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Rennes: exil des cadres, mercato discret... déjà l'heure de s'inquiéter?

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Amputé de nombreux cadres partis lors du mercato et après une préparation estivale décevante, le Stade Rennais lance sa saison ce samedi soir à Montpellier (20h). Une défaite et toute la stratégie mise en place par la direction bretonne se trouvera déjà remise en cause.

Vendredi, Hatem Ben Arfa publiait une nouvelle vidéo sur les réseaux sociaux afin de rappeler à ses fans - et peut-être à une partie des acteurs de Ligue 1 - en assurant qu’il continuait toujours de se préparer pour la nouvelle saison. L’an passé à la même époque, et après son départ houleux du PSG, le milieu offensif s’engageait avec le Stade Rennais. Cela ne devrait pas se reproduire.

Malgré certains éclairs de génie, l’international tricolore de 32 ans a quelque peu déçu en Bretagne, avec seulement neuf buts et six passes décisives en 41 rencontres. Mais l’ancien de Lyon et Marseille n’est pas le seul cadre de l’équipe rennaise à avoir quitté le Roazhon Park cet été. Si bien que le projet sportif du Stade Rennais risque bien d’inquiéter ses supporters.

L’exil des tauliers

Outre Hatem Ben Arfa, parti libre, plusieurs habituels titulaires ont plié bagages lors du mercato. En plus du néo-retraité Romain Danzé, remplacé en interne par le jeune Sacha Boey, le club a perdu son capitaine Benjamin André. Après cinq ans à Rennes, le Corse a décidé de rejoindre le LOSC pour y disputer la Ligue des champions. Un temps courtisé par Liverpool ces dernières saisons, le milieu de terrain de 28 ans aura rapporté sept millions d’euros.

Idem pour Tomas Koubek, parti à Augsbourg avec l'espoir d'y percer en Bundesliga. Si Edouard Mendy a débarqué pour succéder au gardien tchèque, Benjamin André n’a pas vraiment été remplacé. Même si Olivier Létang compte sur les prometteurs Eduardo Camavinga et James Léa-Siliki pour s’installer durablement dans le onze de Julien Stéphan.

La situation de Mexer, parti libre à Bordeaux, se veut symbolique d’un club qui peine à retenir ses cadres. Bonne nouvelle, l’expérimenté Jérémy Morel a signé gratuitement en provenance de l'OL, mais reste sur une saison quasi vierge (14 apparitions) dans le Rhône. Selon Ouest-France, Benjamin Bourigeaud intéresserait également l’AS Monaco et ferait même l'objet d'une offre.

Qui pour remplacer Sarr?

Très tôt lors du mercato, Rennes avait misé sur le talentueux Flavien Tait pour compenser la perte d’Hatem Ben Arfa. Mais le dernier jour du marché des transferts anglais, Ismaïla Sarr a rejoint Watford en échange d’un chèque estimé à près de 30 millions d’euros. Rare motif d’espoir la saison passée, l’international sénégalais devait porter la formation bretonne lors de cette campagne 2019-2020 en Ligue 1.

L’ancien messin parti outre-Manche se frotter aux rugueux défenseurs de Premier League, Julien Stéphan doit désormais revoir ses plans et tactiques offensives. Ou recruter. La piste menant à l’espoir lorientais Alexis Claude-Maurice s’est épaissie ces derniers jours. A moins que, encore une fois, la solution interne (Guitane, Siebatcheu, Gboho) se montre suffisante pour aider le club à tenir son rang en Ligue 1. "On a des attaquants comme M'Baye Niang ou encore Flavien Tait. Le projet collectif est plus important que les individualités", a martelé Olivier Létang ce jeudi au micro de RMC Sport.

Aucune certitude estivale

Malgré tous ces départs, l’optimisme aurait pu être de mise à Rennes. Sauf que les résultats estivaux n’ont pas suivi. Après une saison décevante en Ligue 1 mais sauvée par l’épopée en Ligue Europa et la victoire en Coupe de France, l’équipe dirigée par Julien Stéphan a enchaîné les contre-performances pendant sa préparation. Quatre matchs, deux nuls et deux défaites contre Brest (0-1) et Leipzig (0-2). Malgré une prestation honorable lors du Trophée des Champions, Rennes s’est finalement incliné contre le PSG (1-2). 

Le Stade Rennais se retrouve maintenant dans le doute. Une lourde défaite ce samedi contre Montpellier risque bien de faire très mal au moral des joueurs mais surtout aux ambitions des dirigeants cette saison en Ligue 1. S’il n’y a pas encore péril en la demeure, il devient urgent de gagner. Déjà. Mais après tout, le mercato est encore ouvert...

Jean-Guy Lebreton