RMC Sport

OM: Longoria en première ligne au coeur d'un été agité

Le président de l'OM Pablo Longoria vit un été chaotique depuis le départ soudain de Jorge Sampaoli. Vénéré pour la sérénité qu'il a su apporter après le départ de Jacques-Henri Eyraud, puis la qualification en Ligue des champions obtenue la saison passée, le patron du club commet aussi des erreurs.

Avis de tempête sur la Canebière. Porté aux nues par les supporters de l’OM pour son habilité à façonner, malgré des moyens limités, un effectif exigeant, pour un style de jeu qui l’était tout autant, correspondant peu ou prou à l’idée que s’en faisait son entraîneur d’alors, Jorge Sampaoli, le séduisant et passionné Pablo Longoria traverse une première zone de turbulences depuis le départ précipité de Jorge Sampaoli dans le courant de l’été. Coincé entre le marteau et l’enclume, entre la nécessité de composer avec une marge de manoeuvre réduite sur le marché des transferts et celle de combler un coach ambitieux, Pablo Longoria n’a eu d’autres choix que de s’entendre avec Jorge Sampaoli sur les conditions d’un départ, un an avant la fin de contrat du technicien argentin.

Il ne faudra que quelques jours au président marseillais pour annoncer le remplaçant de l’Argentin. Ce sera donc Igor Tudor, un coach dont les méthodes drastiques crispent le vestiaire. Moins interventionniste que son prédécesseur dans le mercato, il n’impose rien à sa direction. En revanche, Tudor entend dicter sa loi et imposer à ses joueurs un changement complet de philosophie, quitte à passer pour un dictateur auprès de ses troupes. Les joueurs qui s’attendaient à plus de diplomatie en ont eu pour leurs frais. Pour l’instant, Pablo Longoria semble faire front derrière son entraîneur malgré la fronde des joueurs, selon le quotidien L’Equipe, mais la situation paraît complexe à gérer avec un entraîneur aussi contesté, alors que la saison débute à peine.

Préparation calamiteuse, entraîneur contesté, recrues décevantes… tous les ingrédients du fiasco sont réunis à l’aube d’une saison qui devait être celle de la confirmation. Après André Villas-Boas et Jorge Sampaoli, Pablo Longoria va-t-il accompagner un troisième entraîneur vers la sortie ? Un tel échec constituerait une sacrée tâche sur le CV de Pablo Longoria, qui en comporte déjà quelques-unes. S’il a réalisé quelques jolis coups sur le marché des transferts (Guendouzi, Saliba, Under…) et qu’il pourra toujours porter à son crédit cette qualification directe pour la Ligue des champions, obtenue sur le gong en fin de saison dernière, il a aussi commis de grosses erreurs de casting dans le recrutement (Nagatomo, Henrique, Kolasinac, Balerdi, Lirola, Bakambu…).

Une gestion humaine qui pose question

L’intersaison a également mis en relief une gestion humaine particulière avec le traitement réservé au pauvre Bamba Dieng, mis à l’écart comme un malpropre alors qu’il est le meilleur buteur marseillais de la préparation estivale avec un temps de jeu très réduit et que tout semble indiquer qu’il puisse tout à fait correspondre au style de jeu prôné par Igor Tudor. Au lieu de cela, et alors que le joueur martèle qu’il se verrait bien continuer de progresser à Marseille, son président ne l’entend pas de cette oreille.

De l’aveu de son agent dans La Provence du jour, la situation de Bamba Dieng est "étrange". Le clan du Sénégalais s'impatiente, tandis que l'OM donne l'impression d'inciter le joueur à accepter l'idée d'un départ. Rétrogradé du jour au lendemain dans la hiérarchie des gardiens de l’OM suite au transfert de Pau Lopez, Steve Mandanda (aujourd’hui à Rennes), légende du club, avait lui aussi peu goûté ce déclassement subi, vécu comme une grande violence.

Écarté sans ménagement l’hiver dernier, Alvaro Gonzalez a depuis résilié son contrat avec l’OM, lui qui ne jouait plus sous les ordres de Sampaoli. Alors qu’il était l’un des Olympiens les plus utilisés par Jorge Sampaoli en 2020-2021, le défenseur central espagnol a brusquement disparu de la circulation. "Ils ont commencé à me rabaisser de manière incompréhensible après la façon dont je me suis comporté, alors que j'ai tout donné pour le club, que j'ai traversé vents et marées…", pestait Gonzalez dans une interview à L’Equipe en février dernier.

Sollicité par ses joueurs pour jouer les arbitres dans ce climat pesant qu’il a participé à créer, Pablo Longoria voit se profiler un sacré calvaire. Le président de l’OM devra tenter tant bien que mal de décréter l’union sacrée afin d’écarter le spectre d’une crise majeure qui lui pend au nez. Un entraîneur lâché par ses joueurs après les matches amicaux alors qu’il vient tout juste d’arriver, on n’a jamais vu ça. Et un entraîneur remercié avant même que sa première saison commence, encore moins. On n’en est pas encore à ce stade, mais l’atmosphère est suffocante dans la cité phocéenne.

QM