PSG: laisser filer un avantage, une mauvaise habitude cette saison

Quel est le point commun entre le nul du PSG dimanche dernier à Rennes (1-1) en Ligue 1 et sa victoire au bout du suspense mercredi à Montpellier (2-2, 6-5 tab) en demi-finale de la Coupe de France ? A chaque fois, les Parisiens ont mené. Et à chaque fois, ils ont été repris. En terre bretonne, c’est Neymar qui avait ouvert le score sur penalty, avant de voir Serhou Guirassy logiquement égaliser en seconde période. A La Mosson, Kylian Mbappé a mis son équipe en tête à deux reprises pour son retour de blessure. Mais Gaëtan Laborde et Andy Delort lui ont tour à tour répondu, pour pousser le match jusqu’à une séance de tirs au but conclue par le raté de Junior Sambia. Qualifié pour sa 19e finale de Coupe de France, le PSG a eu chaud et ce n’est pas la première fois cette saison qu’il se fait rejoindre après avoir trouvé la faille.
Renversé par Lorient, par Nantes...
En Ligue 1, ce scénario s’est produit à trois reprises sur ses huit défaites. La preuve évidente d’une certaine fragilité. Et cette mauvaise habitude pourrait bien coûter le titre aux coéquipiers de Marquinhos, pointés à trois longueurs du Losc à deux journées de la fin. Le revers le plus marquant reste sans doute celui essuyé le 20 novembre à Monaco (3-2). Ce jour-là, Paris semblait se diriger vers un succès tranquille grâce à un doublé de Mbappé, déjà lui. Mais sa seconde période d’un niveau abyssal avait permis aux Monégasques d’arracher la victoire, menés par un grand Kevin Volland. Autre symbole des failles parisiennes : le revers à Lorient (3-2) le 31 janvier, le premier de l’ère Mauricio Pochettino. Surpris en début de match sur un but de Laurent Abergel, les visiteurs étaient passés en tête sur deux penalties transformés par Neymar.
Avant de se saborder. Bien aidés par des attaquants parisiens incapables de tuer tout suspense et des défenseurs en grande souffrance, les Merlus avaient sanctionné la gestion ratée du champion de France. C’est aussi ce qu’on su faire les Nantais un mois et demi plus tard en prenant trois points au Parc des Princes (2-1), le 14 mars, malgré l’ouverture du score de Julian Draxler. Une sacrée contre-performance pour un petit Paris, aussi prévisible qu’amorphe, incapable de faire le break ou même de tenir le score. Les supporters n'ont pas pu oublier cet autre résultat décevant contre Bordeaux (2-2), le 28 novembre. Devant à la pause, leur équipe avait lâché deux points de plus, sanctionnée pour son déchet technique et son manque de hargne.
Quand on enchaîne autant de désillusions, la théorie de l’accident de parcours ne peut plus tenir. Et puis laisser filer un avantage, le club de la capitale sait aussi le faire sur la scène européenne, comme le montrent ces défaites face à Leipzig (2-1) en phase de groupes, le 4 novembre, et contre Manchester City (2-1) en demi-finale aller de la Ligue des champions, le 28 avril.
Un problème mental ?
En Allemagne, la partie avait pourtant bien démarré pour le PSG avec un but signé Angel Di Maria dès la sixième minute. L’Argentin avait ensuite manqué un penalty, le milieu s’était retrouvé étouffé par le pressing adverse et certains éléments avaient fini par perdre leurs nerfs, Idrissa Gueye et Presnel Kimpembe ayant été renvoyés aux vestiaires en seconde période. Difficile de ne pas voir des ressemblances entre ce match et celui face aux Skyblues, le 28 avril. Là encore, un but dans le premier quart d’heure (Marquinhos). Là encore, une seconde période mal maîtrisée. Et là encore, du carton rouge distribué (Gueye) et un revers à l’arrivée. En Ligue des champions, Paris a aussi été accroché par Barcelone (1-1), en huitième de finale retour, alors que Mbappé pensait avoir fait le plus dur en marquant le premier sur penalty, le 10 mars.
Que ce soit face à des cadors européens ou des clubs mal classés de Ligue 1, le PSG a rappelé à plusieurs reprises cette saison que maîtriser un match n'était pas vraiment son point fort. La faute à un manque de solidarité ? Une incapacité à gérer la pression ? Un problème physique ? De management ? Arsène Wenger avait avancé une piste de réflexion intéressante après le 2-1 subi contre City. "Ce qui était intéressant ce soir, c’est de voir qu’à 1-1, le PSG s’est effondré sur un plan mental. C’est lié au fait que cette équipe a perdu cette saison huit matchs en Ligue 1. Cela a des conséquences dans ce genre de situations. A 1-1, l’équipe se souvient qu’elle a perdu beaucoup de matchs cette année, ce n’est pas comme si elle se sentait imbattable. Sa confiance a diminué considérablement. Alors quand Manchester City a égalisé, l’impact psychologique était trop important pour Paris", avait souligné l'ancien manager d'Arsenal sur beIN Sports.
Un argument balayé par Pochettino : "Ce que je peux dire, c'est que de mon point de vue, l'équipe a été forte physiquement et mentalement malgré les coups reçus, les deux buts et l'expulsion. On a tenu à dix pendant 15 minutes contre une équipe comme City, qui va gagner la Premier League et qui est une équipe qui se construit depuis six ans avec une philosophie, une structure très claire. Une équipe sans qualité mentale ne pourrait pas éliminer le Bayern Munich ou Barcelone et ne pourrait pas jouer à ce niveau. Soit on a le mental, soit on ne l'a pas. On ne peut pas l'avoir un match et le perdre le suivant." Dans ce cas, à lui de reprendre la main pour que son équipe parvienne de nouveau à plier ses matchs au lieu de faire espérer ses adversaires.