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"Il faut que les sanctions soient absolument exemplaires": Longoria, Fonseca, le syndicat de l'arbitrage français monte au créneau

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Après le craquage de Paulo Fonseca face à Benoît Millot ce dimanche, le porte-parole du syndicat de l'arbitrage français Olivier Lamarre a exprimé son ras-le-bol alors que l'arbitrage français est mis à rude épreuve ces derniers jours.

"Trop c'est trop". Alors que la sortie de Pablo Longoria concernant l'arbitrage a fait couler beaucoup d'encre à l'issue de la défaite de l'OM à Auxerre, le pétage de plomb de Paulo Fonseca ce dimanche lors de la victoire contre Brest est la goutte d'eau qui fait déborder le vase. Dans le temps additionnel, le coach lyonnais a perdu ses nerfs face à Benoît Millot en le confrontant tête contre tête et s'expose à une très lourde sanction.

"Là ça commence à faire beaucoup", s'est plaint Olivier Lamarre, porte-parole du syndicat de l'arbitrage français, dans Bartoli Time sur RMC. "Il faut croire que monsieur Fonseca était le seul acteur du football professionnel cette semaine à ne pas avoir compris qu'il fallait respecter l'arbitre, le seul à ne pas avoir entendu que la ministre s'était exprimée. Le président de la Fédération s'est exprimé, le président de la Ligue s'est exprimé. Il y a eu des sanctions à Marseille. On croit rêver! On doit, dans le foot pro, être exemplaires. On a des gosses qui nous regardent, des adultes aussi qui jouent dans le monde amateur et se croient autorisés à faire la même chose. Là il y en a vraiment marre. D'habitude nous les arbitres, nous disons qu'on laisse faire les commissions de discipline en leur âme et conscience. Mais quand même. On ne peut pas s'empêcher ce soir de dire qu'il faut que les sanctions soient absolument exemplaires. Venir au contact de l'arbitre, c'est juste pas possible. Il n'y a aucun sport où on voit ça."

Les arbitres doivent "protéger les joueurs"

S'il n'a pas échangé avec Benoît Millot à l'issue de la rencontre, Olivier Lamarre confirme que le président de l'Unecatef (Bertrand Reuzeau) "était abattu" après ce nouvel épisode impliquant le corps arbitral. "Ce sont tous les acteurs du foot, joueurs, éducateurs, arbitres, qui disent 'reprenons-nous, sinon on va dans le mur'. Nous attendons que maintenant, ça tape fort! Si on n'est pas exemplaires... il faut que les gens comprennent. J'espère que la Commission de discipline prendra très vite une sanction de très haut niveau."

Face à la montée des violences, les arbitres peuvent-ils exercer un droit de retrait et ainsi frapper un grand coup? "Les arbitres l'ont dit explicitement cette semaine. Ils ont été voir la ministre des Sports, Philippe Diallo, Vincent Labrune pour dire que si une autre fois les arbitres sont attaqués dans leur sphère privée, les familles (en référence à Jérémy Stinat, ndlr), là oui, on considèrera qu'il y a réellement mise en danger et qu'il est légitime d'exercer son droit de retrait. Dans le cas de cet après-midi, ce n'est pas la sphère privée. Mais c'est l'exemple terrible que l'on envoie à tous les amateurs de football à tous les niveaux. On ne peut pas une seconde qu'à la télé, des centaines de milliers de personnes voient cette image. Nous les arbitres, on est là pour protéger les joueurs pour que les règles s'appliquent pour qu'on puisse jouer de la même manière sur tous les terrains de France. On n'est pas là pour se faire bousculer. Ce n'est pas possible et c'est vrai à tous les niveaux."

Alors que le sujet de l'OM et le cas Longoria a été évoqué au conseil d'administration de la Ligue de Football Professionnel, "tous les présidents de clubs sont intervenus pour parler du devoir d'exemplarité", rappelle Olivier Lamarre. "Dirigeants, entraîneurs, on a le devoir de faire attention à ce qu'on fait. Les présidents ont appelé au calme, le syndicat des joueurs et des entraîneurs aussi... Fonseca devait être sur Mars cette semaine!" À défaut d'être sur une autre planète, l'entraîneur lyonnais pourrait ne pas s'asseoir sur son banc pour un long moment.

AS avec Bartoli Time