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Les quatre propositions fortes de Thiriez pour révolutionner la FFF

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Ancien président de la LFP, Frédéric Thiriez était l'invité de l'After Foot ce mercredi sur RMC. Il a diagnostiqué les quatre problèmes qui selon lui empêchent la FFF de bien fonctionner.

"Il serait enfin temps que la démocratie arrive jusqu'à nos fédérations." Avocat, président de la Ligue de football professionnel de 2002 à 2016, mais aussi candidat à la présidence de la FFF battu en 2021 par Noël Le Graët, Frédéric Thiriez était l'invité de l'After Foot ce mercredi sur RMC. Il a livré son regard sur la crise que traverse actuellement la fédération, et listé quatre propositions pour révolutionner l'instance.

"Ce n’est pas qu’une question d’hommes la crise de la FFF, ce sont des problèmes de gouvernance. Je veux changer le système. Les hommes sont l’objet d’un système. Il y a quatre problèmes à la FFF. Le premier, c'est qu'il n’y a pas de pluralisme au comité exécutif, c’est invraisemblable. La liste qui arrive en tête obtient tous les sièges. Il n'y a aucune représentation de la minorité. Tous les élus au comex sont par définition des fidèles du président. Moi j’étais le seul à prendre la parole quand j’y étais. C'était un dialogue entre Le Graët et moi. La proportionnelle avec prime majoritaire n’est pas un système idiot. Il faut une majorité, mais il faut que la minorité soit représentée. La liste arrivée en tête obtient la moitié des voix et le reste est réparti à la proportionnelle entre toutes les listes y compris celle arrivée en tête. Je pense que ça peut aboutir si on l’explique", a d'abord souligné Thiriez.

"Les contre-pouvoirs ont été étouffés"

Deuxième point : impliquer les 13.000 clubs français dans les prises de décision. "Le suffrage universel n’a pas encore pénétré les instances du foot. Il faut que les gens en discutent, il faut un débat. Aujourd'hui, l’élection ressemble à celle du Sénat sous la IIIe République. Le suffrage universel des clubs, c'est la moindre des choses", a développé l'ancien patron de la LFF. Troisième point : les contre-pouvoirs. "On est tous frappés par l’autoritarisme et le verticalisme de la FFF et du pouvoir du président. On avait pourtant prévu un contre-pouvoir : la Haute autorité du football. Ça devait être le conseil de surveillance du comex. Vous en avez déjà entendu parler ? Qu’est-ce qu’ils ont fait depuis la crise qui ne remonte pas à aujourd'hui ? C’est effrayant. Les contre-pouvoirs ont été étouffés. Le Conseil national de l’éthique est un contre-pouvoir. J’y croyais beaucoup quand on l’a créé. Mais qu'est-ce qu'ils ont fait quand on a vu toutes les accusations d'abus sexuel ?", a poursuivi Thiriez sur RMC.

"Dernier point : vous vous rendez compte que le comex n’a pas le pouvoir de démettre le président de la FFF ? On a des statuts qui sont faits pour empêcher toute transparence, tout contrôle démocratique. Il faut que ça cesse. Je propose une réforme des statuts, là c’est une dictature institutionnalisée...", a-t-il ajouté, avant de proposer la mise en place d'un "Parlement du foot. "Pour l’élection du comex, il faut que les 13.000 clubs votent. Ensuite, pour la gestion de la FFF, c'est l'assemblée générale. Je propose de créer un Parlement du foot avec tous les présidents de districts, de ligues, les familles du foot, les syndicats, les internationaux… C’est ce Parlement qui exercerait le pouvoir législatif, financier, le contrôle de la FFF. Je veux une démocratie directe pour l’élection du président et du comex, et un Parlement du foot pour le pouvoir législatif."

RR avec l'After Foot