RMC Sport

OM: c'est grave docteur ?

placeholder video
Auteur d'un début de saison encourageant, l'OM piétine depuis quatre matchs. Plombé par les absences de plusieurs cadres, l'effectif est trop limité pour être compétitif. Si André Villas-Boas va enregistrer des retours après la trêve internationale, le calendrier s'annonce dantesque. De quoi s'inquiéter ?

C'était il y a à peine 20 jours mais ça paraît déjà si loin. Étincelant offensivement, l'OM s'imposait avec la manière sur la pelouse de Louis-II (3-4). Une victoire qui propulsait le club sur le podium de la Ligue 1 au soir de la cinquième journée, à la suite d'une belle série de succès contre Nice, Saint-Étienne et Monaco. De bons résultats qui avaient suscités un fort enthousiasme à Marseille, dans une ville si propice à s'enflammer.

Le tournant de Montpellier

Depuis, le souffle est clairement retombé. Les beaux jours de l'été ont laissé place à la morosité de l'automne. La réception de Montpellier le 21 septembre dernier a constitué un premier tournant dans la saison olympienne. Auteur d'un excellent match dans le contenu avec un jeu chatoyant qui a ravivé un Vélodrome toujours nostalgique de l'époque Bielsa, l'OM a pêché dans la finition en concédant un nul frustrant (1-1).

Surtout, deux joueurs ont perdu leurs nerfs en toute fin de match. Boubacar Kamara dans un premier temps sur une bousculade, puis Dimitri Payet avec des insultes envers l'arbitre. Résultat des courses, respectivement deux et quatre matchs de suspension. Pour ne rien arranger, Alvaro, recrue très convaincante lors de ses premières apparitions, s'est blessé pour une durée d'un mois. Dans un groupe plus qualitatif que quantitatif, l'addition s'est payée cash.

Un effectif trop court

Outre l'absence de longue date de Florian Thauvin, André Villas-Boas a dû composer sans sa charnière centrale titulaire. Plus handicapante encore, la suspension de Dimitri Payet. Installé dans un rôle hybride de milieu gauche qui dézone énormément dans l'axe, la créativité du jeu marseillais repose essentiellement sur son numéro dix. Sans lui, l'animation offensive manque d'idées.

Une sensation confirmée lors du déplacement à Dijon. Face à un adversaire en manque de confiance, l'OM a été en grande difficulté en décrochant un petit point (0-0) grâce à un immense Steve Mandanda. De retour à son meilleur niveau suite à sa perte de poids estivale, le portier est la grande satisfaction du moment. Il a également été un acteur majeur du match nul à domicile face à Rennes (1-1) en sortant une double parade exceptionnelle devant Adrien Hunou.

Si Dimitri Payet est si important, c'est aussi parce qu'il n'a pas de remplaçant digne de ce nom. Dans la lignée de ses prestations depuis son arrivée sur le Canebière, Nemanja Radonjić affiche un niveau de jeu très loin des attentes pour un joueur qui a coûté 12 millions d'euros. André Villas-Boas n'a pas d'autres solutions pour animer ses côtés si ce n'est des jeunes comme Lihadji et Aké, encore trop tendres pour la Ligue 1. "Nous sommes en difficulté à cause des blessés et des suspendus", s'est lamenté le coach portugais suite à la défaite sur la pelouse d'Amiens (3-1). Une rencontre dans laquelle Dario Benedetto a encore marqué. Les qualités de buteur argentin sont une éclaircie dans le ciel sombre marseillais.

Un mois décisif

Après la trêve internationale, l'OM aborde un bloc de matchs décisifs contre des adversaires direct. Au menu, la réception de Strasbourg, le déplacement au Parc des Princes pour affronter le PSG et deux matchs au Vélodrome contre Lille et Lyon. Un bloc qui devrait permettre d'en savoir plus sur les ambitions réelles des coéquipiers de Valentin Rongier.

"Le mois qui arrive sera décisif, avec des parties face à des adversaires directs", annonce André-Villas Boas. Le technicien va pouvoir compter sur le retour de ses cadres. Contre Strasbourg, Kamara sera de retour à la place du jeune Perrin, qui a montré des lacunes. Contre le PSG, Payet et Alvaro devraient être titulaires. L'OM a tant besoin d'eux. 

Mehdi Elouar