"Le problème, c'est moi": l'OL sauvé, le cow-boy Textor sort du silence et tire sur la DNCG, la LFP et la FFF

Bang! Bang! Cow-boy un jour, cow-boy toujours. Contraint à une mise en retrait de son rôle de président de l'OL, John Textor a assisté d'un peu plus loin à la survie du club rhodanien après le passage en appel de Michele Kang devant la DNCG ce mercredi. Les Gones maintenus, celui qui reste propriétaire via Eagle Football Group a réglé ses comptes avec les instances du football français ce jeudi lors d'un long entretien accordé au média britannique talkSPORT.
"Je crois que les gens doivent comprendre la DNCG. Vous n’avez jamais vu une situation dans laquelle un club se rend à une audience et dispose d’importantes liquidités, d’importants flux de trésorerie entrants", a estimé l'homme d'affaires américain en guise de préambule. "En fait, on prévoyait même qu’il y aurait plusieurs centaines de millions supplémentaires avec la vente de Crystal Palace. Comment un club comme ça peut être rétrogradé?"
Textor ne comprend pas le fonctionnement de la DNCG
A l'inverse de son passage devant les instances financières de l'UEFA où l'OL a écopé d'une simple amende, le récent 6e de Ligue 1 avait ainsi été envoyé en Ligue 2 par la DNCG. Des décisions contraires d'une institution à l'autre qui ont suscité quelques interrogations chez John Textor. Et forcément, le patron de Botafogo en a profité pour dézinguer le gendarme financier du football français.
"La réponse est que le processus de la DNCG est très subjectif. Ce n’est pas tout noir ou tout blanc", a aussi pesté l'Américain de 59 ans. "Ils prendront littéralement vos revenus de joueurs et de transferts et diront que cela doit être nul."
Avant de continuer sur les raisons qui, selon lui, ont poussé l'organisme de contrôle à sanctionner Lyon: "Je pense que je suis en grande partie le problème. J’essaie d’être un agent de changement. Je pense que la gouvernance en France ne fonctionne pas."
"La Ligue est constamment accusée de corruption"
A l'écouter, ce n'est pas tant l'OL mais bien John Textor qui dérangerait au sein des instances hexagonales. L'actionnaire majoritaire du club rhodanien a ensuite critiqué ouvertement le fonctionnement de la LFP.
"Nous essayons de mettre en place un modèle comme celui de la Premier League où chaque club dispose d'une voix. Cela n'avait jamais été fait de cette manière auparavant", a poursuivi le nouveau-venu dans le foot français. Avant d'envoyer une pique à Vincent Labrune.
"La Ligue est constamment accusée de corruption. Il y a eu une plainte contre le président."
Et si la FFF semblait épargnée jusque-là, l'instance présidée par Philippe Diallo risquerait bientôt de nuire à la Ligue 1 et à ses clubs en voulant reprendre la main.
"La Fédération française de football tente de prendre le contrôle de la Ligue, ce qui est une grave erreur", a encore lâché John Textor dans le podcast White & Jordan sur talkSPORT. "J'arrive, nous avons plusieurs commissions et je dis que je remets littéralement en question l'existence de la DNCG et sa nécessité."
Textor se présente comme "un perturbateur" et "un réformateur"
Se voulant clairement un acteur du changement en Ligue 1, John Textor a marqué les esprits lors de sa présidence à l'OL. Par sa gestion, et notamment via la multipropriété, qui a entraîné de nombreuses critiques ainsi que par son attitude parfois trop directe pour certains. Le "cow-boy" comme l'avait même appelé Nasser al-Khelaïfi pendant une réunion à la LFP n'a pas prévu de changer sa manière de faire.
"Si je parle d'un nouveau modèle, d'un modèle réformiste où il n'y a pas de DNCG mais des règles claires et nettes comme en Premier League, je ne suis probablement pas la personne la mieux placée pour aller demander le soutien de cette même DNCG. Donc oui, le problème, c'est moi", a finalement relancé l'ex-président lyonnais avant de conclure sa rafale de tirs.
"J'étais un perturbateur, un réformateur. Oui, le chapeau de cow-boy était drôle, mais pas pour eux. Nasser (Al-Khelaïfi) l'aimait et le trouvait drôle. On s'entend très bien", a même glissé John Textor. "Mais non, je ne m'intègre pas très bien dans le modèle de gouvernance français, et c'est bien pour cette raison qu'il faut rester."