FFF-LFP - Caïazzo: "Le football français est sclérosé"

Bernard Caïazzo - AFP
Le feuilleton sur le dossier des deux montées et deux descentes a connu ce jeudi un nouveau rebondissement. Le comité exécutif de la Fédération française de football (FFF) a invalidé la décision de la Ligue de football professionnel (LFP) d’acter ce principe pour la saison 2015-2016. Depuis, les représentants des clubs professionnels ne décolèrent pas. Alors que Frédéric Thiriez, président de la LFP, a déjà promis qu’il n’allait pas « en rester là », Bernard Caïazzo, l’un de ses vice-présidents, dénonce la volonté de la FFF de devenir omnipotente.
« C’est la première fois dans le football que la Fédération intervient pour annuler une décision de la Ligue professionnelle de football, enrage-t-il dans l’Intégrale Sport sur RMC. On a dépassé le stade de ce sujet des deux montées et deux descentes. Derrière ça, il y a la volonté de la Fédération de diriger le football professionnel. Noël Le Graët est au conseil d’administration de la Ligue et on l’a tous entendu dire, "la maison du football professionnel français, c’est la Ligue, ce n’est pas la Fédération. La FFF n’a pas à se mêler de ce sujet". Il y a une certaine contradiction. Pourquoi le football souffre de ces problèmes de gouvernances ? C’est que même lorsqu’on est majoritaire, on n’arrive pas à faire appliquer des décisions. Comment peut-on avancer dans le football ? »
« Il n’y a aucune réforme »
Le président du comité de surveillance de Saint-Etienne s’attend désormais à un bouleversement de la gouvernance en fonction des prochaines décisions rendues par la justice et les recours utilisés. « A un moment donné, il faut percer un abcès et aller au bout de quelque chose. Le vrai sujet aujourd’hui c’est : qui dirige le football professionnel français ? Si le foot français est dirigé par la Fédération, ce qui serait nouveau en France, ça aurait une signification, explique-t-il. La justice va donner une réponse et là, on va savoir et ça va changer la façon de penser des présidents, des actionnaires et des clubs de football en L1. Si la FFF se met à diriger le football français, elle dirigera aussi la L2 mais de la manière dont le souhaitent les présidents des clubs de L2. On a ouvert la boîte de Pandore. »
Caïazzo conclut en pointant du doigt l’inertie de la FFF : « Je suis très content que le sujet soit sur la place publique parce que c’est l’avenir du football. Le football est sclérosé. Il n’y a aucune réforme. Quand on doit faire quelque chose, c’est le parcours du combattant. La minorité n’accepte jamais la décision de la majorité. »