La mise au point du PSG"

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Retour sur la J31 de Ligue 1…

L’OM débute en 3-3-3-1 et un marquage individuel. Ce n’est pas très net. Et le pressing fou de l’OM attendu ne peut pas s’exercer. Le PSG affiche en effet beaucoup de calme et une volonté immédiate de maîtrise de l’évènement. Ce 3-3-3-1 qui augmente les distances entre les joueurs laisse des espaces et vite on se rend compte que le PSG pourrait bien en profiter. Les Marseillais semblent assez nerveux, comme s’il fallait qu’ils se retirent de la pression.

Le début de match manque de rythme, pourtant on sent que si Paris accélère, ça peut faire mal à cette défense marseillaise pas vraiment compacte. Ibra, Pastore, Cavani s’offrent de belles situations mais sont bien mous au moment de conclure. L’OM est dans le flou. Sa tactique, ses marquages, tout le monde apparaît perdu. Face à la technique des Parisiens, l’OM se trompe dans son approche. La seule chose qui sauve l’OM c’est que le PSG joue tranquille au lieu d’enfoncer le clou. Pourquoi le PSG joue à ce point au ralenti alors que sa supériorité est évidente ? Suffisance incroyable = punition. Une action, une seule de l’OM, un beau mouvement qui se termine par une tête de Gignac qui mange Marquinhos statique. 1/0.

Dans la foulée, Matuidi égalise. Un très beau but qui n’enlève pas l’impression que ce PSG, supérieur, joue avec le frein. La suffisance, c’est aussi quand David Luiz garde un ballon inutile, attend la faute et se blesse. Un vrai coup du pour la fin de saison. La suffisance, c’est aussi cette perte de balle ridicule et le 2e but de Gignac ! L’OM joue, se bat, accepte de ne pas avoir le ballon tandis que le PSG se complaît dans une facilité qui ne sied pas à ce genre de match. D’habitude l’OM joue et peut parfois manquer d’efficacité, mais là, c’est le contraire. Très efficace et profitant de la nonchalance parisienne.

« Si le PSG "appuie", il est bien au-dessus de l’OM »

Le PSG revient avec enfin une attitude à la hauteur du choc. Et en cinq minutes, le match bascule côté PSG. Paris passe devant 3/2. La différence ? Juste de l’intensité, un comportement adéquat. Il est bien évident et on le sentait dès le début que si le PSG « appuie », il est bien au-dessus de l’OM. L’homme fort, c’est Matuidi. C’est lui qui donne le tempo de son équipe. Le match devient totalement débridé. Ça part dans tous les sens. Les lignes de l’OM cassent. Le déséquilibre et le risque semblent grands. Mais c’est le jeu de cet OM. Tactiquement c’est ouvert, on pourrait presque dire, pas très sérieux. Le problème de l’OM, c’est le milieu. Ça ne tient pas. Payet a peu à peu disparu et sans personne pour organiser, le jeu de Marseille est pauvre. Peut à petit, on sent également la fatigue s’emparer des marseillais qui ont beaucoup couru après le ballon.

Paris a les occasions pour creuser l’écart. Mais comme souvent, les situations sont mal exploitées. Paris recule et attend que le terrain s’ouvre devant lui. Bielsa change son attaque. Après Thauvin, Gignac et Ayew entrent. Des hommes frais pour presser et attaquer. Pour tout tenter. Il reste 20 minutes et l’OM est prêt à tout lâcher. Le 3/3 ou le 2/4, peu importe. Et vraiment Paris pourrait mener 4/2, mais ce PSG continue d’être inefficace. Ibra semble faire 150 kg. Le PSG est meilleur sans lui. Ça ne fait plus de doute. Il propose dans ce match un néant footballistique. Pourtant Blanc ne le sort pas. L’OM termine avec le ballon. Paris défend et continue de ne pas boucler un match qui devrait l’être depuis longtemps. Un PSG qui doit terminer à 10. Les trois changements ont, en effet, été faits quand Motta se blesse. Mais l’OM est cuit depuis longtemps dans cette seconde période. Avec Verratti et Matuidi, absolument énormes, le PSG gère sa fin de match. 3/2, Paris est bien le patron de la L1…

« Aulas ne fait jamais rien par hasard »

Avec sa victoire à Guingamp, l’OL reste en course pour le titre. J’avais d’abord pensé que ce déplacement pouvait être difficile. Mais à trois jours de sa demie de Coupe à Auxerre, l’EAG avait la tête ailleurs. Visiblement, il n’y a avait aucune intention de jeu, juste attendre et regarder Lyon jouer. L’OL a donc mis très vite la main sur le match et a remporté un succès facile.

Pour Monaco, ce sera au mieux le podium. Il faudra pour ça, gagner le match en retard devant Montpellier. Encore une fois, l’ASM a perdu des points à domicile. Face à l’ASSE, les Monégasques ont pourtant cherché à faire le jeu, à attaquer, mais décidément ce n’est pas dans l’ADN de cette équipe. Sainté a donc ramené un point de son déplacement. Il y avait longtemps que je n’avais pas vu les Verts faire un gros match. Je n’aime pas trop la formule « jouer avec ses moyens », mais dans ce cas-là, je comprends. Sainté n’est pas une équipe qui attaque, qui dispose de bons joueurs techniques, mais elle est capable d’afficher d’autres qualités, et notamment celle de pouvoir mettre une belle intensité, de défendre en avançant, ne pas juste attendre.

Pour le reste, dans cette J31, j’ai vu une belle équipe de Caen. Et puis, la polémique Labrune/Aulas. Que certains en aient ras le bol du cirque Aulas/Arbitres, c’est normal. C’est exaspérant et il faut que ça cesse. Aulas fait le show en marge de l’OM/PSG, normal et calculé. Le président de l’OL ne supporte pas le classique de la L1. Il n’est pas dedans et ça le perturbe. Depuis plusieurs années, il cherche à s’immiscer au milieu des deux. Et comme il sait que le PSG est « hors L1 », il veut affronter l’OM. Son derby face à Sainté ne lui suffit pas. Il n’a finalement que mépris pour cette rivalité régionale. L’OL vise le national, l’international et il a besoin de créer l’événement. Aulas ne fait jamais rien par hasard. Cette polémique entre dans le cadre d’un plan de communication et marketing d’occupation de l’espace…