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Le Graët et la vidéo: "On ne reviendra pas en arrière"

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Invité de Breaking Foot ce vendredi sur SFR Sport 1, Noël Le Graët a évoqué les sujets d’actualité, dont celui de l’arbitrage-vidéo. Le président de la FFF appuie cette expérimentation.

Ces derniers jours ont été marqués par des tests sur la vidéo en France et quelques ratés de la Goal Line Technology qui ont conduit à la suspension du contrat avec Goal Control. Etes-vous agacé par ce que vous avez vu sur les terrains?

Agacé, non. La France est au début. Elle expérimente comme l’Italie, l’Espagne et l’Allemagne. Il y a encore des petits couacs, la technique n’est pas encore garantie à 100%. Mais depuis deux ans et demi, les erreurs ont été relativement modestes. On l’a vu ces derniers jours avec la vidéo. Ce sont des essais. Il faudra apprendre à travailler avec la vidéo. Je pense qu’on ne reviendra pas en arrière. On a un intérêt commun toutes les nations à bien travailler sur ce dossier qui sera performant dans peu de temps. C’est de l’aide à l’arbitrage.

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Je suis pour le moins d’interruption possible et surtout des décisions rapides, quitte à avoir une erreur. Au football, le ballon doit toujours circuler, le plus vite possible, tout le temps. Si ce sont des palabres pour un maillot tiré ou pas… l’arbitre est maître du jeu. Le reste, c’est de l’aide. La vidéo n’a pas à intervenir à tout moment. Les décisions doivent être prises de façon rapide et incontestable. Il faut que la technique soit au point. Elle le sera rapidement.

Aider les arbitres, cela pourrait aussi permettre d’arrêter certaines polémiques comme on l’a vu récemment avec Jacques-Henri Eyraud (président de l’OM) qui s’est plaint de l’arbitrage…

Vous croyez que c’est nouveau? Ça fait quelques années que je suis dans le football. J’ai toujours entendu le président qui perd ne pas être très content de l’arbitre. Qu’est-ce qu’il est responsable des défaites… Le foot français progresse. L’arbitrage français est de plus en plus reconnu au niveau européen. La mode de critiquer n’est pas nouvelle. Il peut y avoir des erreurs mais un match ne se joue pas sur une décision d’arbitrage. L’arbitre est uniquement le juge pour que le jeu puisse se dérouler et il faut lui faire absolument confiance.

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Ce week-end, certains clubs de Ligue 1 n’ont pas laissé l’intégralité de la recette aux clubs amateurs qu’ils avaient affrontés. Quel regard portez-vous sur ces polémiques?

Les clubs (professionnels) dans la grande majorité jouent le jeu avec les amateurs. C’est la seule compétition qui permet de faire jouer pros et amateurs. C’est la fête du foot. C’est une habitude (de laisser la recette aux clubs amateurs) qui a été prise, ce n’est pas dans les textes. Je trouve très bien quand des pros laisse la recette mais les textes ne changeront pas, je préfère le savoir-vivre.

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Laura Georges a quitté le PSG pour signer au Bayern Munich. Va-t-elle définitivement quitter le Comité exécutif de la FFF en raison de son éloignement géographique, elle qui y siège en tant que secrétaire générale?

Elle est extrêmement motivée pour être titulaire en équipe de France. Corinne Diacre l’a sélectionnée et a confiance en elle. Elle lui demande de jouer. Priorité au jeu. Elle a souhaité quitter le PSG car elle n’était pas titulaire. Je lui ai dit que si elle était titulaire au Bayern dans trois-quatre mois, il faudra qu’elle démissionne du Comex car elle ne pourra être présente, mais si elle n’est pas titulaire, on pourra revoir notre position. Mon souhait, c’est qu’elle soit heureuse dans la vie. Je ne vais pas l’empêcher de jouer. Mais si elle habite à Munich et que tout va bien pour elle, elle sera obligée faire une pause au Comex.

Concernant l’équipe de France, les primes pour les joueurs au Mondial 2018 seront-elles alignées sur le modèle que celui choisi à l’Euro 2016?

Il n’y a plus de primes pour les qualifications et tout ça... Les joueurs ont droit à 30% des sommes données par la FIFA (un montant total de 330 M€ seront distribués durant la compétition, dont 25 pour le vainqueur).

Vous aviez indiqué votre souhait de voir l’équipe de France jouer en Algérie sous votre mandat. Est-ce que l’organisation de ce match amical est encore dans votre tête, en réflexion?

Il faut être deux pour discuter. Le président de la Fédération algérienne vient de changer (Kheïredinne Zetchi a succédé à Mohamed Raouraoua). J’avais des contacts avec l’ancien président. Cela paraissait possible mais pour le moment, il n’y a pas eu une réelle volonté. La mienne est intacte. Lorsque l’Algérie nous présentera, en toute sécurité, une véritable envie, je serai très fier d’aller là-bas, vraiment très fier. Depuis un moment, j’ai souhaité y aller.

Propos recueillis par Mohamed Bouhafsi