
L'OL bientôt sous pavillon américain
Le dossier autour de la reprise de l’OL est encore en cours et les options s’affinent. Selon nos informations, le club lyonnais a reçu cinq offres. Trois restent aujourd’hui en course, toutes américaines. Il s’agit de racheter 40% du capital de l’Olympique Lyonnais: les parts de Pathé et IDG, en vente depuis le 8 mars et la mise sur le marché, via un communiqué de presse, par ces deux actionnaires de référence de leurs parts respectives (19,36% pour Pathé et 19,85% pour IDG). Avec une grosse offre financière qui permettra à Lyon de bénéficier d’une grande marge de manœuvre pour ses futurs investissements.
Gillett pas en pole
Parmi les trois offres, figurerait celle de Foster Gillett, même si cette option n’est pas en pole. Originaire du Colorado, l’homme de 45 ans est le fils de George Gillett, qui fut propriétaire de Liverpool entre 2007 et octobre 2010. Période durant laquelle Foster Gillett officiait en tant que directeur du club anglais. La famille avait revendu ses parts en octobre 2010 après des désaccords avec les autres actionnaires. Il fut aussi directeur général de Booth Creek Management Corporation dans le Colorado, une société qui gère des stations de ski, et a également été impliqué dans une équipe NASCAR, Richard Petty Motorsports, jusqu'en 2010. Il y a quelques mois, Gillett était aussi en discussions avec les propriétaires de Derby County pour prendre le contrôle du club, qui vient d’être relégué en League One (troisième division britannique).
Un fonds de pension américain, proche du milieu du basket et de la NBA, est très intéressé par la présence de Tony Parker à l’OL. Cette offre serait très bien placée par rapport aux autres. Les négociations sont en cours et le processus s’annonce assez long.
Un nom filtrait régulièrement depuis quelques jours: celui John Textor. Il avait d’ailleurs confirmé, dans le podcast "Off the pitch", qu’il voulait étendre son réseau depuis Botafogo et Molenbeek ou Crystal Palace. Sans citer l’OL, tous les regards convergeaient vers ce club. Il a bien fait une visite du stade.
Aulas ne partira pas
Jean-Michel Aulas, le patron de l’Olympique Lyonnais, est actuellement à la manœuvre. Et il l’a lui-même avoué lors d’une réunion de la Ligue de football professionnelle en visioconférence, justifiant son absence physique par le fait qu’il est dans "la phase finale de la cession des parts du club". L’actuel président de l’OL ne va d’ailleurs pas partir une fois le dossier bouclé. Légalement, Jean-Michel Aulas est obligé de rester aux commandes entre quatre et sept ans.
Le montant de la transaction n'est pas connu pour le moment, mais il pourrait atteindre 580 millions d'euros. En 2016, le groupe chinois IDG avait racheté 20% du club contre un chèque de 100 millions d’euros. La valorisation d’OL Group s’élevait alors à 500 millions.
Prioritaire dans la négociation de la gouvernance future, Jean-Michel Aulas a toujours eu en tête de faire la même opération qu’en 1999, quand le groupe Pathé était entré à hauteur de 100 millions de francs dans le club, tout en laissant le pouvoir à celui qui avait repris l’OL en deuxième division en 1987. Tout l’enjeu des négociations en cours est de faire entrer de l’argent frais tout en conservant la main. Depuis cette date, le groupe est détenu à 27,72% par Holnest - le family office de Jean Michel Aulas - 19,36% par Pathé et 19,86% par IDG. Plus de 33% sont éparpillés entre les petits actionnaires, sans compter d’autres participations mineures de personnalités lyonnaises historiques.
Un projet global attractif pour un homme d’affaires américain
Le club a certes subi la pandémie et contracté un PGE important, mais son actif matériel (Groupama Stadium, centre d’entraînement de Décines, Académie située à Meyzieu et le trading afférent, franchise de football féminin aux USA avec OL Reign, la participation dans l’ASVEL masculin et féminin…) s’agrandit, avec notamment la future LDLC Arena, dont le financement a été récemment ficelé. Avec ses revenus récurrents en termes de concerts, de matchs d’Euroleague de l’ASVEL et des rendez-vous de "esport", l’OL est attractif pour un homme d’affaires américain avec une récurrence de business sportif et de spectacle. Sans oublier les séminaires. Si, au départ, la vente concerne près de 40% des parts « historiques » de Pathé et d’IDG, elle pourrait ensuite devenir plus importante et dépasser les 50%. Le club, de son côté, se refuse à tout commentaire.